Haiti Liberte: Hebdomadaire Haitien / Haitian weekly

Subscriber Log In

Email Address:    Password:    

Forgot your password?  Click Here

Home :: Archives :: Ad Rates / Tarifs Publicitaires :: Subscription / Abonnement :: Info :: Contact

ARCHIVE DE GRANDS TITRES

Haiti-Liberte

Haiti Liberte: Hebdomadaire Haitien / Haitian weekly news
 

Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 Vol. 7 • No. 13 • Du 9 au 15 Octobre 2013

   

Choléra:
Procès contre L’ONU !

Par Kim Ives
 

...

 Un procès longtemps attendu contre l'ONU, pour l’introduction du choléra en Haïti, sera lancé cette semaine

  La corde judiciaire commence à se resserrer autour du cou de l’Organisation des Nations Unies pour qu’elle assume la responsabilité d’avoir déclenché à dessein la pire épidémie de choléra dans le monde, au pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental, où des centaines de milliers de personnes ont été touchées par cette maladie mortelle.

            Le 9 octobre, des avocats représentant plus de 5.000 victimes haïtiennes du choléra et leurs familles vont déposer une poursuite en recours collectif dans le district sud de New York pour réclamer que l'ONU reconnaisse sa responsabilité dans l'introduction du choléra en Haïti il y a de cela trois ans et en paie le prix.

 Les avocats de l'Institut pour la Justice et la Démocratie en Haïti (IJDH), basé à Boston, et le Bureau des Avocats Internationaux (BAI), basé à Port-au-Prince, avaient déjà déposé une première requête en justice contre l'ONU en Novembre 2011 dans le cadre juridique de l'organisme mondial pour réparation. Cette plainte en justice de 37 pages  a accusé l’«ONU d’être  responsable de négligence, négligence grave, imprudence, et indifférence délibérée à l’endroit de la santé et de la vie du peuple haïtien entraînant des préjudices physiques aux pétitionnaires et des décès dus au choléra en Haïti,» et a demandé des compensations financières pour 5000 pétitionnaires haïtiens, des mesures constructives pour prévenir la propagation de cette maladie, une reconnaissance formelle de la responsabilité de l'ONU pour l’avoir introduit en Haïti, ainsi que des excuses officielles.

            Il a fallu à l'ONU plus de 15 mois pour répondre, le 21 février 2013, sous la forme d'une lettre de deux pages faisant valoir que « ces demandes ne sont pas recevables en vertu de l'article 29 de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies », qui régissent les 9.000 soldats de l'ONU déployés en Haïti depuis Juin 2004 dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour stabiliser Haïti (MINUSTAH), mandatée par le Conseil de sécurité.

            « Ils peuvent avoir l'immunité, mais ils n'ont pas d'impunité », a répondu un avocat de l’IJDH, Ira Kurzban.

            Le 8 mai, les avocats de l'IJDH ont tenu une autre conférence de presse pour dire que, après avoir épuisé tous les recours juridiques internes de l'ONU, ils intenteraient bientôt un procès devant les tribunaux américains. Cette promesse doit être tenue à 10 heures du matin, le 9 octobre, lorsque les avocats auront présenté leur dossier à un juge siégeant à la Daniel Patrick Moynihan Courthouse, situé au 500 Pearl Street à New York.

            Plus de sept équipes de recherche médicale, dont l’une commanditée par l'ONU elle-même, ont enquêté sur l'épidémie de choléra et ont conclu qu'elle a été déclenchée lorsque les soldats népalais de l'ONU, infectés par le choléra et stationnés dans la ville de Mirebalais dans le Plateau central d'Haïti, ont laissé leurs eaux usées infiltrer, en amont et se meler à l’eau de la rivière Artibonite, la plus grande rivière d’Haïti. Le choléra, une bactérie d'origine hydrique, est principalement transmis lorsque des excréments humains infectent l'eau potable.

Le choléra a tué plus de 8.300 personnes au cours des trois dernières années et rendu malades près de 650.000.

             L'action en justice intervient à un moment où les hauts fonctionnaires de l'ONU exhortent le Secrétaire général à « dire la vérité ».  Le 8 octobre, Navi Pillay, du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'homme, a déclaré que « les victimes du choléra en Haïti devraient obtenir une compensation ; mais elle n'a pas dit par qui », selon Associated Press. «C’est la première fois qu’un responsable de l'ONU a parlé publiquement et fait des remarques à propos de la nécessité d'assurer une indemnisation des victimes du choléra en Haïti ».

            Les remarques de Mme. Pillay ont été faites à Genève, en Suisse, le 8 octobre, lors de la cérémonie de remise du Prix Martin Ennals pour les Défenseurs des droits humains. L'avocat principal du BAI, Mario Joseph, était l'un des trois finalistes pour le prix.

            Le 7 août, Jean-Marie Guéhenno, ancien chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU de 2000 à 2008, a tweeté: « Les Gardiens de la paix ont beaucoup fait pour Haïti ; mais l'ONU doit dire la vérité à propos de la crise du choléra. La Faculté de Droit de l’Université Yale a présenté un très ferme rapport là-dessus».

            Il faisait allusion à un rapport de 58 pages intitulé « Maintien de la paix sans responsabilité: La responsabilité de l'Organisation des Nations Unies pour l'épidémie haïtienne de choléra », qui conclut que: « 1) L'épidémie de choléra en Haïti est  directement attribuable aux soldats de la MINUSTAH et aux infrastructures inadéquates pour déchets à leur base de Meye. 2) Le refus de l'ONU de créer une commission d'indemnisation pour les victimes de l'épidémie viole son obligation contractuelle d'Haïti en vertu du droit international. 3) En introduisant le choléra en Haïti et en refusant toute forme de recours aux victimes de l'épidémie, l'ONU n'a pas respecté ses obligations en vertu des lois internationales traitant des droits humains. 4) L'introduction de l'ONU de choléra en Haïti et le refus d'en accepter la responsabilité ont violé les principes de l'aide humanitaire internationale ».  

            En mai 2012, même l'envoyé spécial de l'ONU pour Haïti, Bill Clinton passé maître dans l’hypocrisie, avait admis qu'un soldat népalais de l'ONU avait apporté le choléra à Haïti, en déposant « son flux de déchets dans les cours d'eau d'Haïti et dans le corps des Haïtiens ».

             Pour la poursuite qui doit être déposée le 9 octobre, « cinq plaignants aux noms connus ont porté plainte, mais nous déposons un recours collectif, ce qui signifie qu'ils agiront en tant que représentants de tous les autres dans la même situation ; c'est-à-dire tous les autres qui ont soit contracté le choléra eux-mêmes ou ont eu un membre de leur famille décédé de la maladie », a expliqué Kermshlise Picard, coordonnatrice des communications de l'IJDH.

            Il serait très important que le juge  accepte le  dossier à titre de recours collectif, a dit un autre avocat de l'IJDH, Brian Concannon, parce que « n’importe lequel des près de 700.000 victimes pourrait choisir de faire parti du procès ».

            En mai, les avocats de l'IJDH avaient dit qu'ils pourraient demander $100.000 pour la famille de chaque victime morte du choléra et $50.000 dollars pour chacune des victimes qui ont survécu à l'épreuve. Mais dans le dépôt de cette semaine, « nous ne faisons aucune demande spécifique à ce stade », a déclaré Concannon.

            « C'est une occasion historique pour les tribunaux américains de faire en sorte que les Nations Unies s’en tiennent strictement aux obligations auxquelles les lient leurs traités, en refusant de permettre à l'ONU de se cacher derrière l'immunité alors qu’elle refuse de fournir aucune alternative à ses victimes », a conclu Concannon.
 
 
Vol. 7 • No. 13 • Du 9 au 15 Octobre 2013
 

Home | Archives | Ads/Publicites | Contact Us

 

Copyright © 2009 Haiti Liberte. All rights reserved
Site Design and Hosted by:All in One Office, LLC

 
 
comments powered by Disqus