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Haiti Liberte: Hebdomadaire Haitien / Haitian weekly news
 

Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 Vol. 7 • No. 19 • Du 20 au 26 Novembre 2013

   

Ralliement des forces progressistes et populaires pour le départ de Michel Martelly !

Par Jacques Kolo Pierre

...

Dans la foulée de la commémoration de la bataille de Verrières du 18 novembre 1803, plusieurs dizaines de milliers de citoyens ont gagné les rues tôt ce lundi 18 novembre 2013 pour réclamer le départ du dernier apprenti dictateur de la Caraïbes, Michel Martelly qui a causé tant de "malheurs au pays". Ce 18 novembre 1803, les va-nu-pieds ayant à leur tête les généraux indigènes dont Capois Lamort, Jean-Jacques Dessalines, Henry Christophe avaient mis en déroute, comme on le sait, les forces françaises conduites par Rochambeau dans une ultime bataille qui allait déboucher sur l'indépendance d'Haïti, le 1er janvier 1804. Cette bataille, qui s’est déroulée à Vertières, (entrée de la ville du Cap-Haitien) allait mettre fin à St. Domingue à un système colonialiste des plus rétrogrades  du 19e  siècle naissant.

Pour marquer cette date charnière dans l'histoire d'Haïti, la première république nègre du continent, les organisations politiques et populaires, dont MOPOD (regroupement de partis politiques de l'opposition démocratique radicale) et trois autres organisations de la mouvance Lavalas: "Mouvman Gran Bèlè", "Fos Patriyotik pou Respe Konstitisyon" (FOPAK) et "Mouvman Nasyonal Oganizasyon Popilè" ont signifié leur refus au président Martelly qui entend diriger le pays comme "son bien propre légué en héritage  par ses grands-parents".

Avec force et détermination, plusieurs secteurs de la vie nationale ont marché depuis le Centre-Ville jusqu'à Pétion-Ville en passant par Delmas, malgré des jets de pierres qu'ils ont essuyés par moment sur le parcours de la marche. A la rue Panaméricaine, des blessés par balles et autres ont été recensés. A Pétion-Ville, banlieue huppée sur les hauteurs et fief du président Martelly, des partisans du pouvoir ont attaqué les manifestants. La police a dû lancer des grenades lacrymogènes pour disperser la manifestation. Les anti-Martelly ont dénoncé le vol, le gaspillage, le népotisme, le trafic illicite de la drogue et d'influence pratiqué au sein du régime qui promettait monts et merveilles durant la campagne électorale.

L'un des sénateurs du Nord, Moise Jean-Charles qui prenait part à cette manifestation a demandé à l'Ambassadeur américain en Haïti de rapatrier son compatriote Michel Martelly dans les heures qui suivent parce qu'il n'est autre qu' "un cadavre politique". M. Martelly est accusé par ses opposants politiques de détenir plusieurs nationalités étrangères dont américaine. "Aujourd'hui, nous annonçons la fin politique de Miche Martelly qui voulait se comporter en dictateur, en plus de vouloir liquider les richesses du pays" a indique le sénateur Jean-Charles au milieu d'une foule compacte en liesse avec des slogans anti-Martelly.

Pour Me André Michel du MOPOD qui participait à la marche, il s'agit d'un combat pour améliorer le sort des masses rurales et urbaines, en particulier les classes moyennes qui font les frais d'une politique absurde de la part d'un pouvoir qui travaille au profit des nantis." Martelly n'a plus sa place aux commandes des pouvoirs de l'Etat",  a-t-il renchéri

Assad Volcy, un militant lavalas, n'y va pas par quatre chemins pour expliquer que  la présence des manifestants dans les rues, c'est juste pour réclamer le départ de Martelly qui perpétue les intérêts de la minorité au détriment des masses. "Dans le même temps, nous souhaiterions écrire une nouvelle page d'histoire pour que désormais nos fils et filles aient accès au service de base de ce pays", a-t-il insisté.

Des pneus enflammés étaient visibles sur la chaussée et des graffitis hostiles au chef de l'Etat ont été remarqués un peu partout sur le parcours de la manifestation. Une vive tension régnait la veille où des partisans armés du régime voulaient intimider les habitants des quartiers populaires. Trois personnes ont été froidement abattues par des inconnus circulant à moto, dont deux à Delmas 2 et une autre à Delmas 18. D'après les informations recueillies sur place, l'une des victimes prénommée Jackson serait un militant lavalas. Dans la soirée du 16 novembre, des tirs nourris ont été entendus dans le quartier de Bel-Air, lieu retenu par excellence pour le démarrage de la marche anti gouvernementale.

 Dans la perspective d’un 18 novembre massivement célébré par l’opposition, le régime Martelly-Lamothe avait procédé durant le week-end dernier à la distribution d'importantes sommes d'argent à ses partisans dans l'espoir de foirer la manifestation du 18 novembre. Rosemond Jean, responsable d'une petite organisation qui dit défendre les sociétaires victimes des coopératives en faillite (CONASOVIC), avait appelé la population de Carrefour et des environs à manifester pour soutenir le régime Martelly. Cette contre-manifestation du pouvoir a avorté. Les éventuels contre-manifestants ont réclamé leur dû avant même la tenue de la manifestation. Ce qui n'a pas plu à Rosemond Jean qui a failli laisser sa peau n’était-ce la vigilance d'une patrouille policière. Il a pu s’échapper de justesse avec sa mallette qui contenait du fric. Donc, en résumé, du côté du gouvernement la pratique de «mobilisation» se résume à "Payer pour Manifester" (PPM). Le pouvoir en place ne fait qu'acheter la conscience d'une frange de la population au moyen de quelques gourdes. Il n'a pas hésité à soudoyer des habitants des bidonvilles de Jalousie en leur acheminant des produits de première nécessité et d'autres promesses. 

Même son de cloche au Cap-Haitien où des débours considérables ont été consentis par le trésor public pour financer les activités de la présidence et de la Primature, à l’occasion du 18 novembre. La présidence a surtout concentré ses activités dans la deuxième ville du pays au pied du monument de Vertières où le chef de l'Etat a délivré un message d’unité, mais teinté de provocation. Critiquant vertement des leaders politiques de l'opposition, M. Martelly qui a lancé un appel à l'unité du pays, ce lundi, croit qu'il faut combattre les ennemis de la population qui sont entre autres le chômage et la misère. Il a réclamé le respect de son mandat, sans pour autant faire état des dizaines de milliers de citoyens qui ont gagné les rues de la capitale.

Si toutes les festivités du régime se sont déroulées sans trop grandes difficultés, la manifestation programmée par les opposants au Cap-Haitien a été étouffée dans l'œuf. Le début de manifestation de l’opposition a été réprimé sauvagement par la police qui affiche de plus en plus un comportement de miliciens [macoutes] à la solde du régime. Le chef de la police du Cap, un partisan zélé du régime, a passé des instructions à ses troupes pour disperser la tentative de marche à coups de gaz lacrymogènes. Au moins six personnes ont été blessées par balles dont certains sont dans un état grave. Et la machine répressive gouvernementale s’est aussitôt mise en marche. Près de trente personnes ont été arrêtées dans les bidonvilles du Cap-Haïtien dans la nuit du 18 au 19 Novembre selon ce qu’a rapporté la responsable de l’Institut mobile d’Education Démocratique (IMED), Kettly Julien.

Parallèlement, durant le week-end dernier, le Premier Ministre Laurent Lamothe s'était rendu à Milot pour lancer un nouveau programme social du pouvoir baptisé "Gouvènman an lakay ou" (Le gouvernement chez vous). Il s'agissait d'un nouveau show en direct qui a nécessité la présence de tout l'appareil gouvernemental (ministres, secrétaires d'Etat, Directeurs généraux et autres) et la quasi-totalité des medias réquisitionnés sur place pour retransmettre cet évènement qui consiste à offrir à la population de Milot et ses environs une boulangerie et deux restaurants communautaires. Des millions de gourdes venant de la Banque Centrale pour financer cette activité, alors que les employés  contractuels de la primature n'ont pas reçu leur chèque depuis les mois d’Août et Septembre. Des fournisseurs de la place, entre autres: "Clean Service", "Refricli" ont cessé leur contrat de services à la Primature pour cause de non-paiement. Une autre compagnie réquisitionnée pour le service de maintenance du groupe électrogène qui alimente les locaux du gouvernement a dû discontinuer ses services après huit mois de bordereaux impayés.

C'est dans cette ambiance malsaine de corruption et de gabegie administrative que la Communauté internationale a enjoint les secteurs démocratiques de négocier avec le régime Martelly qui continue de faire fi des revendications du peuple haïtien et qui a procédé à une vaste entreprise de vassalisation des institutions républicaines. Au lieu d'utiliser les structures étatiques pour venir en aide aux différentes populations du pays, le Chef de l'Etat préfère mettre sur pied des structures parallèles gérées par ses proches pour subtiliser les fonds de l'Etat.  Les projets "Gouvènman lakay ou" PSUPGO, "Ti manman chérie", "Katye pa m poze", « Aba Grangou », « Kore Pèp » etc, ne sont qu'une couverture pour permettre aux tenants du pouvoir de dilapider les caisses de l'Etat, tout en faisant croire aux plus démunis qu'ils travaillent en leur faveur. Il s'agit d'un véritable marché de dupes que seul le renversement du régime peut  arrêter. Pourtant, il y a un secteur de l'opposition de la mouvance «socialiste» (Fusion, OPL, KID) qui a choisi de négocier avec Martelly dans l'espoir d'obtenir un poste ministériel, d'ambassadeur, ou de direction générale. Démocratie, que de crimes on commet en ton nom!

Le rendez-vous pour la prochaine manifestation est fixé pour le vendredi 29 Novembre date qui rappelle le massacre de la ruelle Vaillant. Dessalines va en ce jour visiter l’oncle Sam car la manifestation aura lieu devant l’ambassade américaine ou ils vont demander aux américains de reprendre leur colis embarrassant qui est maintenant un cadavre politique selon les déclarations faites à la presse par le sénateur du Nord Moise Jean Charles. 

Jacques Kolo Pierre
 
 
Vol. 7 • No. 19 • Du 20 au 26 Novembre 2013
 

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