Des centaines de milliers de personnes ont gagné
les rues de la capitale le jeudi 5 juin 2014,
pour exiger en substance le départ de Michel
Joseph Martelly, imposé à la tête d’Haïti par
les puissances impérialistes, telles : les
Etats-Unis, la France, le Canada, l’ONU et leur
bras armé, la MINUSTAH. Les manifestants
réclamaient également la libération de tous les
prisonniers politiques et la cessation du
processus de déguerpissement opéré par le
pouvoir, mettant des dizaines de milliers de
familles dans les rues, au centre-ville de la
capitale.
Partis du quartier populaire de Bel-Air, les
manifestants ont parcouru plusieurs autres
quartiers avant d’arriver à leur destination
devant la Palais national, interdit aux
protestataires depuis un certain temps. Les
manifestants portaient des pancartes et cartons
rouges symbolisant le rejet du pouvoir qui
s’amuse à leurrer le peuple par des promesses
fallacieuses. « Nous exigeons le départ pur et
simple de Martelly. Nous n’irons pas aux
élections avec Martelly au pouvoir, sa place est
réservée au Pénitencier national. Election, oui,
mais pas avec Martelly au Palais national, »
déclaraient des manifestants. D’autres
chantaient à haute voix. «
Voye rele ponpye, voye rele ponpye Martelly
tonbe nan a a a a a. Vle pa vle fò l ale, prese,
prese o !
Martelly di l ap kraze kay nou, prese, prese
voye l ale.
Sa sa ye la ? fòk Martelly ale, fòk Martelly
ale. A bas Martelly ! A bas Martelly ! A bas
Martelly !»
La foule estimée à plusieurs
dizaines de milliers de manifestants anti-Martelly
continua de grossir à mesure que la
manifestation approchait le centre-ville, où le
séisme provoqué par le gouvernement Martelly-Lamothe
a détruit les maisons de pauvres gens, jetant
plus de 20 mille dans les rues. Armés de cartons
rouges, les manifestants ne juraient que par le
départ de Martelly qu’ils accusent de vouloir
rétablir un régime totalitaire dans le pays.
C’est avec ce cri que les victimes du nouveau
tremblement de terre du centre-ville
accueillaient les manifestants chauffés à blanc
contre Martelly : « Si yo kraze kay nou n ap
mete dife.
Si yo kraze anba lavil yo, n ap boule Petyonvil.
Pitit Petyon yo ap kraze kay pitit Dessalin yo.
Pitit Dessalin yo ap boule Petyonvil. »
Poursuivant leur parcours, les manifestants ont
pris la direction du Champ-de-Mars en passant
par la rue Magloire Ambroise, rue Chavannes pour
déboucher sur la rue Capois. De là, ils ont pris
tête droite la direction du Palais national.
Lorsqu’ils furent arrivés à l’intersection des
rues Saint-Honoré et Capois, des policiers de
l’Unité de Maintien d’Ordre ont tiré en
direction des manifestants des grenades
lacrymogènes mettant prématurément fin à la
manifestation. Des manifestants blessés et des
élèves se sont évanouis par inhalation.
Dans la même logique de mobilisation manche
longue contre le pouvoir, le dimanche 8 juin
dernier, le président Sweet-Micky s’est vu
obligé de rebrousser chemin, lors d’une
éventuelle visite au Fort-National. Des
militants de Moleghaf ont organisé un véritable
mouvement de résistance dans les hauteurs de ce
quartier populeux. Au moment où l’on entendit
l’arrivée de Martelly, des barricades avec des
pneus enflammés furent dressées sur toute la
route, bloquant ainsi toutes les rues d’entrée
au Fort-National.
Ce mardi 10 juin, des milliers de personnes sont
à nouveau descendus dans les rues de
Port-au-Prince pour continuer d’exiger le départ
de Monsieur Martelly. Après avoir parcouru les
rues de la capitale, en passant devant le local
du Parlement, pour envoyer un message clair au
président du Sénat, l’honorable sénateur Desras
Simon Dieuseul, pour attirer son attention sur
toute forme de négociation contre le peuple
haïtien. La manifestation a été dispersée par la
Police à l’angle des rues Saint-Honoré et Oswald
Durand.
Actuellement, en Haïti la démocratie est en
danger. Les droits à l’organisation, aux
réunions, aux manifestations sont
systématiquement violés par le pouvoir de
Martelly-Lamothe. Des militants politiques sont
incarcérés dans les prisons pour leur conviction
politique. Certaines rues de la capitale sont
formellement interdites aux manifestants. C’est
un régime totalitaire qui s’est établi en Haïti
depuis 2011 par la communauté internationale,
ayant à sa tête la force d’occupation de l’ONU,
la MINUSTAH. La présence de la MINUSTAH en Haïti
depuis 10 ans, a rendu possible qu’Haïti soit
classée parmi les Etats faillis.
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