
Dans une interview exclusive accordée à Radio Kiskeya, le jeudi
25 juillet dernier, le grand frère du juge empoisonné, Fritz
Joseph des Etats-Unis étant, a fait part de certaines
déclarations sur le décès suspect de son frère, Jean Serge
Joseph, le 13 juillet 2013. Il a révélé que la réunion a bel et
bien eu lieu, et il promet de fournir toutes les preuves, «grâce
à la technologie». Mr Joseph a indiqué catégoriquement, que
c’est le doyen du Tribunal de Première Instance de
Port-au-Prince, Raymond Jean Michel, ami du juge qui l’a amené à
ladite réunion. La troisième vérité: il dément la thèse selon
laquelle le juge Jean Serge Joseph serait mort de congestion
cérébrale ; donc il dit disposer d’éléments suffisants lui
permettant de confirmer la thèse de l’empoisonnement. « Oui la
rencontre a bien eu lieu, c’est le doyen (Raymond Jean Michel)
qui a conduit Sergo (Jean Serge Joseph) chez l’un de ses amis.
Le doyen est un vagabond. Sergo lui a apporté 10 marmites de
riz. Je sais quelle quantité a reçu le doyen, mais je ne sais
pas pour le ministre [de la Justice]. Sergo faisait beaucoup
confiance au doyen. Je trouve cela bizarre qu’il [le doyen] dise
qu’il n’était pas à la rencontre, qu’il n’y a pas eu de
rencontre. Moi, je peux prouver que la rencontre s’est tenue. Je
lui [Sergo] ai dit de ne pas y aller, mais a préféré écouter le
doyen et il y est allé. J’aimerais savoir comment le doyen se
sent, quand il sait très bien que les fils et filles de Sergo
pleurent à longueur de journée. Le doyen est un vagabond.
Monsieur faites attention, il y a des méchants partout », a
déclaré le frère du juge, Fritz Joseph.
Les autorités canadiennes ne restent pas indifférentes à
l’assassinat par empoisonnement présumé du juge Jean Serge
Joseph. Selon Presse.ca du Canada [relayant] le Bureau du
Médecin légiste (Coroner),
le commissaire du gouvernement ou le Procureur de Québec enquête
sur la mort du juge Jean Serge Joseph, un citoyen canadien
d’origine haïtienne décédé à Port-au-Prince le 13 juillet. Le
Bureau du Médecin légiste a confirmé à la Presse qu’une autopsie
avait été pratiquée jeudi à Montréal sur le corps du magistrat.
Des informations indiquant qu’il pourrait s’agir d’un décès
survenu dans des circonstances obscures, ont convaincu le
Médecin légiste de fouiller le dossier.
Outre l’assassinat du juge Jean Serge Joseph qui instruisait
l’affaire de corruption, d’usurpation de titres et de
détournement de fonds de l’Etat, de la famille présidentielle
impliquant la femme et le fils du président, Sophie et Olivier
Martelly, une menace d’arrestation planait sur l’un des avocats,
qui a introduit cette affaire par devant la justice haïtienne,
Me André Michel. C’était le vendredi 26 juillet 2013. Il se
trouvait dans son cabinet, quand des agents de la Police
Nationale d’Haïti (PNH) ont encerclé son cabinet à l’avenue
Christophe, à Port-au-Prince. N’était-ce le soutien des
dirigeants d’organisations de défense des droits humains, ses
confrères au Barreau de Port-au-Prince et d’autres
personnalités, il eut été sous les verrous. Un véhicule du corps
UDMO (1-547), rempli de policiers cagoulés était présent devant
le cabinet de l'avocat, à l’Avenue Christophe en fin
d’après-midi. "Je suis à mon bureau, je ne vais pas sortir. Ils
doivent venir me prendre", a déclaré Me Michel qui parle de
persécutions politiques du régime kaletèt de Sweet Micky. Un
autre avocat, Newton Saint-Juste également engagé dans les
poursuites contre l'épouse du président Sofia et son fils
Olivier Martelly, a dû lui aussi se mettre à couvert. "Je sais
qu'ils vont venir m'arrêter. J'attends mon tour", a-t-il
déclaré.
Après l’assassinat du juge Jean Serge, le plaignant et ses
avocats se trouvent menacés de persécution politique. Le pouvoir
en place cherche par tous les moyens à étouffer l’affaire.
Peut-on parler d’Etat de droit, quand les autorités qui sont
placées pour faire respecter les droits des citoyens participent
directement dans la violation de ces droits ? Cet acte
arbitraire ne confirme-t-il pas la thèse qui fait croire qu’en
Haïti, actuellement, l’Etat délinquant qui nous a été imposé se
prend maintenant à terroriser la population ? |