Chaque lundi, depuis le 7 avril
2014, la Coordination Dessalines KOD tient un
sit-in devant la plus grande base de la Minustah
à Port-au-prince. L’objectif de ces sit-in c’est
d’exiger le dédommagement financier pour les
parents des nombreuses victimes du choléra et le
départ des forces d’occupation de la Minustah
qui ne sont autres qu’une force au service des
pays impérialistes sous couverture de leur
ministère : Les Nations-Unies.
Cette semaine au cours de la
mobilisation, les soldats de la Minustah ennuyés
par la présence des militants devant leur base
n’ont pas réellement réagi pour montrer leur
vrai visage ; mais ils ont appelé leur
subalterne de la Police Nationale d’Haiti pour
venir stopper le sit-in. Même quand la PNH n’a
pas cette fois utilisé ses armes répressives
comme le gaz lacrymogène pour disperser la
foule, le fait d’accepter de venir négocier avec
les manifestants pour mettre fin à la
mobilisation de ce lundi 21 avril, est déjà un
acte inacceptable. Le peuple a le droit de
manifester où il veut et la Constitution lui a
garanti ce droit.
Par ailleurs, les raisons qui
ont poussé la Coordination Dessalines à être
présente devant la base de la Minustah, c’est du
fait que cette dernière n’a pas respecté les
exigences des autorités haïtiennes en
l’occurrence, la chambre du Sénat.
La Minustah a insulté les
sénateurs, vu que le sénat de la république d’Haiti
avait voté une résolution le 20 septembre 2011
exigeant que les forces d’occupation de la
mission des Nations-unies pour la stabilisation
d’Haïti (la Minustah) se retirent du pays
progressivement dans un délai que l’assemblée
des sénateurs avait fixé à 12 mois, soit le 15
octobre 2012.
Au cours de cette séance,
certains sénateurs avaient pris catégoriquement
une position claire et nette comme le sénateur
Wesner Polycarpe qui voulait de préférence un
retrait beaucoup plus rapide, soit dans les six
mois qui suivraient. François Anick Joseph
n’avait pas joué avec les mots pour déclarer
« qu’il est humainement indécent de demander à
la Minustah de rester un jour de plus dans le
pays. Se débarrasser au plus vite de
l’occupation est ma première préoccupation ». Le
sénateur Williams Jeanty pour sa part avait
demandé un retrait immédiat afin que ce mandat
soit le dernier. Cependant, le sénateur Steven
Benoît, avait proposé 24 mois pour le retrait
total de la Minustah, afin que le pays ait du
temps pour préparer et assumer la relève.
Quelques jours après cette vote
le 26 septembre 2011, le président du sénat
d’alors en la personne du sénateur Rodolphe
Joazile se prononçait également dans le même
sens, mais en faveur de la formation d’une
commission tripartite entre l’exécutif, le
législatif et le judiciaire à dessein de
travailler avec des représentants du secrétaire
général de l’organisation des Nations Unies sur
un calendrier de retrait de la MINUSTHA. « Il
n’est un secret pour personne que la population
haïtienne souhaite le départ des casques bleus »
scandait-il ce jour là. Depuis ce temps où en
est-on avec ce dossier ?
Les forces d’occupation ont fait
la sourde oreille à cette résolution ou du moins
la piétinent. Rien n’a été fait en ce sens,
puisque les forces d’occupation en complicité
avec le gouvernement Martelly-Lamothe ne font
que continuer à salir l’image du pays et
souiller notre fierté de peuple souverain et
libre.
Deux années plus tard soit, le
28 mai 2013, le Sénat de la République a adopté
une autre résolution faite cette fois sur la
proposition du sénateur Moïse JEAN-CHARLES. Pour
l’histoire voici le contenu de cette résolution:
Article 1 – Le gouvernement
haïtien doit produire la demande formelle et
l’établissement d’un calendrier pour le retrait
des forces onusiennes en Haïti, assorti de la
réduction graduelle des troupes et du transfert
subséquent des compétences militaires aux forces
nationales.
Article 2 – Le gouvernement
haïtien doit profiter du renouvellement du
mandat de la MINUSTAH pour solliciter du conseil
de sécurité l’inscription de la volonté des
Etats membres de créer de concert avec les
autorités haïtiennes compétentes les conditions
pour un retrait progressif et ordonné des
troupes onusiennes dans un délai n’excédant pas
un (1) an, à partir de la date du vote de cette
résolution, soit le 28 mai 2014.
Article 3 – Le gouvernement
haïtien doit obtenir du Conseil de sécurité
l’établissement d’un calendrier acceptable pour
commencer à exécuter ledit retrait.
Article 4 – Le gouvernement
haïtien doit élaborer un cadre juridique et
légal et programmer dans le budget 2013-2014 les
voies et moyens pour renforcer de manière
substantielle l’effectif de la Police nationale
d’Haïti en vue d’assurer la sécurité du pays
tout entier.
Article 5 – Le Sénat de la
République d’Haïti demande au gouvernement
haïtien de rappeler au commandement de la
Mission des Nations Unies pour la stabilisation
d’Haïti (MINUSTAH), suivant les différentes
résolutions, qu’il est formellement interdit
d’ériger aucune nouvelle base militaire sur le
territoire d’Haïti ; ce qui constitue une menace
de plus dans la reconquête de notre souveraineté
perdue.
Article 6 – Le Sénat, au nom de
la solidarité parlementaire, transmet cette
résolution aux Parlements des pays fournisseurs
des troupes en Haïti afin de faire cesser très
rapidement le déploiement des soldats onusiens
sur le territoire ; ce, en attendant la mise en
branle du processus de retrait progressif des
troupes déjà sur place et le cas échéant le
retrait unilatéral des forces.
Donnée au Sénat de la
République, le 28 mai 2013, An 210e de
l’indépendance.
Sénateur Simon Dieusel DESRAS,
président
Sénateur Steven Irvenson BENOIT,
premier secrétaire
Sénateur Joseph Joël JOHN,
deuxième secrétaire
Voilà que les forces
d’occupation vont une fois de plus humilier le
sénat haïtien, puisque rien n’est en cours pour
mettre en place leur processus de départ ;
quand le 24 mars dernier, devant le Conseil de
sécurité, la représentante spéciale du
secrétaire général de l’Organisation des Nations
unies et cheffe de la Minustah a présenté un
rapport sur la situation en Haïti. Dans son
exposé, Mme Sandra Honoré a fait état de cinq
options [dont] réviser le mandat de la Minustah
en 2016, au lieu de parler de départ.
Et ce plan de 2016 prévoit la
désignation d’un envoyé spécial de l’ONU en
Haïti pour offrir ses bons offices politiques;
l’établissement d’une mission politique spéciale
conservant la capacité de développer la Police
nationale haïtienne; la création d’une nouvelle
mission de maintien de la paix ayant surtout un
rôle politique, avec une empreinte au sol
beaucoup plus réduite; l’établissement d’une
nouvelle opération de maintien de la paix plus
petite, avec une force de police des Nations
unies et une présence militaire réduite; une
modification du mandat actuel de maintien de la
paix de la Minustah afin de tenir compte de la
réduction des activités rendue possible par
l’achèvement du plan de consolidation.
C’est tout un programme bien
défini pour continuer la mise sous tutelle du
pays afin de nous conduire dans le malheur comme
l’a bien exprimé l’ancien ambassadeur de l’OEA
en Haiti Ricardo Seitenfus qui explique dans son
dernier livre le rôle qu’ont joué les forces
d’occupation de la Minustah dans les élections
de 2010-2011 pour nous imposer leur marionnette
Michel Joseph Martelly.
Face à cette situation la
Coordination Dessalines (KOD) ne chômera pas et
appelle tous les progressistes haïtiens et
étrangers à se solidariser avec le peuple
haïtien pour le retrait définitif des troupes
de l’ONU d’Haïti.
Si les sénateurs se laissent
emporter par des distractions les empêchant de
tenir ferme face aux occupants, nous de la
Coordination Dessalines marchant sur les traces
idéologiques du fondateur de la Nation, nous ne
saurons rester indifférents face aux nouveaux
colons et leurs commandeurs au pouvoir. Pour
cela, nous ne cesserons d’exiger le départ de la
MINUSTAH et réclamer justice pour les victimes
de choléra et de viol par des agents de la
MINUSTAH.
Le prochain rendez-vous est pour
le lundi 28 Avril à partir de 10 hres du matin
Pas d’élections honnêtes et
sérieuses avec la présence de la Minustah.
Vive la lutte des masses populaires pour une
Haiti entièrement libre ! |