Martelly assassine une énième fois Jean-Jacques Dessalines !
Par Thomas Peralte
A l’occasion de la commémoration du 208e
anniversaire de l’assassinat du père fondateur de la Nation
haïtienne, du héros de la Révolution haïtienne
anticoloniale et anti esclavagiste triomphante, l’Empereur,
Jean Jacques Dessalines, le 17 Octobre 2014, des centaines
de milliers de personnes sont descendues dans les rues du
pays, une fois de plus, pour exiger le départ inconditionnel
de Michel Joseph Martelly à la présidence de la première
République d’Haiti.
Pour contrecarrer ce mouvement, le pouvoir macouto-bourgeois
que représentent Martelly et Lamothe, à travers des
messages-robots de la compagnie téléphonique Digicel, avait
invité la population à venir fêter l’assassinat de
Dessalines avec lui, dans une ambiance carnavalesque, sur
l’ancienne piste de l’aviation militaire à proximité du
Pont-Rouge, le lieu dudit assassinat de l’Empereur.
La population a boudé l’initiative malhonnête du
gouvernement pour investir les rues en revendiquant son
départ du pouvoir, la fin de l’occupation de la Minustha,
la fin des persécutions et assassinats politiques.
Plusieurs milliers ont gagné les rues à Jacmel, dans le
Sud-Est, à Sainte-Suzanne dans le Nord-Est, à Léogâne,
Petit-Goâve et d’autres villes du pays.
A
Port-au-Prince, la manifestation devait emprunter la route
de Delmas pour aboutir à Pétion Ville, animée par le slogan
depuis quelque temps très populaire : «Desalin
pral kay Petion »,
Dessalines s’en va chez Pétion.
Le
pouvoir a utilisé ses bandits légaux et embauché des
mercenaires de la Police Nationale d’Haïti pour brutaliser
les manifestants à coups de gaz lacrymogène, d’«eau
grattée». Ils n’ont pas hésité à tirer à hauteur d’homme sur
les manifestants. Le régime d’extrême droite Martelly-Lamothe
a utilisé également toutes sortes de manœuvres pour essayer
de détourner l’attention de la population de la
manifestation de l’Opposition haïtienne, exigeant le départ
du régime aux cris de « Aba Martelly »
Les militants qui se rassemblaient devant l’église
Notre-Dame du Perpétuel Secours ont rejoint ceux de l’église
de Saint-Jean Bosco, sur le boulevard Jean Jacques
Dessalines. Après la traditionnelle cérémonie autour du feu,
ce fut le départ et la foule a parcouru les quartiers
populeux de la Saline, Saint-Martin, Bel Air avant
d’emprunter la route de Delmas pour se rendre comme prévu à
Pétion-ville. Les bandits légaux du corps de Police du
régime tètkale empêchèrent les manifestants d’emprunter la
route de Delmas. Les manifestants se dirigèrent vers le
quartier populeux de Solino pour déboucher sur la route de
Nazon tout en espérant enfin atteindre la route de Delmas.
Au milieu de la route de Nazon, les bandits légaux ont
accueilli les manifestants à coups de tirs de gaz
lacrymogène pour essayer de disperser la foule très compacte
qui se dirigeait vers le carrefour de l’aéroport,
l’intersection de la route de Delmas et de l’aéroport. Tout
au long du parcours, les manifestants criaient haut et
fort : « A bas Martelly ! A bas Martelly ! A bas Martelly !
Martelly
di l ap touye pèp la, prese, prese, prese voye l ale.
Petion-Ville tèt dwat » sur les pancartes de la Coordination
Dessalines (KOD) on pouvait lire « A bas Martelly et
Lamothe, ils sont tous deux des laquais au service des
colons » Et à KOD de demander non seulement leur départ et
la fin de l’occupation du pays mais la fin de cet état
bourgeois corrompu, inconscient qui pille et exploite les
ressources haïtiennes.
Entre-temps, des individus tètkale qui se retranchaient
derrière des murs lançaient des pierres sur les
manifestants. Déterminés, ces derniers ont essayé de
contourner tous les obstacles en passant par Delmas 30 pour
voir enfin s’ils pouvaient atteindre la route de Delmas.
Mais hélas, ils ont buté contre les bandits légaux à nouveau
qui les ont aspergés à coups de gaz lacrymogènes, de «l’eau
grattée» et des tirs nourris à hauteur d’homme. Personne
n’a été épargné, dirigeants de partis politique, sénateurs
de la République, manifestants, journalistes, enfants,
commerçants, passagers etc…, tous ont inhalé du gaz, obligés
à s’en
démettre.
Des bonbonnes de gaz lacrymogène furent lancées en direction
d’un véhicule visiblement identifié par les logos de radio
Vision 2000, à bord duquel se trouvaient plusieurs
journalistes. Des centaines de personnes sont tombées en
syncope sous l’effet nocif du gaz lacrymogène. Les enfants
qui ne pouvaient résister ont été transportés d’urgence à
l’hôpital.
Le sénateur Moise Jean-Charles le fer de lance de cette
mobilisation a failli laisser sa peau à Delmas. Il s’est
même évanoui ce qui a poussé les manifestants à scander «
Moise est mort ! » Heureusement, le sénateur a repris ses
sens grâce à la population qui lui a apporté les premiers
soins en courant à son secours. Le sénateur Moise a subi
des attaques directes de certains détachements de la police
nationale qui l'avaient pris comme cible au cours de cette
manif.
Après s'être remis de
son évanouissement, le vaillant sénateur a repris la tête de
la manifestation qui a été finalement dispersée par la
police. « C’est une manifestation pacifique, qui visait à
commémorer l’assassinat de l’Empereur, que la PNH vient de
disperser. Aujourd’hui encore Martelly nous montre une fois
de plus qu’il ne veut pas de démocratie et il politise la
police du pays », a déclaré le sénateur.
Le bilan s’est soldé par des
dizaines d’arrestations et de blessés. Les manifestants
arrêtés ont été conduits au commissariat de Delmas et sans
audition d’un juge de paix. Ils ont été transportés au dépôt
du pénitencier national. Ils sont au nombre de 19, selon
certaines informations. Parmi eux, on peut citer :
Saint-Gourdain, de Delmas 2 ; Ralph Laudan Louis et Evens
Clergé Jeff, du quartier de
Christ-Roi.
Il
aurait semblé que cette attaque contre le sénateur Moise
était bien programmée pour l’assassiner. En effet, il est
bruit qu’une réunion a eu lieu entre des sbires de ce
gouvernement en présence du ministre lavalas-tètkale de la
communication Rudy Heriveau, du ministre des sports Himmler
Rebu, de celui de l’intérieur Reginald Delva ; Reynaud Lener
du ministère de la Défense et de John Alexis ; un ancien de
la Hear (Haitian Enforcement against racism) et du syndicat
1199, Samuel Moreau et du directeur général de la Police
Godson Orélus.
Il faut rappeler qu’au Bel Air, l’un
des lieux de rassemblement des manifestants, un stand avait
été érigé devant l’église du Perpétuel Secours, d’une part ;
d’autre part, selon certaines informations, des individus
membres du groupe musical dénommé Grand Black répondant au
nom : Ti Roi, Didi Manikile ainsi connus, Evens Thélemas ont
ouvert le feu sur les manifestants, déchiré les pancartes et
brutalisé des manifestants.
Tout de suite
après la brutalité des bandits légaux du corps de Police du
pouvoir tètkale, les réactions n’ont pas tardé à se faire
sentir. L’organisation politique Fanmi Lavalas, dans une
note de presse lue par la coordonnatrice du comité exécutif,
Dr. Maryse Narcisse, a condamné avec rigueur les actions
barbares du pouvoir tètkale contre les fils de Dessalines,
qui décidaient de tendre la main aux fils de Pétion dans
l’unité pour résoudre la crise structurelle qui ronge le
tissus social haïtien depuis l’assassinat du père fondateur
de la Nation haïtienne, Jean Jacques Dessalines et la crise
conjoncturelle née du coup d’Etat-kidnapping du 29 février
2004. Elle a exigé la libération immédiate de tous les
manifestants arrêtés illégalement. Elle a dénoncé également
la brutalité des bandits légaux à l’égard des journalistes
qui faisaient leur travail de façon
professionnelle.
Le Mouvement Patriotique de
l’Opposition Démocratique (MOPOD) par la voix de
l’ex-sénateur Turneb Delpé a remercié la participation de la
population accourue à la manifestation anti-Martelly. Il a
condamné le comportement de la Police qui avait fait usage
de gaz lacrymogène et de «l’eau grattée» pour empêcher les
manifestants de se rendre à Pétion-ville. Le MOPOD et les
membres de l’Opposition démocratique et de la résistance
patriotique renouvellent leur détermination pour poursuivre
la mobilisation contre le pouvoir tetkale.
L’Association des reporteurs locaux, un syndicat
de journaliste dénonce les agissements des forces de l’ordre
qui n’hésitent pas à lancer des gaz lacrymogènes sur des
journalistes, notamment les journalistes qui étaient à bord
du véhicule de Vision 2000. Ils envisagent à porter plainte
contre les bandits légaux du pouvoir tètkale Martelly-Lamothe.
D’un autre côté, des citoyens avisés critiquent sévèrement
le pouvoir d’extrême droite Martelly-Lamothe qui,
disent-ils, a délibérément fait choix d’assassiner à
nouveau le père fondateur de la Nation haïtienne, lorsqu’il
a décidé de fêter la mort de Dessalines par l’organisation
d’une ambiance carnavalesque avec des groupes musicaux au
pied du monument de l’Empereur. Ils piaffaient et dansaient
sur le cadavre de Dessalines. Monsieur Michel Martelly
prouve une fois de plus qu’il n’a aucun respect pour la
mémoire du peuple haïtien et les dates commémoratives.
Rappelons que pour
la commémoration du 206e anniversaire de l'assassinat du
père fondateur de la nation haïtienne, Michel Joseph Martelly s’était présenté avec des bottes, chemise tombant
sur son jeans, à l’intérieur de l’église Ste-Claire, à
Marchand-Dessalines. Son Premier ministre Laurent Salvador
Lamothe portait un « guyabella ». C’était à l’occasion de la
messe de requiem pour le repos de l’âme de l’empereur. Cette
grossière négligence vestimentaire fut perçue comme un
sacrilège par nombre de citoyens haïtiens. Sans oublier la
fameuse, pour ne pas dire infâme déclaration de la ministre
du Tourisme le 17 octobre 2012 souhaitant « heureux
anniversaire au peuple haïtien ». Celui qui n’a aucun
respect pour l’histoire n’a aucun respect pour le peuple
haïtien. En terme historique et politique, ce président que
les forces occupantes nous ont imposé restera dans
l’histoire de ce pays comme le plus grand cauchemar qu’Haïti
ait connu après l’ère duvaliériste.
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