Par J. Fatal Piard
Kita
Nago, il y a quelques jours déjà venait de matérialiser l’unité
historique des masses populaires à la grande stupéfaction des
antinationaux. Mais, le carnaval de Miki et de ses cliques, par
l’exclusion des groupes qui se sont faits les porte- parole des
laissés-pour-compte en a pris le contre-pied. Cette criante
réalité, vient de prouver une nouvelle fois que la
discrimination, l’hypocrisie, la haine, l’intolérance
constituent l’instinct de base de ces «élites» arriérées, et
elles ne sont pas parvenues à s’en défaire même pour une
seconde.
«Le président s’occupait
des choses de l’Etat. Nous n’avions reçu aucun message relatif à
l’exclusion de quelque groupe que ce soit. Encore une fois c’est
un peu dur. Les gens ont inventé leur propre nouvelle et cela
crée des problèmes»,
a déclaré Monsieur Gilbert Bailly.
Kouman misye dwe santi l lè l fin wè kouman sa pase ?
Faisant office de «président» Aloral du comité du carnaval, par
pure hypocrisie, il continuait de rassurer les groupes musicaux,
en dépit de l’évidence des sévères censures imposées par le
président en personne.
Quelques instants après allait «atterir» le vrai son de cloche.
«Mon carnaval est
conçu pour attirer les touristes. Le texte de Don Kato lui est
conçu pour les manifestations politiques. Alors c’es moi qui ai
pris la décision de l’exclure»,
a déclaré le véritable président du comité du carnaval qui
venait de s’approprier cette réjouissance populaire aussi
vieille que le pays. Alors, il vient de faire de l’exclusion le
6ème E de son programme de gouvernement.
Au
cas où Monsieur Bailly n’aurait pas fait négation de son
caractère d’homme, il devrait se démettre sur le coup. Il faut
être un Homme qui a «atterri» pour atteindre cette dimension si
élevée. Mais, privilèges,
koutay, rakèt et autres coups bas plus bas que la bassesse
obligent. L’attitude de Monsieur Bailly a démontré qu’il était
le président fantôme d’un comité de la négation.
La Négation de Boukmann
«Oh rage, oh désespoir, oh sans personnalité…amis» !!!
D’entrée de jeu, disons que cet irrémédiable affront fait au
groupe de tendance racine Boukmann Eksperyans est un cas
d’espèce. Ceci dit, il faut le traiter avec beaucoup de
perspicacité pou w pa
wont apre. Car, pour ceux et celles qui sont au courant du
passé du bourreau et de la victime, ce sont les même
kabrit Tomazo ki di donk
les plumes et les plumages qui se ressemblent.
Pour mémoire, rappelons qu’entre 2002 et 2004, Miki et Lòlò deux
matchòpwèl GNB devan Letènèl, liguaient leur sens inné
d’apatride pour alimenter la déstabilisation où côte à côte ils
prenaient une part active. La présence de ces chaloska portant
le masque de Minustah Kolera n’est d’ailleurs que la
matérialisation de cette politique de chambardement
minutieusement orchestrée par la France, les Etats-Unis et le
Canada en vue d’enfoncer encore Haïti dans les ornières du sous
développement. Lòt mesye
yo se ekzekitan yo ye.
Il avait fallu le déroulement de ces festivités carnavalesques
pour que cette scission entre GNB de gros calibre soit
définitivement consommée. N’empêche pourtant que nous pouvons
raconter les faits tels que vécus par Lòlò, Manzè et leurs
musiciens palè nasyonal (san
karaktè). « Miki
cheri kite m bo pye w pou w ka ban m chans patisipe nan kanaval
Okap la, patwon pa m nan. Se sèl okazyon pou m ka fè yon ti kòb.
Ou se mizisyen GNB parèy mwen ou konnen jan lakay pa bon», a
supplié Lòlò plié en deux comme un
inversé.
«Je pourrais à la rigueur
faire une concession de dernière heure. Car en dépit de votre
manque de sentiment d’appartenance, je me souviens quand même de
votre participation active en vue de provoquer le séisme GNB. Un
vendredi de décembre 2003, après avoir pris part à une
manifestation, tu avais adroitement simulé un enlèvement au
point que tout le pays s’était mis à ta recherche. Le monde
entier s’est mis à diaboliser le gouvernement de Titid. Comme
résultat mon président Georges Busch a passé l’ordre formel de
le kidnapper au soir du 29 février 2004», lui a rappelé Miki
qui a une mémoire d’éléphant.
Le président du comité du carnaval a poursuivi pour couvrir Lòlò
de reproches. «Monchè
Lòlò ou gen sou ou ti papa. Ti kriye, ou
gen doktora nan Engra nan San Wont ak nan Flatè. Monchè w gen
tan bliye m se mizisyen m ap fè yon kanaval sou ou tou.
Pip pip pidip pidip Engra Engra Engra Engra, Pip pip pidip pidip
San Wont San Wont San Wont San Wont, Pip pip pidip pidip Flatè
Flatè Flatè Flatè.
Entre GBN de gros calibre je te promets une participation
seulement Aloral»,
lui a fait savoir Miki.
«Pour être honnête et
sincère avec toi, je ne peux cependant te garantir que ton char
va Atterrir. Mon vice Président Gwo Wowo ainsi que mon entourage
immédiat ne vont jamais te pardonner de cette ingratitude en me
traitant de Blofè, Blofè, Blofè, Blofè, Dyòlè, Dyòlè, Dyòlè,
Dyòlè, Mantè, Mantè, Mantè, Mantè. Et ils ont grandement raison.
Partant de cette considération, même le pape nous aurait payé
chèrement une telle goujaterie», lui a reproché Miki tout en
le tirant vers lui en le tenant par son Djwed qui dégage une
odeur moisie.
En dépit de cette sévère mise en garde ajoutée à ces reproches
draconiens, Lòlò continuait de se leurrer d’illusion qu’il va
Atterrir au Cap an gran panpan. «Ne
vous en faites pas Miki, Manzè et moi, nous sommes prêts à
ramper de Labady à la Citadelle pour inonder les semelles de
Monsieur Gwo Wowo d’un milliard de baisers mouillés. Pour çà, ne
vous en faites pas Monsieur Miki, vous me connaissez autant que
moi je vous connais bien», lui a rappelé Lòlò qui tenait à
prendre part au carnaval au prix même de la négation de sa
personnalité.
En effet, dès le premier jour l’expérience a été si malheureuse
pour Boukmann Eksperyans qu’on a rebaptisé
le groupe : Boukmann Eksperyans Malheureuses. Son char
Aloral, sans couleur et avec un son tòl, a été victime d’une
mystérieuse «panne
d’essence» après quelques mètres du lieu de départ. Et tous
les trois jours allaient être pour Lòlò et sa bande comme de
Charybde en Scylla, une suite interminable d’embuches
adroitement bien posées.
Laissons à la victime le temps de raconter lui même son périple
capois. «Le 2ème jour, deux policiers du SWAT
accompagnant les proches du président Martelly nous intimaient
l’ordre de sortir du défilé et de nous garer à la lisière de la
route. Vers minuit, ils nous ont permis de démarrer, mais le
char était à nouveau en panne d’essence.
Se yo n pwen pàn gaz
Boukmann pran. Le 3ème jour, nous avons commencé
à jouer à la rue 24. Arrivés à la rue 8, deux chars nous ont
manifestement empêchés d’avancer. Celui de Zatrap et celui de
Mass Konpa nous ont
pris en sandwich », a constaté impuissant Lòlò.
La victime a poursuivi de lamentations en lamentations les unes
plus pénétrantes que les autres. «J’ai été discuter avec les
musiciens de ces groupes qui m’ont affirmé n’avoir aucune dent
contre nous. Mais… ils ont continué à nous bloquer comme si de
rien n’était. J’ai rebroussé chemin dans l’espoir que nous
pourrions reprendre le parcours. Mais en arrivant, grande a été
ma stupéfaction de faire l’amer constat que tous les pneus du
camion étaient littéralement crevés », s’est lamenté Lòlò à
l’instar d’un nouveau né pleurnichant pour du lait.
En dépit de tant d’évidences, Lòlò persistait à nier que les
organisateurs ont volontairement boycotté Boukmann Eksperyans
pour les avoir qualifiés de Dyòlè, Mantè, Blofè. Toutes ces
preuves de bassesses suffisent pour affirmer qu’au cas où les
festivités eussent été prolongées jusqu’au prochain dimanche
Lòlò avait été disposer à espérer pouvoir bénéficier de la
mansuétude infinie de Gwo Wowo. Ayant littéralement fait
Négation de sa
personnalité Lòlò, victime de tants d’avanies et d’humiliations
n’a osé se plaindre même tout bas.
Fanfan, kote GNB pe
imilye GNB parèy li, Pèp souvren pa mele tande.
Des musiciens giflés
Nan kanaval Okap la, atis, jounalis, simples participants, tout
moun jwenn.
Le lundi 11 février, c’était au tour des musiciens de Dyakout
Mizik de recevoir leur part de bastonnade. Pouchon Duverger,
chanteur principal du groupe a été sévèrement arrosé avec un
nombre incalculable de paires de gifles d’un USGPN. Programmés à
cette fin, humilier un compatriote en le giflant à plusieurs
reprises est sûrement le seul et unique brevet de compétence de
ces bourreaux atteints de rage.
«Le président Martelly
nous a invités à le rejoindre sur son stand. Nous sommes
descendus du char pour aller le retrouver. C’est avec yon
Dyakout Kalòt que le chanteur principal de Dyakout Mixik,
Pouchon Duverger a été reçu. Certes nous admettons avoir été
humiliés publiquement, mais nous ne pouvions faire autrement.
Nous avons tout fait pour consoler la victime qui a enfin
accepté de continuer à performer».
Nou tande yon koze santi.
Ces déclarations émétiques proviennent de l’autre Roro le
batteur attitré de Dyakout Mizik. Fanfan, figurez-vous un
instant avoir été invité chez quelqu’un. Les agents préposés à
la sécurité vous ont reçu avec des paires de gifles agrémentées
d’insultes du genre zenglendo, voyou, asasen. Nou konn sekirite
makout sa a yo déjà. Comme si de rien était vous êtes rentrés,
vous baisez les pieds du Pharaon et performez pour les délices
de ces mêmes bourreaux dépourvus d’entrailles qui viennent tout
juste de vous passer à tabac et de vous insulter.
Toujours est-il, les musiciens de Dyakout Mizik, ayant fait
Négation de leur
dignité ont accepté ces humiliations comme s’il s’agissait de
distinctions que le roi Henry Christophe leur avait réservées.
L’autre Roro, même éloigné des tortionnaires a peur de dénoncer
leur engouement à matraquer ses co-musiciens. Et ces bourreaux
au cours du prochain carnaval s’apprêtent déjà à multiplier par
un million ces paires de gifles. Et motivés à cet effet, ils
vont les semer à tout vent et à tout venant.
Des journalistes passés à tabac
Déjà le samedi 9 février une équipe de Radio Télé Caraïbes a été
expulsée à coup de pieds aux fesses du Palais Sans Souci par des
agents de l’USGPN. Comme nous venons de le confirmer,
moun ki pat gen chans
jwenn kalòt pa l se paske l pat Okap. L’on aurait dit que le
mardi 12 février était consacré strictement à la violence,
l’humiliation et aux bastonnades des artistes et des
journalistes. En ce jour, Watson Phanor et Edzer César, tous
deux journalistes de RFM ont été passés à tabac par les
bourreaux de l’USGPN.
«En
dépit du fait que je me suis clairement identifié avec mes deux
badges, j’ai été matraqué par des agents attachés à la sécurité
du président Martelly. Voulant avoir accès au bateau Adriana où
j’ai été logé, j’ai été empêché par des agents de l’USGPN qui
m’ont assené un violent coup de bâton au dos et j’ai effondré.
Tous les autres se sont jetés sur mois à bras raccourcis jusqu’à
ce que j’ai perdu connaissance» a témoigné Edzer César.
Selon ce qu’a raconté la victime, ces agents de police se sont
confondus avec ces VSN et ces SD tristement célèbres du temps
maudit des Duvalier. «Tout en me torturant atrocement, l’un
d’eux me reprochait que sa femme l’a appelé de la capitale
l’informant que j’ai accordé la parole au sénateur du Nord Moise
Jean Charles qui élaborait sur la mauvaise planification de ces
festivités.
Watson Phanor,
intervenant sur une radio de Pétion-Ville le jeudi suivant s’est
dit résigné suite à cette criante violation de ses droits. «Je
ne peux affirmer vouloir mener des actions en justice contre un
chef qui a violé nos droits. Ils sont avant tout des chefs, nous
ne pourrons jamais rien contre eux», a-t-il lâché avec une
pointe de peur. Ces deux journalistes Watson Phanor et Edzer
Cézar, ayant fait négation de leurs droits ont tout accepté.
Pour ce qu’il s’agit des milliers d’estropiés, Fanfan
se dwèt sou bouch. Où
«vont»- nous ?
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