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Par J. Fatal Piard
Au thème officiel du carnaval 2013 « Yon Ayisyen yon pye bwa », l’on devrait ajouter « Gwoup ki pa voye prezidan Martelly monte pa ladan l ». Mais c’eût été de loin d’être cette surprise annoncée à grand renfort de publicité par le président du carnaval 2013 Monsieur Gilbert Bailly, si la présidence n’avait interdit au groupe Brothers Possy d’y prendre part.
« Le groupe Brothers Possy était dans toutes les listes qui ont apparu dans les journaux. Cependant j’ai appris qu’au cours d’une réunion qui a eu lieu au palais national dans la nuit du 4 au 5 février le président Martelly a formellement demandé de nous exclure. Et depuis, le président du comité du carnaval Monsieur Bailly refuse catégoriquement de répondre à mes appels téléphoniques»
C’est ce que nous a confié le chanteur et compositeur du carnaval Aloral du groupe Brothers Possy, Don Kato. Le chanteur à la popularité incontestable très proche des masses au cours de cette exclusivité en a profité pour faire part de sa profonde gratitude envers l’équipe de Haiti Liberté qui s’est engagée à défendre les droits des déshérités du sort.
Au cas où ces informations seraient confirmées, le groupe dont fait partie Antonio Cheramy ne pourra y prendre part même Aloral voir à l’écrit. Alòs Martelly ap mate Don Kato. Dans ce cas, ce sera aussi une évidence de plus que le président Martelly commence a longtemps fini de dépasser les limites de l’intolérance. Ne serait-il pas temps de le lui rappeler avant qu’il soit trop tard. Chimen bouton se chimen maleng !
Si tel éait le cas le président tèt kale se serait fait le fervent apôtre de cette exclusion historique qui constitue le dénominateur commun de cette classe sociale qu’il représente. Cependant, tous les compatriotes qui ont fait foi dans le respect des droits humains doivent liguer leur détermination pour combattre cette velléité de dérives.
Le carnaval 2013
La dimension socioéconomique du carnaval ne devrait échapper à quiconque aurait fait foi dans cette grande manifestation culturelle nationale. Mais, c’est aussi une occasion propice pour les filous professionnels de se tirer d’affaire par des détours de crapuleries inimaginables. Au cours de ces activités où les mardis gras mal masqués et les beaux masques se mêlent aux mafias de tous bords, tous les coups bas et autres coups de massues sur les fonds alloués à ces festivités sont permis.
Détournements, pots de vin, koutay, commissions, groupes zonbi, compagnies qui n’existent que de nom, contrats à des ti zanmi et autres kòkòday etc. Fanfan se mwen ki pou di w. En ces occasions tous les trucs sont de mises. Partant de cette considération l’ex ministre de la Culture Monsieur Jean Mario Dupuy ne pardonnera jamais à son patron de l’avoir renvoyé de l’équipe gouvernementale à quelques jours de ces réjouissances populaires.
Komatchoumòlmèk ! Tonnè kraze chen awetan sa w konnen m konnen an !!! Gade yon lajan ti Mario rate non ! Kisa w panse bòs Dischler ? La malhonnête révocation de cet énergumène n’empêchera pas pourtant aux tambours de rouler, aux vaccines et aux cornets de siffler, aux basses de ronfler, aux chanteurs de vocaliser et aux danseurs/euses d’esquisser des pas.
C’est dans cette logique que le dimanche 3 février le carnaval a bien eu lieu dans d’autres villes à travers la zone métropolitaine. Pour ne pas empiéter sur le carnaval national certaines villes ont organisé leur carnaval par anticipation. C’est ainsi que Pétion-Villle, Delmas, Carrefour, Jacmel, les Cayes et d’autres villes ont eu leur propre défilé à travers leurs rues des bandes à pieds et des chars dans certain cas.
Commençons par ces festivités qui ont eu lieu à Pétion-Ville. Rien que pour une seule journée, l’agent intérimaire Madame Yvanka Jolicoeur Brutus a exigé de l’Etat une enveloppe de dix millions (10,000,000.00) de gourdes. Ou kwè nou tande byen ? 10,000,000.00 goud rien que pour un après midi de carnaval.
Ce budget prohibitif exigé par Madame Yvanka Jolicoeur Brutus vient d’étayer la thèse selon laquelle ces festivités donnent l’occasion de réaliser tous les koutay, commissions, détournements de fonds et autres malices propres à ces filous professionnels. Mais quand l’on sait que cette ville héberge ces mafias de tous bords, ces contrebandiers et trafiquants de toutes sortes, cette somme devrait représenter pour eux une pitance. Mais, si c’était pour réaliser un coup d’Etat ils auraient investi le centuple.
Par contre dans l’après midi du dimanche 3 mars les rues de Pétion-Ville étaient bien animées en musique et en couleurs, même quand à cause d’un budget réduit, toutes les bandes à pieds n’ont pas pu y prendre part comme prévu. Alors, si nous avons pu constater une certaine propreté des rues, ce n’est pas pour autant une occasion pour envoyer des fleurs aux agents exécutifs intérimaires.
Loin de là, car nous avons relevé suffisamment d’imperfections au cours du déroulement de ces festivités. Tout d’abord les bandes à pieds étaient trop rapprochées. Le carnaval, c’est avant tout une variété de couleurs vives, ce qui manquait grandement. L’on devrait donner aux carnavaliers la possibilité de se régaler de l’exquise harmonie qui se dégage des cornets soutenus par le rabordail des tambours.
Tour ceci pour vous dire que les bandes à pied n’étaient pas assez espacées ce qui a provoqué une malencontreuse cacophonie. Certains DJ n‘ont pu offrir aucune prestation en dépit des sacrifices consentis pour y être présents. La veille, Gertrude Couseillant Séjour, au nom de la fondation Maurice Sixto a profité de cette occasion propice pour justifier un fond et aussi se faire de gros sous sans coup férir.
Dans la ville de Jacmel l’affluence d’invités pouvait en faire un événement artistique national de grande envergure. Cependant, la petitesse d’esprit mêlée au manque de vision des autorités organisatrices n’ont pas permis de donner à ce carnaval toute l’ampleur qu’il mérite. Mais, en dépit des bousculades, des échauffourées, les carnavaliers se sont quand même amusés car on les a habitués à se satisfaire du moins que rien.
Mais le carnaval de Jacmel est avant tout défilé de beaux masques, suites infinies de chorégraphies artistiquement préparées, exécutions de merengues entrainantes. Deslmas, Carrefour, Tabarre, les Cayes ont eu aussi leur défilé carnavalesque au cours de la journée du dimanche 3 février. En dernier lieu un communiqué rendu publique et signé de la mairesse de facto Marie Joseph René vient d’interdire tout défilé carnavalesque pendant les trois jours gras dans l’air du Champs de Mars.
Avec cette équipe au pouvoir le carnaval est formellement interdit à Port-au-Prince. Manmzèl sanble li se yon pwotestan rabi. Se pou l te fè yon kwazad pito nan 3 jou sa a yo. Autrement dit, la mairesse GNB recyclée en tèt kale croit pouvoir punir férocement ceux et celles ne pouvant pas se rendre au Cap. Mais, nous devons l’informer qu’elle se trompe grandement si elle croit pouvoir imposer aux Port-au-Princiens une nouvelle forme de dictature culturelle.
Parallèlement le choléra Minustah ne chomant pas pour le carnaval, il vient de faire plus de 60 victimes selon un rapport provisoire de l’hôpital Saint Nicolas de Saint Marc. A Carrefour, un inspecteur de police a été abattu en plein jour alors qu’il revenait de la banque. Au cours de la journée les occupants d’une voiture immatriculée officiel ont abattu deux jeunes à la rue des Casernes suite à une altercation verbale. Ak moun sa yo, Ayiti gen pou l wè.
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