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Haiti-Liberte

 

Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 
 

209ème anniversaire de la création du drapeau

Par Yves Pierre-Louis
 

...

Ce 18 Mai 2012 ramenait le 209e anniversaire du bicolore haïtien. En cette occasion diverses activités ont été réalisées pour marquer cette date, en dépit de la présence des forces d’occupation de l’ONU, il y a déjà 8 longues années. En plus des cérémonies officielles qui s’étaient déroulées à l’Arcahaie, la cité du drapeau, à Port-au-Prince les élèves de différents établissements scolaires ont effectué des parades dans les rues.

            A l’Arcahaie, les autorités du pays ont participé à différentes phases des cérémonies habituelles telles : la montée du drapeau sur la place publique, la célébration de la messe solennelle, le dépôt d’une gerbe de fleurs et enfin les déclarations officielles. A l’église catholique Saint Pierre de l’Arcahaie, le célébrant officiel, le curé de la paroisse, père Julien Estiverne, a rappelé le sens du symbolisme du drapeau autour duquel tous les Haïtiens sont unis. L’Archevêque de Port-au-Prince, Guire Poulard dans son homélie de circonstance a mis l’accent sur l’importance de l’unité, comme ce fut le temps de la création du drapeau en vue de donner une autre image à la première République noire.

            Suite au Te Deum traditionnel, le président Martelly accompagné de sa femme, Sophia, les représentants des autres pouvoirs ont déposé une gerbe de fleurs aux pieds du monument de l’Empereur, Jean Jacques Dessalines et de Catherine Flon, où ils ont observé une minute de recueillement en leur mémoire.

Sur la place de la cité du drapeau, au cours de la dernière phase de la commémoration du bicolore haïtien, les autorités locales, centrales et universitaires dans leurs discours, n’ont pas réellement mis l’accent sur la portée historique de cet événement de haute importance qui a conduit le pays à moins de deux (2) mois plus tard à l’épopée du premier Janvier 1804. A l’exception du discours du recteur de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), le professeur, Jean Vernet Henry qui a plaidé en faveur de l’indépendance et la reconquête de la souveraineté nationale ; les autorités centrales et locales, elles-mêmes se confinent toujours dans des discours démagogiques de l’unité et de « l’éducation gratuite ».

            Le président Martelly, dans son message a évoqué la nécessité de continuer la bataille selon sa propre vision en recherchant l’unité par devoir, au nom du respect de nos ancêtres et d’offrir une « éducation gratuite » en fonction de l’urgence de la reconstruction d’Haïti «Le 18 mai 1803, ici même à l'Arcahaie, l’aiguille de Catherine Flon a matérialisé l'union des enfants d'Haïti, ce rêve sublime qu'avaient nos ancêtres pour maintenir et consolider notre existence en tant qu'État-Nation. C'est vrai que les conflits nous ont fait perdre la route qui était tracée pour nous permettre d’avancer, malgré tout, chaque fois que l’heure est grave, le rassemblement nous a menés sur le bon chemin, le chemin de la victoire. C'est le Président Estimé qui faisait chanter aux écoliers haïtiens « effaçons la tutelle financière, payons les 5 millions »... Les centimes recueillis de nos élèves avaient grandement contribué à la libération financière que nous avons connue à l'époque. C'est dans cette idée, de la même façon que le Président Estimé, que j'ai demandé au peuple haïtien, à la diaspora de m'aider à créer le Fonds National pour l'Éducation (FNE) ».

            La commémoration du drapeau haïtien s’associe toujours avec la fête de l’Université d’Etat d’Haïti. C’était dans ce contexte que le recteur, Jean Vernet Henry a profité de l’occasion pour placer quelques mots qui n’étaient pas passés par quatre chemins pour situer cette célébration dans une conjoncture d’occupation et de dépendance étrangère.  « Notre pays vit aujourd’hui sous un régime spécial d’occupation étrangère qui justifie sa légitimité par notre appartenance aux Nations Unies. Une souveraineté mise à mal, avilie et bafouée. Cette occupation de fait, tant qu’elle dure, constitue un handicap sérieux à la mise en commun des idées des différents groupes de notre société. Le rôle d’arbitre des occupants lourdement armés attise nos difficultés, en raison de la durée, de leurs puissants intérêts sous-jacents, leur présence et du cortège de malheurs qu’ils engendrent. (Criminalité, propagation de maladie, jusque-là inconnue chez nous).

Eu égard à la mission confiée à l’Université haïtienne d’être gardienne du culte des valeurs de base de notre existence de peuple doit être rappelé, enseigné et célébré, il nous revient de lancer l’appel à leur récupération, l’appel au recouvrement de notre souveraineté nationale. La souveraineté est un acquis, un bien essentiel dans la mise en œuvre et la matérialisation d’actes de changements de condition sociale et culturelle, dans les rapports avec autrui et d’autres peuples. La société haïtienne ne peut pas avancer vers l’émergence de solutions à ses malheurs si elle persiste à demeurer dans cette situation de dépendance aveugle.

De nos jours, même quand on parle d’interdépendance, cette interdépendance ne doit pas remettre en question les bases, les valeurs et les fondements d’une nation. Les Universitaires haïtiens n’ont jamais cessé de produire des études sur des alternatives pour la concrétisation de nos idéaux majeurs. Une pensée existe, elle s’articule et s’harmonise. Il faut reconnaître que dans certaines circonstances, elle s’exprime de manière tonitruante. Mais elle est l’expression d’un dynamisme qui traduit sa vivacité et la nécessité d’une prise en compte de nos responsabilités citoyennes. La souveraineté s’entend comme une ferme reprise en main par l’État-nation d’un ensemble de leviers de commande des affaires nationales, en terme : 1- d’orientation générale de l’administration, de sécurité, de luttes affirmées contre les dérives. 2-d’une politique publique qui se réfère à des accords entre des forces institutionnelles reconnues, (groupes organisés, syndicats, associations professionnelles, cultes, etc.)

            Pour réussir la démarche de reconquête de notre souveraineté, la recherche, l’innovation et l’enseignement universitaire adapté doivent constituer les leviers de prise en main de notre avenir de peuple. Ces paramètres doivent être l’objet de considérations particulières de la part des responsables de la gestion de l’Etat.

De son côté, l’université doit chercher à générer les connaissances, et les techniques productrices de richesse pour créer une nation forte et prospère au service de tous et de la communauté dans son ensemble. Une formation supérieure bien cadrée et bien orientée demeure un facteur important pour relancer nos pulsions patriotiques, rassembler l’expression des volontés, en vue de sortir le pays de cette impasse. Une université mobilisée pour une cause aussi noble et munie de moyens appropriés est un gage de réussite. La marche pour la souveraineté, pour un lendemain meilleur, s’accompagne de multiples révisions de mesures de politiques imposées par les grandes institutions internationales et qui n’ont pas donné de résultats escomptés. Les réformes économiques, les privatisations, les fermetures d’entreprises, l’austérité mal orientée ont contribué à détruire le tissu social. Elles ont généré des crises et contribué à entretenir le climat d’instabilité actuelle.»

            Depuis environ huit ans, Haïti est occupée par des forces de l’ONU, alors que le drapeau haïtien est foulé aux pieds, pour que des drapeaux de plusieurs autres nations flottent quotidiennement sur le territoire national. Autrefois on disait souvent : «  un seul pays, un seul drapeau, aujourd’hui est ce que c’en est le cas ! » L’histoire de la création du bicolore haïtien est célèbre et triste à la fois, puisque célèbre de par sa création, mais triste du fait qu’à maintes occasions, il est foulé aux pieds par les forces étrangères. La question  qu’on se pose actuellement, reste à quand la commémoration du drapeau haïtien dans un contexte politique unité et d’entière indépendance ?
 
 
Vol. 5, No. 45 • Du 23 au 29 Mai 2012
 

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