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Haiti Liberte: Hebdomadaire Haitien / Haitian weekly news
 

Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

   
Vol. 8 • No. 7 • Du 27 Août au 2 Septembre 2014

Quand est-ce la justice sera-t-elle octroyée au Père Vincent ?
Par Thomas Peralte

Jean Claude Duvalier sera-t-il transféré

28 Août 1994-28 Août 2014 : Assassinat du père Jean Marie Vincent, 20 ans déjà !  

La nouvelle tomba comme un couperet, le 28 Août 1994, quand on annonça l’assassinat crapuleux du père Jean Marie Vincent, victime d’une embuscade montée par des malfrats des ex-Forces Armées d’Haïti, à l’entrée du presbytère de l’église Saint Louis Roi de France, à la rue Baussan, à Port-au-Prince. Disciple de la théologie de la libération, père Jean Marie Vincent fut assassiné 3 ans après le coup d’Etat criminel contre l’ex-président Jean Bertrand Aristide et un mois et demi avant le retour de la démocratie, le 15 Octobre 1994. Père Jean Marie Vincent a été tué sous le régime militaire de Raoul Cédras et de Michel François qui a fait plus de 30 mille morts. Feu Jean Léopold Dominique disait : « Les assassins sont dans la ville. » Nous disons aujourd’hui. « Les assassins sont au Palais National ». Oui, ils sont au Palais National, décrochant leur doctorat dans l’art de comploter, fomentant toutes sortes de complot contre le peuple haïtien et son leader.                                                                                                                                

A l’occasion du vingtième anniversaire de l’assassinat du père Jean-Marie Vincent, la Fondation Jean–Marie Vincent nous rappelle la vie de ce vaillant homme. Le 28 août 1994, sous le régime militaire du général Cédras, vers 8 heures du soir, le Père Jean-Marie Vincent, au volant de sa voiture, rentre chez lui à la résidence des Pères Montfortains à Port-au-Prince. Des hommes armés et des militaires l’attendent devant le portail du bâtiment et l’abattent. Il a 49 ans. On se souvient de la consternation et surtout de l'émotion qui avaient accueilli la nouvelle. Des personnalités et institutions, tant nationales qu’internationales, engagées aux côtés des plus pauvres, s'étaient courbées devant sa dépouille pour dire leurs souffrances et saluer la grandeur et la générosité de cet prêtre qui avait dédié  les 23 années de son sacerdoce au service des personnes  les plus vulnérables de la société haïtienne, la petite paysannerie notamment. Il avait en effet vécu parmi elle et avec elle.

La Fondation Jean-Marie Vincent commémore en ce mois d’août 2014 le vingtième anniversaire de l’assassinat du père Jean-Marie Vincent par plusieurs manifestations à Port-au-Prince et en province. A FOKAL, du 28 Août au 13 septembre 2014, l’exposition, « Jean-Marie Vincent, prêtre engagé, éducateur et entrepreneur social », retracera son parcours en images et en textes. Et le 30 août à 4 h pm, La Fondation Jean-Marie Vincent propose à FOKAL également une conférence sur son parcours dans les domaines de  l’éducation, de l’environnement, de l’économie et de la politique.     

Né le 21 octobre 1945, Jean-Marie Vincent, est le cadet de trois enfants d’une famille de Baradères. Il entre en 1957 au Petit Séminaire Collège Saint Martial dirigé par les Pères Spiritains et rejoint un an après l'équipe des petits séminaristes du Collège. Il a entre autres comme professeurs les pères Antoine Adrien et Ernst Verdieu, connus pour leurs combats politiques contre la dictature de François Duvalier. En 1965, il part pour le Canada pour des études universitaires en philosophie, et de retour en Haïti en 1966, poursuit ses études de théologie.                       

Le 8 janvier 1971, il est ordonné prêtre et peu de temps après, est nommé vicaire de la paroisse de Bassin Bleu. Il suit cette même année à l’Institut Œcuménique du Développement des Peuples en France, une formation pour des adultes déjà engagés dans la transformation des structures et des mentalités, dans une optique de développement-libération. Cette formation a lieu environ 3 ans après le mouvement des étudiants et des grèves ouvrières de mai-juin 1968. Jean-Marie Vincent vit donc les derniers soubresauts de cette contestation qui a changé complètement le paysage politique, social et culturel de la France, voire du monde. Cela se passe environ 3 ans après la deuxième rencontre de la Conférence des évêques latino-américains à Medellin en 1968, point de départ d’une nouvelle expérience ecclésiale avec la naissance de la Théologie de la libération - Option préférentielle pour les pauvres - qui a été à l’origine de grands bouleversements au sein de l’Église catholique en Amérique Latine, notamment.

Comme de nombreux hommes et femmes d’Église, de laïques engagés, Jean Marie Vincent trouve dans ces enseignements et dans la Théologie de la libération les éléments permettant de matérialiser sa foi et de diriger sa pastorale dans le concret de l’accompagnement des couches pauvres de la population haïtienne, qui luttent pour la construction d’une société de véritable justice dans le pays. Cette Église catholique (surtout les TKL - Ti kominote legliz), nouvelle et libératrice, lui aménage les espaces dans lesquels vont s’épanouir conjointement sa foi chrétienne et son engagement politique…                                                                                                                        

Prêtre ou militant politique, Jean-Marie Vincent a toujours ouvertement dénoncé la pauvreté, l'injustice sociale, les assassinats, arrestations, violences et actes de torture. Il n’a jamais caché ni son engagement aux côtés des secteurs qui menaient la lutte pour l’établissement en Haïti d’une société égalitaire, ni ses relations avec des partis politiques démocratiques et leurs dirigeants. Jusqu’à son assassinat, il s’affirmera toujours, et de manière non-violente, aux côtés des communautés pauvres, paysannes surtout, qu’il accompagnera dans tous les combats que ces dernières ont menés pour le changement.

De 1971 à 1987, le Père Jean-Marie Vincent accomplit seize années de ministère sacerdotal dans le Nord-ouest, région très déshéritée d’Haïti. Toujours à l’écoute des autres, toute sa vie, il est aussi un homme d’équipe, privilégiant l’action collective à toute démarche individuelle. Dans le Nord-ouest, il est connu pour son engagement en faveur des paysans pauvres de cette région, notamment à travers ses activités au sein de l'organisation GTA (Gwoupman tèt ansanm) devenue plus tard Tèt kole de Jean-Rabel, toujours bien implantée dans la région. A l’époque, ces institutions apportent un soutien actif à l'auto émancipation des petits paysans, notamment en partenariat avec l'Équipe Missionnaire (EM), jusqu'au massacre du 23 juillet 1987 dans lequel 139 paysans, paysannes et jeunes ont péri.                                                                                                

L’Équipe Missionnaire de Jean-Rabel a pour mission de tenter la matérialisation du concept d’évangélisation et développement de l’Église catholique défini en Haïti au début des années 70, concept qui devait par la suite trouver sa formulation définitive dans celui de l'Option préférentielle pour les pauvres de la Théologie de libération qui a commencé à se développer en Amérique latine vers la fin des années 60 et en Haïti au début des années 80. L’Équipe Missionnaire bénéficie du leadership et de l’encadrement du père Jean-Marie Vincent, nommé vicaire en 1975 puis administrateur de la paroisse de Jean-Rabel de 1977 à 1983. C’est avec les GTA que l’Équipe Missionnaire chemine jusqu’en 1986 et ensuite avec Tèt kole de Jean-Rabel qui les remplacent après. Avec ces organisations, l’Équipe missionnaire crée au sein des communautés paysannes de la région des espaces de réflexion, de conscientisation, de sensibilisation et d’échange d’informations.

C’est dans ces espaces que des séminaires et des séances de formation sont organisés sur des thèmes les plus divers : analyse de conjoncture, résolution de conflits, questions des droits humains, de justice, etc. Les participants sont également initiés à des techniques agricoles plus productives, aux techniques de construction, de dispensaires, de mises en place et de gestion de magasins communautaires, de banques de médicaments, d’outils, etc. Ces initiatives sont autant d’occasions de rencontres entre des GTA/Tèt kole venus de régions différentes et de concertations entre eux pour la réalisation d’activités communes pour défendre leurs intérêts. Ainsi, de 1977 à juillet 1987, au moment du massacre de Jean-Rabel, des milliers de paysans et paysannes sont organisés en plus de 1000 de ces groupements qui, avec la coopération des Équipes Missionnaires, élaborent et matérialisent différents programmes et projets sur le terrain, dans différents domaines d’intervention: pastorale, agriculture, éducation, santé, organisation, infrastructures et aménagement de routes… Bien après sa désignation comme directeur de la CARITAS du Cap-Haïtien en 1983 et après le massacre de Jean-Rabel en juillet 1987, Jean-Marie Vincent continuera d’accompagner l’Équipe Missionnaire.

Les attentats

2 Août 1986 : un attentat contre Jean-Marie Vincent par des grands propriétaires de Jean-Rabel. Trois tueurs armés de machettes investissent la maison de l’Équipe Missionnaire à sa recherche. Ne le trouvant pas, ils brisent les vitres des bureaux.

23 Juillet 1987 : Massacre des paysans du Nord-ouest. Jean-Marie n’est pas en Haïti. Cet événement secoue la vie nationale. Jean-Marie Vincent précipite son retour à Port-au-Prince pour porter sa solidarité active aux paysans de Jean-Rabel.

23 Août 1987 : un mois après le massacre des paysans de Jean-Rabel, les Pères Adrien, Aristide, Smarth et Jean-Marie Vincent reviennent de Pont-Sondé dans l’Artibonite, où ils ont participé à une célébration à la mémoire des victimes. Ils échappent miraculeusement à un guet-apens à Freycineau, localité située à environ trois kilomètres à l’entrée de Saint-Marc. Jean-Marie Vincent a un bras cassé et de graves blessures à la tête. Il en conservera les cicatrices jusqu’à sa mort.

28 Août 1994 : sous le régime militaire du Général Raoul Cédras, vers 8 heures du soir, Jean-Marie Vincent est assassiné devant la maison des Pères Montfortains, au No 4 de la rue Baussan à Port-au-Prince. Ses funérailles ont lieu le 2 septembre 1994, dans la cour de la Congrégation des Montfortains.

C’est au sein de la Fondation Jean-Marie Vincent, créée en 1995, que se retrouvent ceux et celles qui se disaient sentinelles de sa mémoire. Outre la perpétuation de la mémoire du père Jean-Marie Vincent, la Fondation se donne pour tâches d’assurer la continuité de ce qu’il a commencé, de prendre seule ou avec la participation d’autres institutions partenaires, de nouvelles initiatives en fonction des nouveaux contextes, mais toujours au service du combat que fut celui de Jean-Marie Vincent, aux côtés des populations pauvres et marginalisées pour l’édification d’une société égalitaire.

 Chronologie

1971-1972 : Vicaire de la paroisse de Bassin Bleu.

1972-1975 : Vicaire à la Cathédrale de Port-de-Paix, responsable de la Chapelle de Beauchamp. Accompagnement des jeunes, notamment au sein de la Jeunesse ouvrière catholique (JOC) et de la Jeunesse estudiantine catholique (JEC).

1975-1977 : Intégration dans l’Équipe Missionnaire Montfortaine (Religieux : Pères, Frères, Sœurs et Laïques) dans la paroisse de Jean-Rabel.

1977-1983 : Administrateur de la paroisse de Jean-Rabel.

1977-1988 : Coordonnateur de l'Équipe Missionnaire de Jean-Rabel.

1979 : Initiateur et co-fondateur de « Gwoup devlopman 79 » dans le Nord-ouest (Communes: Jean-Rabel, Môle St Nicolas, Bombardopolis et Beauchamp, 7ème section communale de Port-de-Paix).

 1979: Membre du Conseil Provincial des Pères Montfortains, pendant 15 ans jusqu'à sa mort le 28 août 1994.

 1980 : Co-fondateur des Groupements paysans : TET ANSANM, à Jean-Rabel.

 1983-1991 : Directeur de CARITAS du Nord au Cap-Haïtien, jusqu’en décembre 1991.

 1986 : Co-initiateur du mouvement paysan national, Tèt kole ti peyizan ayisyen.

 1986: Co-fondateur de l’ICKL (Institut Culturel Karl LEVEQUE).

 1988: Co-fondateur et membre du Conseil d’Administration du GATAP (Groupe d’appui technique et d’animation pédagogique) qui fait suite à l’Équipe Missionnaire.

 1989: Initiateur depuis 1989 et co-fondateur en 1991 du FIDES (Fonds international du développement économique et social), qui apporte un appui aux activités économiques des sections communales à travers des organisations paysannes.

 1991: Initiateur et co-fondateur en 1991, Directeur jusqu’au 28 août 1994 du FONHADES (Fonds haïtien de développement économique et social).
 
Vol. 8 • No. 7 • Du 27 Août au 2 Septembre 2014  
     
 

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