Par Isabelle L.Papillon
Ce
mardi 14 mai 2013 ramène le deuxième anniversaire de
l’investiture du président Michel Joseph Martelly à la tête du
pays. Ce deuxième anniversaire est marqué par des catastrophes
sur le plan politique, économique et social. Cette situation de
dégradation pousse des habitants des quartiers populeux à
manifester dans les rues de la capitale pour dénoncer les
dérives du pouvoir tètkale-kaletèt de Martelly-Lamothe.
Des centaines de personnes se sont descendues dans
les rues à l’appel du Mouvement de Liberté d’Egalité et de la
Fraternité des Haïtiens (MOLEGHAF), du Parlement Populaire
Haïtien et de l’Union Nationale des Normaliens d’Haïti (UNNOH)
pour protester contre la présence du régime tètkale qui ne fait
qu’augmenter la misère des masses populaires, la faim, le
chômage. Les manifestants ont critiqué les dites priorités du
pouvoir tètkale qui reposaient sur « 4 E » l’Education, l’Etat
de droit, l’Emploi et l’Energie. Selon les protestataires, ces
priorités restent toujours à l’oral. Chacune de ces
organisations a donné des conférences de presse, lundi 13 mai
2013 pour faire le bilan du gouvernement. Le bilan du
gouvernement est totalement négatif, selon les conférenciers.
« Durant ces deux ans, le président Michel Martelly a
instrumentalisé toutes les institutions de l’Etat d’Haïti. C’est
un véritable séisme politique qui a tout détruit sur son
passage. Devant cette situation catastrophique, le Parlement
Populaire croit que le moment est arrivé pour que le peuple
haïtien se réveille afin de lutter contre le plan de la mort du
pouvoir kaletèt qu’il exécute actuellement contre les masses
populaires du pays ». C’est ce qu’a déclaré Roody Pierre-Paul,
secrétaire général de cette organisation populaire dénommée
Parlement Populaire Haïtien. Au moment où le gouvernement
Martelly-Lamothe s’apprête à célébrer ses deux ans au pouvoir,
des gens manifestent dans les rues. Partis devant le ministère
des Affaires sociales et du Travail, les manifestants ont longé
la rue Magny, la rue Capois pour se rendre devant la Faculté
d’Ethnologie où ils ont organisé un concert de casseroles en
cette circonstance. Ils ont également bloqué l’intersection des
rues Saint-Honoré et Magloire Amboise avec des pneus enflammés
pour protester contre les mauvaises conditions de vie de la
population.
Le gouvernement de son côté a fait construire des
stands devant le palais national et a fait venir des gens de
partout du pays au Champ-de-Mars pour marquer cette date, alors
qu’une telle activité n’a jamais eu lieu dans le passé. Le
montant investi pour réaliser cette activité n’a pas été encore
déclaré.
Des membres de l’opposition ont sévèrement critiqué
le gouvernement qui, disent-ils continue de gaspiller les
ressources de l’Etat dans des activités fantaisistes au lieu de
résoudre les vrais problèmes de la population pendant
la corruption a pris le pas sur le progrès.
Le sénateur Francisco De La Cruz affirme que le bilan de M.
Martelly n’est reluisant qu’en matière de propagande.
Le parlementaire fait état de la détérioration des relations
entre l`Exécutif et le Législatif durant les deux premières
années du mandat de Michel Martelly, à preuves l’arrestation
illégale d`un député en fonction, Arnel Bélizaire et
l`inflation qui ne cesse d`augmenter dans le pays.
« Je ne vois là aucun motif de satisfaction », a
lancé le docteur De La Cruz qui fait également état de la
corruption qui gangrène, selon lui, l`administration Martelly-Lamothe. Il affirme que, du train où vont les choses, rien ne
garantit que le pays ne finisse par devenir un Etat émergent
dans les 25 prochaines années.
Le responsable du Bureau des Avocats Internationaux (BAI), Me
Mario Joseph estime lui aussi que le bilan de
l`administration Martelly-Lamothe est négatif.
Le militant des droits humains qualifie le président Martelly de
pourfendeur des libertés fondamentales notamment la liberté
d`expression.
Les attaques contre la presse et les journalistes
ont été nombreuses au cours des deux dernières années. On se
rappelle l’assassinat du directeur de radio Boukman, Jean
Liphete Nelson à Cité soleil, le 5 mars 2012 ; de Georges H
Honorat du Journal
Haïti Progrès,
le 23 mars 2013 à Delmas 31.
Me Joseph a énuméré des cas où le chef de l`Etat et
des membres de son entourage se sont violemment pris à des
journalistes dans l`exercice de leurs professions ainsi que des
actes arbitraires posés par l’Exécutif pour contrôler les
autres pouvoirs.
Il a cité des manœuvres visant à manipuler le processus
électoral.
Deux ans après l`investiture de Michel Martelly, la situation
des droits de l`homme dans le pays n`a nullement progressé, a
dénoncé l’avocat.
La secrétaire générale du RDNP (Rassemblement des Démocrates
Progressistes Haïtiens) Mirlande H. Manigat estime que le régime
du président Martelly ne peut se réjouir d`avoir entamé le
processus de redressement de la situation actuelle du pays au
cours de ses 2 premières années de pouvoir.
L`ancienne candidate à la présidence, a dit remarquer que
l`équipe au pouvoir n`applique aucun plan de développement car,
selon elle, les problèmes fondamentaux du pays ne font que
s`aggraver.
Plusieurs autres secteurs et personnalités ont dénoncé la
corruption et les scandales à répétition dans lesquels des
membres de l’équipe gouvernementale et des membres de la famille
présidentielle sont accusés d’implications, qui ont gravement
affecté l’image de l’équipe au pouvoir. |