Par Thomas Péralte
Les propriétaires de la Commune de Delmas, située
au Nord-Est de la capitale haïtienne, avec une population de
plus de 400 mille habitants dénoncent l’agent de facto de
l’Exécutif, Wilson Jeudy qu’ils accusent de spoliateur. Les
petits commerçants du secteur informel, de leur côté, sont
quotidiennement persécutés par des bourreaux de Wilson Jeudy.
Les habitants de Delmas en ont assez d’un agent municipal qui
dirige cette commune avec les méthodes qui rappellent le règne
du duvaliérisme-macoute.
Alors que la constitution haïtienne de 1987 dans sa
section A, de la propriété, à l’article 36 stipule :
« La propriété privée est reconnue et garantie. La loi en
détermine les modalités d’acquisition, de jouissance ainsi que
les limites.
L’expropriation pour cause d’utilité publique peut
avoir lieu moyennant le paiement ou la consignation ordonnée par
la justice aux ordres, d’une juste et préalable indemnité fixée
à dire d’expert.
Si le projet initial est abandonné, l’expropriation est annulée
et l’immeuble ne pouvant être l’objet d’aucune autre
spéculation, doit être restitué à son propriétaire originaire,
sans aucun remboursement pour le petit propriétaire. La mesure
d’expropriation est effective à partir de la mise en œuvre du
projet. »
On se demande si Wilson Jeudy en tant que Premier
citoyen de cette commune peut lire la loi mère de la République.
Il y a belle lurette que des habitants de Delmas se plaignent du
comportement macoutique de Wilson Jeudy. Il a pris la liberté de
dépouiller les propriétaires de leur terre sans aucune formalité
légale et sans aucun projet préalable. C’est le cas de la
famille Siméon, Soirine et Philistin détenteurs d’une propriété
mesurant un (1) carreau et demi située à Delmas 75, Route
Fragneau-ville, Rue Stève, pour laquelle Jeudy a déjà délivré
des permis de construction : « Par la présente, le Conseil
Municipal accorde l’autorisation de construire l’immeuble sis à
Delmas 75, Fragneau-ville, Rue Stève #9, appartenant à M. Roger
Odné moyennant le respect des normes parasismiques et techniques
recommandées. Les redevances pour cette construction ont été
calculées à deux cent vingt-quatre gourdes vingt (224.20 grdes)
suivant les règlements en vigueur. En foi de quoi, la
présente-lui est délivrée aux fins de droit. Donné de nous à
l’Hôtel de Ville, aujourd’hui le 27 décembre 2011, Wilson Jeudy,
maire ».
Depuis le début du mois d’avril 2013, ce même Wilson Jeudy
était à la tête d’un groupe de bandits légaux qui ont débarqué
sur cette propriété, brisant tout ce qui s’y trouvait et
plaçant à l’entrée un panneau sur lequel était inscrit : « Mairie
Delmas en Action ».
Et depuis lors un début de construction a été enclenché par des
agents de la mairie sur ladite propriété.
Titre de propriété en bonne et due forme en mains, les
propriétaires ont dû recourir à la justice, mais impuissante.
Après 3 invitations faites par le commissaire du gouvernement de
Port-au-Prince, LucmaneDelile, Wilson Jeudy avait brillé par son
absence. Le dossier piétine, les travaux se poursuivent. Le
ministre de la justice, Me. Jean Renel Sanon est lui aussi au
courant de l’affaire, mais rien n’a été fait. Les propriétaires
ont été constamment menacés par des bandits légaux de Wilson
Jeudy. La question foncière reste et demeure l’une des causes de
la grande criminalité en Haïti. Les propriétaires légaux se
trouvent dans l’urgente obligation de mettre le grand public au
courant par voie de presse de ce que fait Wilson Jeudy à Delmas
avant qu’il ne soit trop tard, a indiqué l’un des propriétaires.
Ce lundi 6 mai, lors d’un mouvement de protestation sur la
propriété, après avoir maltraite plusieurs d’entre eux dont un
adolescent, Wilson Jeudy a kidnappe 3 personnes : Dagobert
Jacques Soniel,Sidney Fyns et Pierrot Beaubrun. Ils sont
repartis avec eux vers une destination inconnue.
Les petits commerçants de Delmas qui n’ont que des rues pour
étaler leurs marchandises sont continuellement persécutés par
des agents de la mairie. Les agents de la brigade de contrôle de
la mairie de Delmas, sous prétexte qu’on voulait débarrasser les
trottoirs ont tout bonnement volé les marchandises des pères et
mères de famille, qui sont au chômage chronique. Ils n’ont
d’autre choix que de se débrouiller à travers les rues pour
nourrir leurs enfants, payer la scolarité, le loyer, les soins
de santé et autres. Pour mener ces activités commerciales, ils
n’ont pas de fonds propres, ils doivent s’acquitter auprès des
usuriers, des maisons de crédits ou de la banque. Les
commerçants du secteur informel à Delmas, à Port-au-Prince,
Carrefour, Pétion-ville, Tabarre, Croix-des-Bouquets se
demandent quoi faire pour assurer leur survie ? On les a chassés
dans les rues, on a incendié les marchés, alors qu’on n’a pas
créé d’emplois. Certains disent : « En créant nos propres
activités, nous aidons l’Etat, nous payons les taxes et impôts,
nous empêchons à nos enfants de se livrer à des activités du
banditisme et à la délinquance. L’Etat nous doit protection. »
L’administration de Wilson Jeudy à Delmas entre dans une
politique qui repose sur la défense des intérêts des deux ailes
de la classe dominante, la bourgeoisie et les grands
propriétaires fonciers contre la classe dominée :les ouvriers,
les paysans, les chômeurs, les petits commerçants etc. Cette
dernière doit s’organiser pour faire face à tout comportement
colonial, impérial, macoutique et anti-peuple. |