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ARCHIVE DE GRANDS TITRES

Haiti-Liberte

 

Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 Vol. 7 • No. 11 • Du 25 Septembre au 1er Octobre 2013

   

Dialogue ou mobilisation ? Où est la solution ?

Par Yves Pierre-Louis
 

Les dirigeants politiques haïtiens et les représentants des puissances impérialistes ont toujours pris un malin plaisir à fabriquer toutes sortes de crises en Haïti pour asseoir leur système de domination et d’exploitation des classes dominées. Même quand la loi est claire sur  un sujet, ils usent toujours des subterfuges pour arriver à faire obstacle à son application,  recourant à un dialogue truffé de corruption. Le dialogue suppose un ensemble de discussions visant à trouver un terrain d’entente entre deux parties en conflit sur des questions politique, économique et autres. Le nœud gordien de la crise politique actuelle est la question des élections greffée sur la crise structurelle que connait le pays. La question électorale est déjà résolue par la constitution haïtienne. Il suffit de la réaliser à temps pour assurer le principe de l’alternance démocratique et le fonctionnement régulier des institutions républicaines.

Depuis le Coup d’Etat-kidnapping du 29 février 2004, malgré la présence physique et visible de ladite communauté Internationale, à travers les forces d’occupation de l’ONU, la Mission des Nation Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), les élections n’ont jamais été réalisées à la date prévue par la constitution. 

 Aujourd’hui encore on prétend ignorer la constitution pour recourir au dialogue entre les classes dirigeantes dominantes aux ordres de ladite communauté internationale, ce contre les intérêts du peuple haïtien. L’immoralité, l’arrogance et les pratiques dictatoriales du président tètkale Michel Joseph Martelly constituent un véritable obstacle à tout dialogue entre les « esclaves » d’un seul maître.

Après l’échec d’une rencontre convoquée par le pouvoir tètkale avec les partis politiques, au début du mois d’Août dernier, le président Martelly a entamé une série de pèlerinages chez certains partis et leaders politiques sur  la base d’un soi-disant dialogue pour faire de la diversion et semer la confusion dans la société, à un moment où la mobilisation anti-Martelly prend un point de non retour. Certains chefs de partis acceptent de le recevoir sans aucune condition et arrivent même à négocier des postes de responsabilité au sein du pouvoir et d’autres posent des conditions sine qua non pour le recevoir.

C’est le cas du Grand Rassemblement pour l’Evolution D’Haïti (GREH) de l’ex-colonel Himmler Rébu qui revendique idéologiquement le pouvoir tètkale, mais est opposé à certaines pratiques de ce régime. Le président du GREH fraîchement élu, Marc-Elie Nelson, étudiant finissant à l’Ecole de Droit et des  Sciences Economiques des Gonaïves (EDSEG), cette Faculté de renommé douteuse, a été installé le mercredi 18 septembre dernier à la direction générale du Ministère des Haïtiens Vivants à l’Etranger (MHAVE) comme directeur général, pour justifier une certaine ouverture du pouvoir tètkale-kaletèt aux partis politiques. Est-ce le résultat de ce dialogue ? Rappelons toutefois que Edric Léandre, membre du GREH était devenu directeur général de l’OAVCT sous le gouvernement de facto de Gérard Latortue. Il avait été accusé sous l’administration de Préval de détournement de fonds publics. Son procès est toujours en cours au Tribunal et il est gardé sous les verrous à la prison civile, au pénitencier national depuis quelques années.

D’autres ont accepté de le rencontrer, mais restent très prudents, tel est le cas des dirigeants de l’OPL, du KID, de la Fusion des Sociaux-Démocrates. Quant à l’ex-président Jean Bertrand Aristide, il s’agissait d’une rencontre entre un président et un citoyen. Un éditorial écrit par Hérvé Jean Michel diffusé sur les ondes de Radio Timoun, titrait ainsi : Que pourrait dire le président Tètkale au Dr. Jean Bertrand Aristide ?       « L’histoire est réellement un lieu de surprise, elle s’accomplit sans qu’on ne puisse la surprendre. Est-ce la ruse de la raison, la ruse de l’histoire, la ruse de Martelly, qui a été conduit tètkale à Tabarre, à la résidence d’Aristide ?»

Aucune réponse n’a surgi de cet éditorial, qui pose des questions sans prétention aucune de tenter de donner des réponses. Martelly, tout le monde le sait, a joué un rôle éminent dans la déstabilisation du pays et dans les coups d’Etat consécutifs. Par une ironie de l’histoire, il est devenu chef de l’Etat d’Haïti, ce même pays, qu’il a contribué à ruiner, à humilier, à anéantir. Il s’est réveillé un jour et s’est retrouvé au Palais national avec sur les bras, toute l’infortune, toute la misère, tout le désespoir d’un peuple martyrisé par l’oligarchie haïtienne, et l’impérialisme, au service desquels il a voué un culte parfait. Autant de responsabilités qui exigent d’un homme politique, d’un chef d’Etat, des capacités intellectuelles et morales, des connaissances adéquates du milieu, aptes à inventer des solutions.  Or, le président Martelly en est dépourvu.

 Martelly, était-il fait pour assumer la fonction de président de la République d’Haïti ? Ses pratiques sociales, ses relations avec le milieu haïtien, sa compréhension, sa conception, sa vision de la vie et ses implications, l’ont-elles vraiment préparé pour jouer un tel rôle ? Voilà cet homme, propulsé à la tête de ce pays de malheur, par des politiciens apatrides d’Haïti et par les colons qui ne jurent que par la tragédie, la disparition et la mort d’Haïti. Il faut dire aussi qu’une frange dépravée de la jeunesse sous l’influence du comportement malsain, dégradant et dégoûtant de Martelly s’est laissée envoûter par ce petit roi de carnaval pour lui donner leurs voix à la dernière élection présidentelle.                      

Pris à son propre piège de vouloir imposer sa dictature, pour mieux servir les intérêts de ses patrons, Martelly se heurte à la farouche opposition de secteurs démocratiques, s’inscrivant  contre ce plan macabre. Se croyant le plus intelligent des intelligents, Martelly voudrait revenir aux pratiques dictatoriales duvaliéristes.

Cette ruse qui l’a conduit chez le Dr. Jean Bertrand Aristide, le mercredi 18 septembre, devrait l’informer que ce dernier ne pourrait et ne saurait se faire complice d’une politique machiavélique, destinée à éradiquer les masses haïtiennes de la surface de la terre. Le sort ne pourrait être éternellement favorable à un homme qui a tout fait pour détruire les espérances de la majorité. Aujourd’hui, Martelly semble vouloir dire «  tous les moyens sont bons ». Quand on est malade et qu’on n’est pas certain de la guérison, on ingurgite n’importe quel médicament prescrit par n’importe quel charlatan. C’est le drame de Martelly, flanqué de son bâton de pèlerin, s’adressant à tous les saints, à tous les Satan.

Ses bougies, il les allume au nom du bien, au nom du mal, au nom de la raison et de la déraison, au nom de la vie et de la mort. C’est la confusion dans toute son ampleur !Alors, que pourrait bien dire Martelly à Aristide, un homme qu’il a toujours insulté, combattu, écrasé ? Les souffrances d’Aristide étaient les joies de Martelly, ses victoires, ses grandeurs, ses richesses, ses délices et ses vertus. Aujourd’hui, ce même Aristide, pourrait-il servir de pont, facilitant le passage de Martelly à la dictature néo-duvaliériste ?

Si Serge Gilles s’est souvenu du bon vieux temps du duvaliérisme, au point de verser des larmes, le lyrisme néo-duvaliérien, ne saurait enfoncer Aristide dans la nostalgie. Alors, Martelly ne pourra jamais puiser chez cet homme, la formule magique, l’équation efficace pour plonger Haïti dans la dictature.

             Le Mouvement Patriotique d’Opposition Démocratique (MOPOD), regroupant une quinzaine de partis politiques n’écarte pas la possibilité de rencontrer le président tètkale-kaletèt, mais il pose des conditions. Les dirigeants de ce regroupement politique ont été contactés par des proches du pouvoir kaletèt dans le cadre d’une éventuelle rencontre devant déboucher sur un dialogue politique. Pour les dirigeants de MOPOD, les portes restent ouvertes, cependant le président Martelly doit répondre à ces exigences qui sont au nombre de 7 avant d’entamer tout processus de dialogue avec lui sur la situation politique du pays :

« 1- Ordonner la libération des prisonniers politiques, en particulier Enold Florestal, Josué Florestal et Jean Robert Vincent.

2- Ordonner le retrait du mandat d’amener et de l’ordre d’interdiction de départ émis contre Me. André Michel et s’engager à respecter le droit de l’Opposition, des autres secteurs de la société civile organisée et du peuple haïtien en général à manifester sur la voie publique pour exprimer son désaccord sur la gestion de la chose publique.

3- Présenter des excuses publiques pour les propos désobligeants tenus à l’endroit des leaders de l’opposition

4- Reconnaitre publiquement que la réunion tenue avec le juge Jean Serge Joseph au Cabinet Me. Louis Gary Lissade sur le dossier de corruption présumée impliquant les membres de la famille présidentielle a été un abus de pouvoir et s’engager à ne plus continuer sur cette voie.

5- S’engager à se séparer de ses proches partisans dénoncés par la clameur publique dans le trafic illicite de stupéfiants.

6-  Ordonner le retrait de l’ordonnance disgracieuse prise par le doyen du Tribunal Civil de Port-au-Prince Me. Raymond Michel contre Radio Kiskeya et la journaliste Lilianne Pierre-Paul dans l’affaire opposant le juge Lamarre Belizaire et le Barreau de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, étant donné que cette décision constitue une grave atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression

7- S’engager à publier sans délai la loi sur les partis politiques déjà adoptés par le Parlement. »

Plus d’un se posent la question: à quoi aboutira ce soi-disant dialogue avec des dirigeants au pouvoir qui n’inspirent confiance à personne et qui sont en perte de légitimité ?

                                                 Comment Martelly voudrait-il dialoguer avec des «voleurs de bœufs, de cabris, de poules, d’œufs ?»  Et les leaders politiques, pourquoi ont-ils accepté de dialoguer avec un président aussi arrogant, qui a déclaré : « Pandan 2 lane m rete pou m pase sou pouvwa a, sa m deside se sa k pou fèt. » Alors, il ne pouvait être plus clair. Il disait à tous ceux qui veulent l’entendre, le dialogue ne servira à rien, ce n’est que pour la consommation internationale. Pourquoi ont-ils accepté de négocier avec un pouvoir qui n’hésite pas à bombarder des manifestants avec du gaz lacrymogène ? Pourquoi ont-ils accepté de dialoguer avec un président qui veut à tout prix dissoudre le Parlement et rétablir la dictature pour enfin neutraliser toute protestation populaire ? 

Pour les organisations populaires et progressistes, c’est bien compté mal calculé, le flambeau de mobilisation anti-Martelly s’allume beaucoup plus pour exiger le départ inconditionnel du régime dirigé par Martelly-Lamothe, qui n’a pour méthode de fonctionnement que le mensonge, la corruption, l’arrogance, l’arbitraire et qui livre le pays à des narcotrafiquants. C’est dans cette perspective que des manifestations sont en cours de préparation à travers tout le pays, pour le lundi 30 septembre prochain, à l’occasion du 22e anniversaire du coup d’Etat militaire sanglant du 29-30 septembre 1991, contre un président fraîchement élu, Jean Bertrand Aristide contre lequel l’actuel président Michel Martelly prit part activement aux côtés de Michel François autoproclamé colonel à l’époque.

Il est évident qu’aucune élection n’est possible avec Martelly à la tête du pays. Le dialogue n’aboutira à rien. La conviction de Martelly est déjà formée  de parvenir à dissoudre le Parlement en s’appuyant sur des leaders politique qui n’ont aucune représentativité au Pouvoir législatif. La seule force qui peut faire échec à ce projet macabre de Martelly et de son équipe, c’est la force populaire qui va investir les rues en masse le 30 septembre prochain pour dire NON au dialogue, OUI au départ !

 
 
Vol. 7 • No. 11 • Du 25 Septembre au 1er Octobre 2013
 

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