Le durcissement du régime macouto-bourgeois de
Martelly-Lamothe, en s’associant à des criminels
notoires de la dictature des Duvalier, en
l’occurrence, un Irving Méhu devenu nouveau
Directeur adjoint de l’Autorité Aéroportuaire
Nationale, dénommée Aéroport International
Toussaint Louverture, secondé à ce titre par un
Pierre Laguerre ; l’ex-capitaine de l’antigang,
Jackson Joanis au cabinet du ministre de la
défense, Lener Renauld, montre clairement le
vrai visage du pouvoir fasciste tètkale, soutenu
par la communauté internationale, l’Eglise
catholique romaine, des partis politiques tels :
Organisation du Peuple en Lutte (OPL) de Sauveur
Pierre Etienne, Konvansyon Inite Demokratik
(KID) d’Evans Paul, l’Initiative de la Société
Civile (ISC) de Rosny Desroches et autres. Ces
anciens militaires de très mauvaise presse du
pouvoir néo-duvaliériste sont venus au secours
de leur frère d’armes, le ministre de la
Justice, Jean Renel Sanon au gouvernement
Martelly-Lamothe.
Dans cette même veine,
l’opportuniste patenté qu’est l’ex-sénateur de
l’Union pour Haïti, Rudy Hériveaux, figure parmi
des têtes fortes ayant pour mission de réduire
au silence certains médias du pays, facilitant
ainsi à l’équipe
tètkale
la restauration de
l’ancien régime dictatorial.
En tant que ministre de la
communication, Rudy Hériveaux est chargé de
mettre en application la politique de
communication du gouvernement. Dans ses
premières déclarations, suite à son
installation, il a fait savoir que la presse a
pollué le terrain politique. Il s’est donné pour
objectif de mettre fin à cette campagne
infernale d’intoxication. Quelques jours plus
tard, la station de radio diffusion Zennith FM,
propriété de l’homme d’affaire Rony Collin était
dans le collimateur du Conseil National des
Télécommunications (CONATEL), organe technique
de l’Etat haïtien, chargé de veiller au
fonctionnement des stations de radiodiffusion.
Dans cette perspective, le responsable de la
section juridique du CONATEL, Me Edwin Coq, a
indiqué qu’une sommation a été acheminée au
responsable de ladite station pour se conformer
aux règlements déontologiques de cette
profession et qu’un communiqué daté du 8 avril
2014 a été envoyé aux autres médias pour les
rappeler à l’ordre.
En voici donc la teneur : «
L’Organe
Exécutif du Conseil National des
Télécommunications constate que
certaines stations de radiodiffusion, en
violation des dispositions du Code Pénal et des
lois et règlements des télécommunications
diffusent de manière systématique de fausses
informations susceptibles de troubler l‘ordre
public, déstabiliser les institutions de la
République et de porter atteinte à
l‘intégrité de nombre de citoyens.
L‘Organe Exécutif du CONATEL rappelle les
provisions de l‘article 6 du décret du 12
octobre 1977 accordant à l‘Etat Haïtien le
monopole des services de télécommunications :
«
Les télécommunications susceptibles de troubler
l’ordre public, la sécurité nationale, les
relations internationales, la morale et les
bonnes mœurs ou la vie normale de la société et
ses institutions ne sont pas acheminées ». Les
sanctions encourues dans de tels cas sont
prévues à l’article 139 du susdit décret ainsi
libellé :
« Le CONATEL applique, le cas échéant, les
sanctions prévues à l’article 109 aux
personnes physiques ou morales qui commettent
les infractions suivantes: [...] Violer les
dispositions prévues à l’article 6 ou
transmettre des signaux erronés (alinéa c) ;
« Quand l'infraction est commise par
l‘intermédiaire d‘un service de radiodiffusion,
la sanction frappe le concessionnaire, le
personnel en cause ou ceux qui assurent
l’exploitation à titre régulier ou occasionnel,
selon le cas ; la sanction peut être
progressive et aller jusqu’à l’annulation de la
concession pour le titulaire, à la
suspension pour deux ans en ce qui concerne le
personnel et à une amende infligée
aux participants Conformément à la loi et
aux règlements ».
«
En conséquence, le CONATEL fait injonction aux
stations de radiodiffusion de mettre
immédiatement
fin
à ces pratiques irresponsables mettant en danger
la paix publique et l’intégrité des citoyens.
Faute par elles d’obtempérer, le CONATEL
appliquera les dispositions que de droit. »
La Constitution haïtienne de 1987,
dans ses articles 28, 28-1, 28-2 et suivants
accorde à tout citoyen haïtien le droit
d’exprimer librement ses opinions, en toute
matière par la voie qu’il choisit. Les
journalistes de leur côté doivent exercer
librement leur profession dans le cadre la loi.
Ils ne peuvent être soumis à aucune
autorisation, ni censure, sauf en cas de guerre.
Les journalistes ne peuvent être forcés de
révéler leurs sources. Ils ont toutefois pour
devoir d’en vérifier l’authenticité et
l’exactitude des informations. Ils sont
également tenus de respecter l’éthique
professionnelle. De plus, la Constitution est
claire, personne ne peut restreindre
arbitrairement les droits et libertés
fondamentaux des citoyens. Toutes les lois, tous
les décrets- lois, tous les décrets, arrêtés
restreignant les droits et libertés des citoyens
contraires à la présente Constitution sont
automatiquement abrogés dès la publication de
cette Constitution. Donc le décret du 12
octobre 1977 ne peut être évoqué pour essayer de
museler les médias en général.
Par contre, des médias qui se
laissent coopter par des hommes aux pouvoirs
pour faire le jeu des opportunistes au pouvoir
au détriment de la population assoiffée de
bonnes informations, s’en ont pris entre le
Palais national et la Primature ; entre le parti tètkale et Laurent Lamothe. Ils se servent des
fonds de l’Etat ou d’autres fonds provenant des
activités des réseaux mafieux, de gang de
kidnappeur pour corrompre certains médias qui
sont à leurs services pour faire de la
propagande ou calmer le jeu quand ils sont
largement impliqués dans des activités
louches.
Réagissant au rappel à l’ordre du Conseil
National des Télécommunications (CONATEL)
concernant la désinformation faite par certaines
stations de radio, Mme Mirlande Manigat,
Secrétaire générale du Rassemblement des
Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP),
membre du « Mouvement Patriotique de
l`Opposition Démocratique » (MOPOD), qui
regroupe certains partis de l’Opposition,
s’étonne que le CONATEL, se réfère à un décret
qui, selon elle, est « manifestement
anticonstitutionnel et porte atteinte aux
libertés fondamentales de la presse ». Par
ailleurs elle affirme que ce décret a été aboli,
rappelant que la Constitution de 1987, a aboli
toutes les lois, tous les décrets, tout le
décrets-lois et tous les arrêtés qui lui sont
contraires. Elle a toutefois fait référence à
l’Article 296 de la Constitution qui stipule «
Tous les Codes de Lois ou Manuels de justice,
tous les Décrets-Lois et tous les Décrets et
Arrêtés actuellement en vigueur sont maintenus
en tout ce qui n'est pas contraire à la présente
Constitution. »
Le ministre de
l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, Réginald Delva, de son côté, a réaffirmé le
caractère irréversible de la liberté de la
presse et d’expression et promis de rencontrer
le directeur général du Conseil National des
Télécommunications (CONATEL), Jean Marie
Guillaume, suite au communiqué de son organisme
menaçant de sanctions certains médias pour
actions déstabilisatrices et diffamation contre
les autorités. Evoquant le décret sur les
télécommunications pris en 1977 sous la
dictature duvaliériste, le CONATEL menace
d’enlever leurs fréquences à des stations de
radio qui se rendent soi-disant coupables des
faits
rapportés.
M. Delva rappelle que la liberté de la presse et
les libertés publiques en général ont été
acquises de haute lutte par des membres de
divers secteurs de la vie nationale. Il assure
qu’il n’y aura pas de recul à ce sujet.
De toute façon, les médias qui ne se laissent
pas intimider par le pouvoir tètkale, et qui
accompagnent toujours la population dans ses
multiples revendications, dans le processus de
construction de la démocratie et de l’Etat de
droit doivent rester vigilants face à
l’agressivité de la montée d’une dictature
néo-duvaliériste, d’une part et d’autre part, à
une certaine presse affairiste qui tente
toujours d’étouffer les revendications
populaires au profit des propagandes mensongères
du pouvoir.
La déclaration de Rudy Hériveaux,
ministre de la communication et le communiqué du CONATEL paraphé par son Directeur général, Jean
Marie Guillaume sont des premiers pas vers la
mise en coupe réglée de certains médias. On peut
contrôler une partie de la presse, on peut
coopter certains directeurs de médias, certains
journalistes, mais on ne pourra jamais corrompre
tous les médias et tous les journalistes. « Baboukèt
la pap tounen nan bouch laprès anko ».
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