Selon ce que nous a rapporté le
Nord-est Info, le président de la République,
Michel Martelly et le premier ministre, Laurent
Lamothe ont été à Ouanaminthe le jeudi 10
juillet dernier pour la réalisation du programme
bidon, « Gouvènman Lakay Ou ». En effet, pour
les accueillir, le délégué du département du
Nord-Est, Hugo Charles et divers autres
responsables du gouvernement avaient invité la
population à participer à un rassemblement au
centre sportif de Manquette ce jour-là.
Il semblerait que Martelly n’était pas venu à
Ouanaminthe pour la réalisation du programme
Gouvènman Lakay Ou, comme l'avaient annoncé
diverses autorités locales ; mais bien pour
visiter quelques constructions de son
administration.
Ainsi, plusieurs organisations
de base du centre ville et des cinq sections
communales de Ouanaminthe avaient été mobilisées
pour que le leader kaletèt vienne prendre un
bain de foule. Les autorités locales prises de
panique se hâtaient pour achever les
préparatifs, surtout le stand qui avait été
rapidement construit en cette circonstance par
l'ingénieur Harry Déjoux pour recevoir les
membres du gouvernement.
Arrivé sous les lieux, le président aurait été
mécontent de la saleté du stand et des trous
effectués dans le gazon du centre sportif à
Manquette. Aussi, il a passé des ordres au
commissaire du gouvernement, Hérode Bien-Aimé,
d'arrêter l'ingénieur M. Harry Déjoux. Ce
dernier a été effectivement arrêté et conduit au
commissariat de police de Ouanaminthe par le
commissaire Bio Moncher. Par ailleurs, des
agents de sécurité du président (USGPN) ont
bousculé l'agent intérimaire de Ouanaminthe, M.
Amos Joseph, pour l'empêcher d'approcher le
stand.
Martelly n’avait comme à l’accoutumée rien de
sérieux à dire ; il y allait de ses mêmes
refrains s’adressant aux plusieurs milliers de
personnes réunies au centre sportif, comme quoi
il est en campagne électorale pour son parti le
PHTK. Ainsi, il a fait savoir que la ville de
Ouanaminthe est mal représentée par les
présentes autorités locales et il a invité la
population à bien choisir lors des prochaines
élections ; c'est-à-dire à choisir les
kidnappeurs, les narcotrafiquants au sein de son
parti haïtien tèt kale. Il a encouragé à
ne pas voter en faveur des candidats pauvres
lors des prochaines joutes électorales.
Au cours de son passage, il a
rencontré par accident ou par un arrangement
bien orchestré, un frère du sénateur du
Nord-Est, Jean-Baptiste Bien-Aimé qui s’est
présenté au nom d’Estimé Saint-Juste
Voici la conversation publique
du président Martelly avec Estimé Saint-Juste,
au centre sportif de Manquette
Martelly: Jeune
homme, comment allez-vous? Je suis content de
vous recevoir dans ce rassemblement. Qui
êtes-vous?
Saint-Juste: Je suis
Estimé Saint-Juste. J'étais vice-délégué au
cours du gouvernement de Préval, puis dans les
premiers moments de votre gouvernement j'ai
passé un an comme vice-délégué. Mais, finalement
il y avait une confusion, beaucoup de personnes
ont cru que j'étais dans l'opposition avec mon
frère. Vous avez tous les staffs, ici, ils
peuvent en témoigner, j'ai toujours travaillé
pour votre gouvernement. C'est moi qui ai fait
toutes les préparations que vous voyez là.
Martelly:
Vous êtes le petit frère de qui?
Saint-Juste:
Jean-Baptiste-Bien Aimé.
Martelly:
Mais, vous ne partagez pas sa vision?
Saint-Juste: On est
chacun une personne différente, ok!
Martelly:
Je suis content pour votre force et pour votre
courage de vous présenter ici et prendre votre
position. Vous voyez que je n'ai rien dit
d'inconvenant sur votre frère. Vous saluerez
votre frère pour moi, dites lui que le président
du pays lui envoie un baiser.
Quel laisser-aller de langage!
Quelle désinvolture au parfum de «sisi» ! Dans
une conférence de presse donnée le lendemain
vendredi 11 juillet 2014, le sénateur du
Nord-Est expliquait les raisons qui ont porté
Martelly à ne pas l’apprécier et sur les vrais
motifs de la visite du président à Ouanaminthe.
Tout d’abord, il a fait savoir qu’il n’a rien
contre son frère et que ce dernier a tout son
droit d'adopter une position différente de la
sienne.
Le président me déteste, déclare
le sénateur ; c'est parce que je dénonce la
corruption qui s'installe au sein de son
gouvernement et qui entrave le développement du
pays. Il a rappelé, entre autres, le dossier
d'exploitation des mines par des compagnies
étrangères, au mépris de la loi et contre les
intérêts du peuple haïtien, et ceci, avec
l'approbation du président de la République.
La construction d'un port à
Fort-Liberté, pour desservir le Parc Industriel
de Caracol et toute la région, est contrariée
par ce gouvernement même parce que Michel
Martelly est actionnaire dans un port en
République Dominicaine. Et, c'est dans ce port
qui se trouve à Manzanillo que les marchandises
du Parc Industriel de Caracol sont transportées,
a fait savoir Jean-Baptiste Bien-Aimé.
Il a continué pour dire que : La
construction d'un hôpital financé par le
Mexique, à Ouanaminthe, qui devait débuter
depuis plusieurs mois, ne pouvait être lancée
jusqu'à présent, ceci juste pour faciliter le
retour de CDS, de Rudolph Boulos, dans la zone.
L’engrais subventionné par
l'État haïtien, est trafiqué par un secteur de
l’oligarchie haïtienne, en particulier des
membres de la famille présidentielle, a
poursuivi le sénateur du Nord-Est.
Pour le sénateur Bien-Aimé, ce sont tous ces
points mentionnés, ces dossiers qu'il dénonce au
parlement ou sur les ondes des radios qui
enragent le président Martelly contre lui.
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