Plusieurs personnes ont été victimes ces
derniers jours, tant à la capitale que dans les
villes de province, de bandits légaux lourdement
armés qui ne cessent de semer le deuil dans les
familles haïtiennes. Le jeudi 3 avril écoulé, un
commando de 8 individus armés circulant à moto
ont ouvert le feu sur l’homme d’affaires Jean
Rony Philippe sur la Route des rails à
Carrefour ; une banlieue sud de la capitale. La
victime était en route pour se rendre chez lui,
à Jacmel. Il était venu s’approvisionner à
Port-au-Prince. Les bandits l’ont laissé pour
mort, après lui avoir logé plusieurs balles dans
le corps. Heureusement, il n’a pas rendu l’âme,
il a été transporté à l’hôpital dans un état
très grave. Jean Rony Philippe est membre d’une
organisation populaire à Jacmel dénommée OG22,
proche de l’Organisation politique Fanmi Lavalas.
Le lundi 31 mars écoulé, diverses organisations
populaires ont lancé un mouvement de
protestation baptisé « 7 jours Jerico » pour
forcer les autorités à répondre aux
revendications de la population Jacmélienne, qui
ne sont autres que la construction des ponts. Le
sénateur Edwin Zenny, proche du pouvoir Martelly-Lamothe
a pointé du doigt un secteur politique sans le
citer clairement qui se cache derrière ce
mouvement de protestation. Quelques jours plus
tard, Jean Rony Philippe ancien membre du Bureau
Electoral Départemental (BED) du Sud ’Est a été
attaque par des bandits
légaux.
A Miragoane, le militant politique de
l’Organisation politique Fanmi Lavalas, Fritz
Gérald Civil, a été exécuté sommairement par des
agents de l’Unité Départementale de Maintien
d’Ordre (UDMO), le vendredi 4 avril dernier, non
loin d'une plage Publique dénommée Titans! Ce
militant Lavalas prenait part durant les
semaines précédentes à des mouvements de
protestation à Miragoâne pour exiger de l'eau,
du courant électrique ainsi que la baisse des
tarifs douaniers au port de Miragoâne. Comme
d'habitude Fritz Gerald tôt ce vendredi se
rendait à la douane pour rencontrer ses
camarades de lutte ! Quelques minutes plus tard
une patrouille policière a été dépêchée sur les
lieux en vue de mater tout mouvement de
protestation! Le militant politique et homme
d’affaire a immédiatement laissé le port pour ne
pas être victime, et c’est à ce moment qu'il a
été pris en chasse par des sbires du pouvoir qui
lui ont intimé l'ordre d'arrêter la moto qu’il
conduisait pour ensuite être exécuté!!
Une délégation de représentants d'Organisations
populaires de la capitale conduite par le
sénateur Moise Jean Charles et Assad Volcy s'est
rendue à Miragoane 24heures après l'assassinat
pour apporter leur soutien à la famille de la
victime. La population a spontanément gagné les
rues de Miragoane à l'arrivée du sénateur moise
Jean Charles. Assad Volcy en a profité pour
rappeler que Michel Martelly avait déclaré que
la police est le bras armé de son régime et nous
avons constaté la radicalisation du régime Néo
Duvaliériste avec l'intégration de 7 anciens
militaires au passé douteux dans le nouveau
cabinet dit de Couverture résultant du dialogue
pour job d'El Rancho. « Nous déplorons
l'assassinat crapuleux du militant politique par
le régime Martelly-Lamothe et nous réaffirmons
que la violence est contraire aux principes
démocratiques et que les Haïtiens ont le droit
de manifester leur mécontentement contre un
régime de plus en plus anti démocratique qui
utilise la violence pour terroriser la
population. Une enquête doit être diligentée
pour faire la lumière sur les circonstances de
cette exécution extra judiciaire de ce militant
politique dont le seul crime a été d'exercer son
droit constitutionnel de manifester contre un
gouvernement de plus en plus radical », a-t-il
fait savoir.
Dans la foulée, le lundi 7 avril, une délégation
de l’Organisation politique Fanmi Lavalas,
composée de 27 personnes, ayant à sa tête, le Dr
Louis Gerald Gilles s’est rendue à Miragoane
pour apporter leur solidarité aux parents de la
victime et déposer formellement une plainte au
Parquet de cette juridiction. Me Ulrick St-Cyr,
représentant de la commission justice Fanmi
Lavalas à la délégation a profité de l’occasion
pour obtenir la libération de 11 manifestants
arrêtés lors du mouvement de protestation pour
revendiquer de l’eau potable et de
l’électricité. Dr Gilles promet aux parents de
Fritz Gerald Civil que Fanmi Lavalas les
accompagne dans la quête de la justice pour leur
fils. Durant ces mouvements de protestation,
plusieurs autres personnes ont été victimes dont
un enfant de 2 ans. Il a reçu une balle alors
qu’il était chez lui, le jeudi 3 avril écoulé ;
un autre jeune garçon du nom de Claude Doréus a
été blessé et soigné à l’hôpital. Le 20 mars
2014, un élève répondant au nom de Mackendy
Bien-Aimé alias Macken Love, âgé de 19 ans a été
tué par balles par des bandits, en sortant de
l’école. Des milliers de personnes sont
descendues dans les rues de Miragoâne, le lundi
7 avril pour exiger justice pour Fritz Gérald.
Ils ont accompagné la délégation de Fanmi
Lavalas au moment où Me Ulrick St-Cyr faisait
le dépôt de cette plainte.
La population de Miragoane a accusé le nommé Brown, chef de
sécurité de la douane de cette ville, militant
tetkale de l’assassinat du militant Lavalas,
Fritz Gerald Civil. Brown a ouvertement déclaré
sur les ondes de radio Scoop FM, le mardi 8
avril que Gérald avait brûlé des pneus. « On
n’a rien fait pour m’aider, on m’a humilié en
m’envoyant comme étant agent de sécurité à la
douane de Miragoane ». Il a toutefois avoué que
Fritz Gerald Civil qui était son ami aurait été
tué par les policiers affectés a Miragoane et il
est prêt à témoigner par devant les autorités
compétentes.
Le samedi 5 avril, un commando de 7 bandits
armés a assassiné deux membres d’une seule
famille et blessé un autre. Il s’agit de Ricardo
et Julio Valet âgés respectivement de 30 et 26
ans. Tandis que le nommé Poupi Valet a été
blessé. Ricardo Valet était responsables de
sécurité de l’agent de l’Exécutif de Gressier.
Il était dans le véhicule de l’agent, accompagné
de ses deux frères quand ils ont été attaqués
par des bandits légaux sur la Route des rails
aux environs d’une heure de l’après-midi. Suite
à ce double assassinat, une ambulance est venue
enlever les cadavres pour les transporter à la
morgue de l’Hôpital de l’Université d’Etat
d’Haïti (HUEH) communément appelé hôpital
général. La mère des victimes, Roseline Bel
Immaculé qui ne peut résister sous le poids de
la douleur, exige justice pour ses fils. On a
appris également que ce mardi 8 avril la
population de Carrefour a découvert les cadavres
de 4 personnes tuées par balles dans une maison
dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 avril dans
une zone dénommée Paloma.
Ces actes d’exécution sommaire ne sont pas de
simples faits d’insécurité qu’on pourrait
inscrire dans la rubrique des faits divers. Ce
sont des actes planifiés pour éliminer des
opposants politiques, notamment ceux de Fanmi
Lavalas.
Par
ailleurs, une citoyenne dominicaine a dénoncé
mardi 2 avril 2014 l'enlèvement le lundi 31
mars dernier de son mari, Francisco Castillo
Caraballo en Haïti. Les kidnappeurs
réclameraient une rançon de 3,5 millions de
dollars US pour le libérer l’otage, rapporte la
presse dominicaine, relayée par l’agence en
ligne AHP. Laudita Reyna Castillo a indiqué que
son mari, âgé de 64 ans, se rendait lundi matin
en Haïti pour vendre des produits agricoles,
comme il le faisait régulièrement. "
Depuis lors, je n'ai aucune nouvelle de lui
",
a-t-elle fait savoir, soulignant qu'elle reçoit
des appels d'inconnus qui prétendent avoir
enlevé son mari et réclament ladite somme.
Madame Castillo a déclaré que son mari résidait
à la rue Primera, au numéro 14, dans le Secteur Los Rosales et possède une propriété dans la
ville de Vicente Noble, province de Barahona .
Laudita Reyna Castillo a déclaré avoir déposé
immédiatement une plainte au commissariat de
police de cette province d'où elle devrait être
acheminée à Santo-Domingo. |