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Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 Vol. 7 • No. 47 • du 4 au 10 juin 2014

Dix ans d’occupation, c’est trop !

Par Isabelle L. Papillon

Jean Claude Duvalier sera-t-il transféré

Le premier juin 2004, soit 3 mois après le coup d’Etat-kidnapping du 29 février 2004, a ouvert la voie à l’occupation d’Haiti par des milliers de soldats des Nations Unies débarqués en Haïti sous le label de Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Depuis, elle s’y est installée jusqu’à maintenant, en flagrante violation de la charte de l’ONU, de la Constitution haïtienne de 1987, de la convention de Vienne sur le droit des traités et les lois de la République.

Elle est venue, dit-on, pour stabiliser le pays et résoudre certains problèmes. Dix (10) ans plus tard, elle n’a rien résolu, au contraire elle a apporté, outre les violations du droit à l’autodétermination du peuple haïtien et des droits de l’homme, un autre fardeau, l’épidémie de choléra. Donc dix (10) ans d’occupation, quatre (4) ans de choléra, c’est trop, la MINUSTAH doit partir ! Les Nations Unies doivent reconnaitre qu’elles ont commis une erreur grave. La moralité de l’ONU est mise en doute.

La résolution 1542 a été adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU, évoquant le chapitre VII de sa charte pour intervenir de force en Haïti, alors qu’il n’y avait en Haïti aucune menace pour la paix et la sécurité régionales, voire internationales.

Après 35 ans de dictature, Haïti était en train de se relever pour avancer très bien sur la voie de la démocratie. Les facteurs qui pourraient représenter une menace pour la paix et la sécurité internationales sont d’ordre économique et social à travers : l’appauvrissement, le chômage, la misère, la dégradation de l’environnement, l’analphabétisme. Les Nations Unies sont intervenues non pas pour aider à résoudre ces problèmes, mais pour renforcer la domination des puissances impérialistes, l’exploitation des forces de travail et le pillage des ressources minières d’Haïti. En d’autres termes les Nations Unies servent la cause des grandes puissances impérialistes telles : les Etats-Unis, la France, le Canada au détriment d’Haïti, réputée le pays le plus appauvri de la planète.

Pour ce faire, la plus puissante organisation mondiale, l’ONU, a non seulement violé sa propre charte, mais également la Constitution d’Haïti, les Conventions et les Lois. Le fondement légal de la MINUSTAH en Haïti n’est autre que l’Accord du 9 juillet 2004. Cet Accord qui relève d’un caractère international a été paraphé par le Premier ministre de facto d’alors, Gérard Latortue, qui lui-même, avait déclaré plus tard qu’il ne savait même pas ce qu’il avait signé. Donc, il a signé cet Accord sous pression de ses patrons de la Communauté Internationale, en flagrante violation de la Constitution. L’article 139 de la Loi mère est claire là-dessus. «  Il (le président de la République d’Haïti) négocie et signe tous traités, Conventions et Accords internationaux et les soumet à la ratification de l’Assemblée Nationale. » Cet Accord, du 9 juillet 2004 n’a jamais été ratifié par l’Assemblée Nationale haïtienne, quand 10 ans plus tard, la MINUSTAH persiste à piétiner la souveraineté nationale et à tuer le peuple haïtien qui continue d’être victime du choléra.Jean Claude Duvalier sera-t-il transféré

La Constitution ne reconnait l’existence d’aucune force armée étrangère sur le territoire haïtien, lorsqu’on se réfère à l’article 263-1 : « Aucun autre corps armé ne peut exister sur le territoire national. » Et, l’article 276 se poursuit ainsi : «  L’Assemblée Nationale ne peut ratifier aucun traité, Convention ou Accord internationaux comportant des clauses contraires à la présente Constitution. »

Au niveau du droit international, se référant aux conventions de Vienne de 1969 et 1986, tout traité signé par quelqu’un n’ayant pas de jus tractum, soit le pouvoir conclure des Traits, Accords ou Conventions, comme ce  fut le cas avec Gérard Latortue le 9 juillet 2004, cet Accord est nul, de nullité absolue et doit être considéré comme sans effet.

Quant au fond et à la forme, la MINUSTAH est illégale en Haïti. Elle s’est imposée de force sur la terre de Dessalines. Le peuple haïtien dans sa plus grande majorité exige son départ immédiat et sans condition maintenant.

On a souvent dit que la MINUSTAH est venue pour aider Haïti à se stabiliser, à renforcer les institutions démocratiques, à l’établissement d’un Etat de droit, à faire respecter  les principes de la bonne gouvernance, à veiller au respect des droits humains. Dix (10) ans plus tard, qu’est-ce qu’on observe ? On a imposé un régime de bandits légaux ayant à sa tête Michel Joseph Martelly et Laurent Lamothe qui conduisent le pays tête droite vers la dictature, puisqu’ils ne veulent pas organiser des élections, mettant ainsi en danger la démocratie. L’Etat de droit qui était en train de se construire est devenu un Etat délinquant, un Etat voyou où le trafic de drogue, le kidnapping contre rançon, la grande criminalité sont devenus des affaires d’Etat. La liberté individuelle, la liberté d’expression et d’organisation sont systématiquement foulées au pied. Des journalistes ne peuvent exercer librement leur métier. Des dizaines de personnes sont incarcérées pour leurs convictions politiques. La vie d’un sénateur de la République est en danger, le sénateur Moïse Jean Charles a été agressé physiquement à plusieurs reprises par des sbires du pouvoir tètkale. La corruption et le mensonge constituent la stratégie et la méthode de gouvernance de Laurent Lamothe, celui qui a une réputation de spéculateur, de brasseur d’affaires louches, de voleur, d’un homme corrompu, d’un magouilleur international.

En Octobre 2010, les casques bleus des Nations Unies ont introduit une épidémie de choléra, qui, en 3 ans a fait plus de 8 milles morts et infecté plus de 800 mille personnes. Les Nations Unies refusent catégoriquement d’accorder réparation pour les victimes  . Alors que l’Accord du 9 juillet 2004, dans son paragraphe 57 prévoit une Commission des réparations pour traiter les dossiers des victimes collatérales de la MINUSTAH. Jusqu’à date, cette Commission n’a jamais été instituée. En plus de l’introduction dans le pays du choléra, ce qui constitue une violation du droit à la santé de la population, les soldats de l’ONU ne cessent de commettre des crimes contre l’humanité tels : la pendaison d’un adolescent de 16 ans au Cap-Haïtien, le jeune Gérald Jean Gilles ; le viol de jeunes de deux sexes, dont Johnny Jean, la torture, les massacres dans des quartiers pauvres du pays, la bastonnade des étudiants au sein même de leurs facultés, la répression des ouvriers revendiquant un salaire décent, des paysans qui luttent contre l’expropriation,  parce que revendiquant de l’eau, de l’électricité, la construction  d’infrastructures routières et l’emploi. Donc les troupes de l’ONU sont présentes en Haïti pour protéger les intérêts des compagnies multinationales des grandes puissances impérialistes. Et, alors que faire pour bouter les occupants de l’ONU hors d’Haïti ?

Malgré les différentes formes de protestations contre la présence des troupes onusiennes sur le sol haïtien et la résolution du Sénat ayant accordé un délai jusqu’à 28 mai 2014, les Nations Unies n’entendent pas la voix de la raison ; elles refusent de faire le retrait de leurs troupes. Cette année encore, à l’occasion du dixième anniversaire du débarquement des troupes onusiennes en Haïti, le peuple haïtien continue d’exiger le départ de ces troupes. Dans cette perspective, la Coordination Haïtienne pour le Retrait des troupes de l’ONU et le Collectif de Mobilisation pour le Dédommagement des Victimes de Choléra avaient organisé un atelier de réflexion sur les forces d’occupation, le dimanche 1e juin, et, le lundi 2 juin, un sit-in devant le Parlement haïtien avec la participation de plusieurs représentants d’organisations progressistes et populaires pour demander aux parlementaires d’assumer leurs responsabilités en sanctionnant l’Accord illégal du 9 juillet 2004. En rejetant cet Accord, le gouvernement ne pourrait pas renouveler le mandat de la MINUSTAH et les Nations Unies n’auraient d’autre choix que de retirer leurs troupes d’Haïti. Dans la foulée, différentes instances du monde et de la Caraïbe apportent leur solidarité à la lutte du peuple haïtien pour le retrait définitif des casques bleus  de l’ONU d’Haïti. Ces organisations entendent poursuivre la lutte pour le retrait définitif des forces de l’ONU en Haïti et réparation pour toutes les victimes de la MINUSTAH notamment celles du choléra.
 
Vol. 7 • No. 47 • du 4 au 10 juin 2014
 

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