Que vient faire ce bateau de guerre au Cap-Haitien ?
Par Marie Laurette Numa
C’est
la question que posait le sénateur du Nord Moise
Jean-Charles au cours d’une conférence de presse pour
dénoncer l’arrivée le dimanche 23 novembre de la frégate de
la Marine Royale britannique, HMS Iron Duke, en Haïti
particulièrement au Cap-Haitien pendant son trajet de retour
à Portsmouth, son port d’origine, après un déploiement de 6
mois dans de sud de l’Atlantique.
Selon
l'ambassadeur britannique en Haïti, Steven Mark Fisher « la
présence de ce bateau de guerre dans le port du Cap-Haïtien
vise à renforcer les
liens amicaux entre les deux pays » Pourtant
le sénateur Moïse Jean-Charles, lui, a vu cela d’un
autre œil en le qualifiant même de provocation. Le
parlementaire s’explique en rappelant que le navire de
guerre britannique a accosté sous le bruit assourdissant de
coups de canon ayant provoqué une grande frayeur et un grand
émoi chez les habitants de la 2e ville du pays ; alors que
pour le magistrat rose de la ville Cap Haïtien Yvon Alteon,
c’est une grande fête, une grande victoire
puisque « ce n’est pas un bateau de guerre, mais de paix » malgré la panique
totale qui a régné quand le bateau a tiré ses 21 coups de
semonces qui, selon l’ambassadeur est une tradition pour
marquer son respect au pays qu’il visite.
Le
gouvernement haïtien n’avait même pas jugé utile de mettre
la population au courant de cette manifestation insolite ;
et selon des sources au sein même du régime, le gouvernement
n’était pas au courant. Or, selon le Nouvelliste les forces
occupantes de la Minustah
« ont tenu des séances préparatoires avec les
autorités locales » à ce sujet.
« Quand
le royaume Uni ne fait pas partie de la mission des Nations
Unies soi-disant de Stabilisation d’Haiti (Minustah) et que
ce bateau est venu pour des causes humanitaires, quel est
donc le lien ?» a demandé le sénateur Jean-Charles.
Pendant
leur courte visite au Cap-Haïtien, les soldats de Sa Majesté
ont repeint en bleu et rouge le pont jeté sur le bassin Haut
d’eau, dénommé « Pont neuf » ; mais le bleu utilisé
ressemble beaucoup plus à celui du drapeau anglais qu’à
celui d’Haiti. Aussi, le
26 novembre un groupe de compatriotes va repeindre le pont
aux vraies couleurs
nationales du pays.
La
frégate devrait laisser le pays le mardi 25 novembre ; vu
que son escale ne
devait durer que deux jours. Cela n’a pas empêché le
sénateur Jean Charles d’exiger le lundi 24 novembre au cours
de son point de presse le départ immédiat des militaires de
cette délégation de la marine britannique, tout en
s’interrogeant sur la vraie mission de cette délégation de
la marine anglaise, sous couvert d’humanitaire.
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