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Haiti Liberte: Hebdomadaire Haitien / Haitian weekly news
 

Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 Vol. 7 • No. 12 • Du 2 au 8 Octobre 2013

   

Forum populaire:
Feuille de route proposée pour un gouvernement provisoire

Par Kim Ives
 

...

Le 30 septembre 2013, le 22e anniversaire du coup d'Etat  de 1991 contre le président Jean-Bertrand Aristide, des dizaines de milliers de manifestants ont envahi les rues de Port-au-Prince et Cap Haïtien pour demander deux choses: "Martelly doit s’en aller! La MINUSTAH doit partir! "

            Informés de cet ordre du jour, la veille plus de 100 délégués représentant environ deux douzaines de différentes organisations populaires de tous les dix départements d'Haïti se sont réunis au centre d'accueil Fany Villa à Port-au-Prince pour réfléchir et débattre sur une proposition de la manière à former un gouvernement provisoire qui pourrait conduire le pays à des élections libres, justes et souveraines après le départ de Martelly du pouvoir ; ce que tous les délégués ont estimé arriveraient dans les jours à venir, d'une façon ou d'une autre.

            La proposition a été faite par la Coordination Dessalines (KOD), une nouvelle formation dirigée par plusieurs anciens combattants de premier plan dans la lutte démocratique en Haïti au cours des 25 dernières années.

            « Nous sommes sûrs que l'ambassade américaine a fait ses plans pour savoir quoi faire après que le peuple haïtien aura chassé Martelly et [le Premier ministre Laurent] Lamothe du pouvoir », a déclaré un chef de KOD, Yves Pierre-Louis, qui également dirige le bureau d’Haïti Liberté à Port-au-Prince. « Le peuple haïtien doit également travailler sur un  plan de sorte que Washington, Paris et Ottawa ne soient plus capables de  nous imposer une autre marionnette,, comme ils l'ont fait si souvent au cours des deux dernières décennies ».

            L'essence de la proposition de KOD est la formation d'un Conseil d'Etat de 13 membres qui conduirait le pays avec un juge tiré de la Cour suprême d'Haïti. Les membres du Conseil de l'Etat seraient tirés de secteurs clés de la société haïtienne: les organisations paysannes, les organisations populaires, les partis politiques, les partis non-alignés, les organisations de femmes, les syndicats, le secteur des affaires, les secteurs vodouisants, protestants, et catholique, des étudiants, des jeunes, et la société civile....

            « Le Conseil d'Etat aurait à s'asseoir avec le juge de la Cour suprême pour trouver une formule démocratique de nommer un gouvernement », lit-on dans la proposition de la KOD. « Que le gouvernement mettrait en place un Conseil électoral provisoire démocratique qui tiendra des élections générales dans le pays pour tous les postes vacants dans un délai ne dépassant pas six mois ».

            KOD a proposé que Haïti ne devrait accepter aucun financement international pour les élections qui viennent après le départ de Martelly. « Nous n'aurons pas à refuser » automatiquement toute solidarité venant de tous pays, « mais à conditions qu’ils s’abstiennent à  s'immiscer dans les affaires intérieures d'Haïti », d’après la proposition. « Ils peuvent apporter leur soutien, mais sans aucune condition ».

            Dans la même veine, la proposition appelle pour les 9.000 troupes d'occupation de la Mission des Nations Unies pour stabiliser Haïti (MINUSTAH) de quitter le pays immédiatement. « Le dernier soldat de la MINUSTAH doit quitter le pays au plus tard en mai 2014, comme le Sénat a déjà demandé dans sa résolution », a déclaré la proposition....

            KOD travaille avec un grand nombre d'organisations populaires qui ont également contribué à l'organisation du Forum populaire comme le Mouvement National pour la Liberté, Egalité, Fraternité des Haïtiens (MOLEGHAF), la Force patriotique pour le respect de la Constitution (FOPARK), la Plate-forme nationale populaire (PNP), le Mouvement pour la survie de la société haïtienne (MOSSOH), l'Organisation des jeunes progressistes de l'avenue Pouplar (OJPAP), l'Organisation pour le progrès national (OPNA), l'Espace de grande réflexion pour l'intégration sociale (GERES), Militan Reveye pou yon lòt Ayiti (MRH), et l'Assemblée populaire pour le changement à La Saline (RPCS).

            De nombreuses organisations des départements d'Haïti ont également envoyé des délégués au Forum, y compris des groupes comme l'Organisation des Jeunes Patriotes pour le développement de Baradères (OPDB), la Ligue de la jeunesse progressiste de Grande Rivière du Nord, Pòt la de l'Artibonite, le Mouvement révolutionnaire pour le développement du Nord-Ouest (MRDNO), et OPDSIC de la Grande Anse.

            Il y avait également des délégués internationaux qui ont assisté au lancement du Comité Visite Haïti Guadeloupe et le Réseau international pour soutenir Haïti aux États-Unis et l'organisation  des Travailleurs et paysans de Guadeloupe. Des messages de solidarité ont également été envoyés par les syndicats et les partis au Brésil et en Argentine.

            La réunion était présidée par deux autres dirigeants de la KOD, Oxygène David et Pierre Michaël, qui ont maintenu la réunion à un vitesse efficace. Biwon Odigé de FOPARK, dont l'organisation a initié l'appel pour la manifestation énorme du 30 septembre, a également partagé le podium.

            « Dans l'ensemble, les délégués ont accueilli et bien reçu la proposition de KOD qui a été présentée au début de la journée », a déclaré un autre responsable de KOD, Mario Joseph, un des plus éminents avocats spécialistes des droits de l'homme en Haïti, dans une conférence de presse le 1er octobre au Bureau des avocats internationaux (BAI). « Les délégués se sont divisés en huit ateliers qui se sont réunis pendant près de deux heures pour analyser la proposition. Ensuite, chaque atelier a présenté un résumé des réflexions sur la façon de renforcer et d'enrichir la proposition. Dans les prochains jours, un comité de synthèse examinera les rapports de chaque atelier pour élaborer une résolution finale. Toutes les organisations populaires qui approuvent la résolution finale pourront la signer, même si il y a certains qui n'ont pas pu participer au Forum Populaire du 29 septembre ».

            Comme on doit s’y attendre à n’importe quelle initiative révolutionnaire, il y avait une petite provocation vers la fin de la réunion. C’est qu’un certain « Ingénieur Dounnaxient Bastien » a créé un petit désordre, en levant sa voix et frappant des tables, quand il a estimé que les organisateurs du Forum n’ont pas entendu son point de vue, bien qu’il a participé dans un atelier. D’après des sources dans la salle, il semble qu’il fait partie du Comité de Suivi attaché à la Coordination Départementale de l’Ouest du parti Fanmi Lavalas. Clairement , il a voulu déranger la réunion, et on peut se demander s’il a fait cette tapage impuissante à son propre chef, parce que objectivement, c’était une interruption que Martelly aurait applaudie.

            L’avocat André Michel, qui a été violemment persécuté pour intenter un procès de corruption contre le gouvernement de Martelly, a également participé au Forum, comme l'a fait le sénateur Moïse Jean-Charles, qui a électrisé  la salle avec son adresse.

            « Aujourd'hui, nous allons essayer, même si nous n'avons que peu de temps, d'apporter un peu de lumière à la bataille que nous menons en tant que militants politiques », a déclaré le sénateur Moïse. « Nous sommes clairs à ce sujet: la communauté internationale a un agenda pour Haïti. En 1990, nous avons détraqué leurs plans et élu notre propre gouvernement. Sept mois plus tard, ils ont mené un coup d'État sanglant. Depuis lors, ce sont eux qui ont imposé ce qu'ils veulent en Haïti. Cela ne peut pas continuer. Ils ont imposé Président Martelly sur nous. Ils ont imposé Laurent Lamothe sur nous .... C'est nous, le peuple haïtien, qui devons prendre notre destin en main. Et c'est ce que nous commençons à faire ici aujourd'hui ».

            « La conclusion de la proposition de la KOD est instructive et des extraits ont fait une conclusion appropriée pour ce reportage: Il est plus que certain que le gouvernement haïtien ainsi que les institutions internationales dont Washington, Paris, Ottawa et autres

Vont s’opposer à cette résolution typiquement nationale ; surtout quand elle est venue des masses populaires qu’elles n’ont jamais digérées. Dans ce cas, il faut que le peuple soit prêt à défendre ce qu’il venait d’accoucher, sachant au préalable que leurs voix ne vont point être entendues et respectées. Ce que nous venons de proposer est démocratique, authentique, honnête puisque émanant d’un esprit souverain, tout à fait différend des manœuvres auxquelles les colonialistes nous ont trop longtemps habituées. L’heure pour nous de suspendre à recevoir des ordres est enfin venue pleinement pour nous. C’est la voie unique de construire notre propre démocratie parce nous sommes peuple d’un pays souverain, non colonisé, maîtres de nous-mêmes, désormais, capables d’affirmer comme Thomas Sankara : « Osons nous mêmes d’inventer notre avenir »
 
 
Vol. 7 • No. 12 • Du 2 au 8 Octobre 2013
 

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