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Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 Vol. 7 • No. 1 • Du 17 au 23 Juillet 2013

   

Décès ou assassinat du juge Jean Serge Joseph ?

Par Thomas Péralte

 ...
Le juge Jean Serge Joseph, âgé de 58 ans, qui était en charge du dossier de corruption de la famille présidentielle, a trouvé la mort dans des conditions non encore élucidées, le samedi 13 juillet 2013 à l’hôpital Bernard Mevs, à Port-Au-Prince. Il est décédé 11 jours après avoir rendu un jugement avant dire droit, le mardi 2 juillet dernier, faisant injonction au président Michel Martelly d’ordonner la comparution personnelle de 19 membres de son administration par devant le Tribunal, dont son Premier ministre, Laurent Lamothe.

            La disparition mystérieuse et prématurée du juge Serge Joseph a surpris, et plus d’un l’a attribuée au pouvoir Tètkale de Michel Martelly, vu qu’il a reçu toutes sortes de pressions venant de celui-ci. Les informations  issues des proches de la victime ont fait savoir qu’il y aurait eu deux réunions suivies, le mercredi 10 et le jeudi 11 juillet 2013, planifiées par l’actuel doyen du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Jean Michel Raymond, au cabinet d’un conseiller du président Martelly, Me. Garry Lissade, où étaient également présents le président Michel Joseph Martelly et le Premier ministre Laurent Lamothe. Le magistrat aurait reçu de fortes pressions de la part du président Martelly pour mettre fin à ce dossier scandaleux. « Convoquez une audience rapide et clore immédiate ce dossier » déclare-t-il.

            Le refus du juge d’obtempérer aux injonctions des plus hautes autorités d’abandonner ce dossier lui coûte la mort, va ainsi la justice en Haïti. On  dit souvent la justice élève une Nation, en Haïti la justice enterre la Nation. Au moment où le président Martelly parle hypocritement de l’Etat de droit, un magistrat est tombé pour sa conviction dans la justice. La justice haïtienne est-elle vraiment indépendante ?...

            En effet, deux avocats, amis du magistrat victime, Samuel Madistin et Joseph Claudel Lamour ont confirmé qu’il leur a fait des confidences sur de fortes menaces qu’il a reçues de la part du pouvoir en place. Ils se disent prêts à témoigner devant les instances compétentes.

            Pour Me. Samuel Madistin, les rencontres ont bien eu lieu avec le président Michel Martelly, le Premier ministre Laurent Lamothe en présence du ministre de la Justice, Jean Renel Sanon et le conseiller du président, Me. Gary Lissade, au cours desquelles de fortes pressions ont été exercées à l’endroit du juge dans l’exercice de ses fonctions. « C’est une mort suspecte, je suis prêt à faire une dénonciation devant la justice » a fait savoir Me. Madistin. Quant au Me. Joseph Claudel Lamour, le juge Jean Serge lui a confié : « Il y a de fortes pressions sur moi venant du pouvoir. On est très offusqué contre ma décision prise  contre la famille présidentielle ». Me. Lamour se dit prêt à témoigner par devant n’importe quel tribunal pour qu’il raconte  tout ce qu’il lui a dit afin que la vérité puisse être établir dans cette affaire.

            Le député de l’Estère, Jules Lionel Anélus, président de la commission des droits humains à la Chambre des députés et proche de la famille de la victime, lui aussi, a dévoilé des secrets de la rencontre au cours de laquelle le président Martelly a déclaré au juge : « Eske w konn wè madanm yon prezidan al nan prizon pandan prezidan an toujou sou pouvwa a. » raporte le député.

            Le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance a dénoncé la pression de l’Exécutif sur le Judiciaire. Le cas du juge Serge Joseph est patent, après une prise de décision contre la femme et le fils du président Michel Martelly, impliqués dans des cas de corruption, selon la dénonciation des deux avocats : Mes. Newton St-Juste et André Michel. « Nous avons en affaire  avec un pouvoir délinquant qui nage dans la corruption et exerce des pressions sur la justice. Malgré la présence du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), la justice se trouve dans un état où elle n’a jamais été depuis son existence », a déclaré Pierre Espérance.

            Le sénateur Moïse Jean Charles, de son côté, a qualifié la mort subite du juge «  d’assassinat politique ». Après ce coup fatal contre la justice, le sénateur Moïse Jean Charles continue d’exiger le départ du président Martelly à la tête du pays. Il demande à nouveau, à ses collègues à la Chambre des députés d’assumer leurs responsabilités en mettant le président Martelly en accusation selon les prescrits constitutionnels. Si les parlementaires refusent de prendre leurs responsabilités face aux dérives du pouvoir tètkale ; le peuple haïtien doit se soulever pour renverser l’ordre des choses tant au Parlement qu’au Palais national. Tout le monde est menacé sous la machine de la mort du pouvoir Tetkale.

            Il faut rappeler que, le citoyen, Hénold Florestal qui a endossé la plainte contre des membres de la famille présidentielle haïtienne,  pour "usurpation de titres",  affirme avoir été victime de menaces et d’intimidations mercredi 10 juillet dans la soirée

Les faits se seraient produits aux environs de 8 heures PM dans le quartier de Christ-Roi à Nazon, où réside M. Florestal. Plusieurs hommes à bord de 3 véhicules aux vitres teintées, se seraient renseignés sur son lieu de résidence et l'auraient, par la suite, sommé de se rétracter.

L'avocat de Hénold Florestal , Me André Michel, a fait savoir que, parmi ces individus, se trouvait  un ancien directeur général de la Police Nationale d’Haïti dont il s’est, pour l’instant, gardé, dit-il de révéler l’identité, mais il assure qu`il ne s`agit pas de Mario Andrésol.

Me Michel rapporte que ces individus qui étaient très menaçants, ont demandé à son client d'enlever sa plainte contre Sophia et Olivier Martelly, respectivement femme et fils-ainé du président Michel Martelly.

Toujours, selon André Michel, ces hommes auraient fait savoir à son client que le président Martelly serait prêt à négocier avec lui pourvu qu`il accepte de retirer sa plainte. Dans le cas contraire, cela risquerait de mal se terminer pour lui.
 

            Donc il est clair que, le décès suspect du juge Jean Serge Joseph et les actes d’intimidation dont faisait l’objet le plaignant Enold Florestal démontrent qu’il n’existe pas de l’Etat de droit en Haïti, et que la justice vit sous des menaces évidentes. Ces derniers jours des dossiers criminels impliquant des proches du président Martelly tels que : Joseph Lambert, Ernest Edouard Laventure alias Mòlòskòt et autres sont devant le tribunal. L’assassinat du magistrat Jean Serge Joseph était-il un acte voulu et planifié  pour essayer d’intimider les juges et étouffer les grands dossiers ?
 
 
Vol. 7 • No. 1 • Du 17 au 23 Juillet 2013
 

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