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Haiti-Liberte

Haiti Liberte: Hebdomadaire Haitien / Haitian weekly news
 

Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 Vol. 7 • No. 6 • Du 21 au 27 Août 2013

   

Cap-Haitien:
Manifestation contre Martelly et Lamothe !

Par Isabelle L. Papillon
 

...

A l’occasion du 222eme anniversaire de la cérémonie du Bois Caïman, le 14 aout 2013, qui conduisit la première République noire à son Indépendance, le premier janvier 1804, des manifestations ont été organisées un peu partout dans le pays pour exiger le départ du régime tètkale-kaletèt de Michel Martelly. Au Cap-Haitien, deuxième ville du pays, aux Gonaïves, à Cité Soleil, à Pétion-Ville et à Port-Au-Prince des milliers de personnes sont descendues dans les rues en scandant des slogans très forts contre le régime en place qui prépare un projet de loi de finances qualifié par certains de « arme de destruction des masses ».

            Malgré l’interdiction des autorités policières du Nord du pays, des milliers de personnes ont gagné les rues du Cap-Haitien le mercredi 14 aout 2013 pour dire clairement au président Martelly qu’il ne peut pas compter sur le Nord pour se maintenir au pouvoir. Les manifestants, armés de cartons rouges, pancartes ont parcouru plusieurs rues de la ville en lançant des slogans très hostiles contre le pouvoir kaletèt de Martelly – Lamothe : « Elections oubyen Demission ! Nou vle demokrasi san demagoji ! Jistis pou avoka Andre Michel ! Aba pezesouse ! Twop vòlè nan Palè a ! Jistis pou jij Jean Serge Joseph ! ». Ils crient également à haute voix : « Martelly men Moise, fèzèl ! Martelly men Moise, fèzèl ! Martelly men Moise, fèzèl ! Martelly DEGAJE W Moise rive ! »

             A la fin de ce mouvement de protestation, le sénateur du Nord Moïse Jean-Charles a délivré le message que voici : « Donnons carton rouge à Martelly ! Donnons carton rouge à  Martelly ! Carton rouge à Martelly, carton rouge à Martelly ! Ceux qui n’ont pas de cartons rouges, levez les mains en l’air. Aujourd’hui, nous sommes très heureux d’être ici avec vous au Cap-Haïtien. La dernière fois, nous étions à Plaisance. Les ennemis du peuple haïtien n’ont pas hésité à tirer à hauteur d’homme sur la population et sur nous, parce que nous disons la VERITE. Celui qui meurt pour la VERITE, celui qui meurt pour la vraie cause du peuple haïtien, à mon avis, n’est pas une mauvaise mort. Ce que je sais, à partir de cette manifestation,  c’est que le peuple haïtien comprend très bien ce qui se passe dans le pays. Or, le vent sort toujours du Nord, est-ce que je me trompe ? Bravo ! wey ! wey ! wey !, ont répondu les manifestants. Dès lors que le Cap-Haitien se soulève, tout le pays va se soulever. La lutte pour la sauvegarde de la démocratie, la lutte pour la sauvegarde des acquis démocratiques, la lutte contre la faim, la lutte contre la misère, nous ne devons pas la stopper à travers le pays. Des manifestants répétaient : « grenadye alaso sa ki mouri zafè a yo. »

            « Aujourd’hui, quand on considère à travers le budget de l’exercice fiscal 2013-2014 acheminé au Parlement par l’Exécutif, le montant alloué à l’Education, à l’Agriculture et aux Affaires sociales a été réduit, alors que l’Exécutif augmente le montant de la Présidence, la Primature (Bureau du Premier ministre) et du ministère de  l’Intérieur. Cela veut dire que Martelly est prêt à exercer la répression politique dans le pays. De notre côté, nous ne sommes pas d’accord. Certains croient que nous sommes seuls dans le combat ; la preuve en est bien grande aujourd’hui que nous ne sommes pas seuls, le peuple est avec nous. Il l’a prouvé une fois de plus. Montrons à Martelly que nous ne sommes pas seuls ! Montrons à Martelly la quantité de personnes qui sont entièrement solidaires de nous. Battez les mains ! Battez les mains ! Battez les mains ! Les deux en l’air ! Deux mains en l’air ! Deux mains en l’air ! »

            «Aujourd’hui, nous sommes ici pour dire à Martelly que dissoudre ou pas le Parlement cela ne nous fait ni froid ni chaud. Ce sera le moment venu pour parler beaucoup plus dans le pays. Si Martelly ne veut plus nous entendre, il devra corriger son cahier, il devra mettre au propre son devoir. S’il n’était pas dans des activités de drogue, s’il n’était pas impliqué dans la mort crapuleuse du juge Jean Serge Joseph et d’autres crimes, s’il n’était pas impliqué dans la corruption, dans l’augmentation de la cherté de la vie, dans le gaspillage des fonds de l’Etat, s’il n’insultait pas les dirigeants politiques et les journalistes conséquents, je ne lui aurais pas donné l’assaut ».

            « Martelly a bloqué tous les projets du département du Nord du pays qui sont dans l’intérêt de la population. Aucun d’entre eux ne peut continuer, qu’il s’agit de l’aéroport, des routes, de WELCH (une entreprise de production nationale du sucre et de la mélasse qui représente une source de revenu important pour les paysans du Nord). Tout se fait en faveur de la classe dominante macouto-bourgeoise et au détriment des masses populaires. Maintenant, nous manifestons dans les rues du Cap-Haitien pour démontrer à Martelly et à la communauté internationale que nous sommes décidés et déterminés à mener la lutte pour la libération nationale. Dans la mesure où la communauté internationale maintient son support à Martelly, nous n’allons pas nous lasser de nous battre contre lui. Donnons à Martelly carton  rouge ! Donnons à Martelly carton  rouge! »

            Après plus de trois (3) heures de temps dans les rues de la Cité christophienne, les leaders du Nord ont mis fin à ce mouvement de protestation contre le régime kaletèt de Martelly/Lamothe sous la haute protection de la Police Nationale d’Haïti.

            A Cité Soleil, ce même jour, la population du plus grand bidonville du pays a gagné les rues pour protester contre le pouvoir, la cherté de la vie, l’insalubrité et l’insécurité qui font rage dans la Cité. Arrivés devant les locaux du tribunal de paix de la Commune, les manifestants qui avaient déjà sillonné les rues, ont été reçus par des gaz lacrymogènes de la police. Les protestataires ont riposté par des pierres tout en érigeant des barricades enflammées sur la route nationale #1. Le responsable du sous-Commissariat de Cité-Soleil a fait appel à des renforts, la police a brutalement mis fin à ce mouvement en tirant à hauteur d’homme sur les manifestants faisant ainsi des dizaines de blessés et une quarantaine d’arrestations. Un jeune garçon d’une vingtaine d’années, Pierre Jean François est décédé à l’Hôpital des Médecins Sans Frontières, suite à des blessures graves et un bébé de quelques mois n’a pas été épargné.

            Aux Gonaïves, le mercredi 14 Août 2013, le Groupe 44 a organisé un sit-in dans la Cité de l’Indépendance pour dénoncer le pouvoir de Michel Martelly et de Laurent Lamothe. Les revendications des protestataires sont multiples : les problèmes de l’éducation, de la vie chère, l’absence d’électricité et de l’eau potable. Il exige que les élections soient réalisées à la fin de cette année comme prévu par la constitution. Quant à la réouverture des classes fixée pour le 2 Septembre prochain, ils disent ne pas voir comment les élèves iront reprendre les chemins de l’école, alors qu’il y a toujours des parents qui ne peuvent pas même prendre les carnets de fin d’année scolaire de 2013, faute de paiement. D’autres manifestations sont déjà prévues pour le jeudi 22 août dans plusieurs villes du département de l’Artibonite pour exiger le départ de l’équipe en place.

            A Pétion-Ville, les  habitants du quartier populeux de Jalousie, où les dirigeants sont en train de masquer la misère de la population, ont profité de la visite du Premier ministre Laurent Lamothe pour faire passer leurs légitimes revendications. « Nou bezwen bon jan kay, lekòl, lopital…. Nou pa bezwen pou yo vin pentire mizè nou la a. » Ils ont, en outre, exigé la révocation de l’agent intérimaire municipal de Pétion-ville, Ivanka Jolicoeur, qui s’amuse, ont-ils dit, à vendre des propriétés de l’Etat, le marché, et qui empêche les petits commerçants du secteur informel de se débrouiller pour s’occuper de leurs familles. Les marchands de tissus ont déjà élevé leurs voix contre l’agent de l’Exécutif qui ne travaille pas dans l’intérêt du peuple de Pétion-ville.

            Les militants inlassables du Mouvement de Liberté, d’Egalité des Haïtiens pour la Fraternité (MOLEGHAF) ont organisé deux sit-in la semaine dernière, le mardi 13 et le vendredi 16 Août 2013 pour continuer d’exiger l’amélioration des conditions de vie des habitants des quartiers populeux, justice pour le Juge Jean Serge Joseph, la fin de la persécution politique et la libération des prisonniers politiques, tels : Jean Robert Vincent, Josué et Enold Florestal et autres.

            Le secrétaire général de MOLEGHAF, Oxygène David,  a profité de l’occasion pour apporter son support aux partis politiques de l’opposition qui ont décliné l’invitation d’un président illégitime et immoral qui ne fait que plonger le pays dans des crises et la persécution politique. Selon Oxygène David le pays n’est pas prêt à aller aux élections avec de tels dirigeants à la tête du pays. Donc, il encourage la classe politique, les masses populaires et tous les autres secteurs à se mobiliser pour faire échec au projet macabre du régime tètkale contre le peuple.

            Pour combler le tout, le vendredi 16 et le lundi 19 Août, à l’aube, des barricades enflammées ont été dressées dans les différents points d’entrée nord de la capitale, au niveau de la Croix-des-Missions, Tabarre et Croix-des-Bouquets. Des chauffeurs ont dû rebrousser chemin.

            Une résistance sporadique commence à voir le jour contre le pouvoir kaletèt du côté des masses populaires de différents quartiers. Les leaders des partis politiques refusent de donner une certaine légitimité à un pouvoir en déroute. La plus haute autorité de l’Eglise Catholique, lance des cris d’alarme. L’international envoie timidement des signaux. Tout semble être évident pour qu’un renversement de la situation devienne réalité.
 
 
Vol. 7 • No. 6 • Du 21 au 27 Août 2013
 

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