Le samedi 7
Avril 2012, aux environs de 4 heures de l’après-midi, un
terrible accident de circulation s’est produit sur la route
nationale # 2, au niveau de Petit-Goâve, au Morne Tapion, à 68
km, Sud de la capitale haïtienne. Le camion qui a causé
l’accident assurait le trajet Port-au-Prince/Saint-Louis du Sud
avec environ 65 passagers à bord et rempli de marchandises, pour
se rendre à destination dans le Sud du pays.
Le bilan de
l’accident s’est soldé par une quarantaine de morts 27 sur le
lieu du drame et 19 à l’hôpital Notre-Dame de Petit-Goâve. Selon
l’administrateur de l’hôpital, Joël Charles des dizaines de
blessés ont été acheminés par la Croix-Rouge dans ce Centre
hospitalier. A ce moment-là, l’hôpital dépassé par l’ampleur de
la situation, n’était pas en mesure de prodiguer convenablement
des soins aux accidentés. L’unique établissement hospitalier de
la ville de Petit-Goâve était en effet dysfonctionnel depuis des
années. Il manque pratiquement de tout, matériels, médicaments,
personnel médical, médecins etc.
Selon des témoignages recueillis sur place, la majorité des
victimes étaient des femmes commerçantes appelées « Madan Sara
», qui assurent la circulation des produits des travailleurs
agricoles vers la capitale. Des témoignages ont fait savoir
également que le camion avait des problèmes mécaniques ;
certains passagers prudents ne voulaient pas prendre le risque
de poursuivre le trajet aussi long sont descendus du camion en
cours de route.
Le chauffeur
imprudent a poursuivi la route malgré tout. Arrivé au Morne
Tapion, un endroit aussi dangereux, le système du freinage a
lâché, le chauffeur a perdu le contrôle du camion qui a capoté
dans un ravin avec les quatre roues en l’air.
De là, on peut
conclure que les causes de l’accident mortel ont été d’abord la
négligence du chauffeur et ensuite de l’irresponsabilité des
autorités de la sécurité publique et l’absence du contrôle de la
circulation routière à travers le pays. L’accident serait
inévitable, sans doute avec les freins qui ont lâché, mais
certains accidents peuvent être évités, si les autorités du pays
prenaient des dispositions raisonnables et mettaient tout en
œuvre pour les faire respecter. Le pire c’est que ce n’était pas
le premier accident qui s’était produit au Morne Tapion. Les
accidents sont à répétition à cet endroit. Il y a deux (2) jours
de cela, le mercredi 4 avril dernier, un autre accident aussi
grave avait déjà fait quatre (4) morts et une quinzaine de
blessés au même endroit.
Rappelons que
le 16 janvier 2012, un autre terrible accident s’était produit à
Delmas 33 faisant une quarantaine de morts. Les autorités ont
annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes de
cette catastrophe, trois (3) mois plus tard, les résultats de
l’enquête tardent toujours à être rendus publiques.
Selon des
constats faits, l’accident de la circulation des véhicules
serait l’une des premières causes de mortalité en Haïti. L’Etat
n’a aucun contrôle réel sur la circulation routière. Les
dispositions qui sont prises ne sont pas respectées et aucune
mesure coercitive n’est mise en place par les autorités. Le
transport en commun fonctionne de façon anarchique, les routes
se trouvent en très mauvais état, pas de panneaux de
signalisation, pas d’éclairage et enfin il n’y a rien pour
empêcher que de tels drames ne se reproduisent.
Par ailleurs, à
Petit-Goâve, le vendredi 6 avril 2012 aux environs de 8 heures
du soir un incendie a éclaté dans la direction du Collège Harry
Break Man de l’Eglise Méthodiste de la zone. D’importants dégâts
matériels ont été enregistrés : les livres, cahiers, actes de
naissance, pratiquement tous les dossiers, les archives du
Collège ont été consumés par le feu en furie. N’était-ce
l’intervention de la population à l’avenue la Hatte, tout le
bâtiment du Collège aurait été entièrement détruit par
l’incendie.
L’un des
membres du Conseil de direction, M Monice, qui était sous le
coup de l’émotion a déclaré : « Cet acte nous a vraiment fait
mal, nous le déplorons. Tous les dossiers de l’établissement de
1994 à nos jours ont brûlé. » Pour le juge de paix de la
juridiction de Petit-Goâve, Me. Arentz Mars, cet incident serait
d’origine criminelle : « Nous avons retrouvé des allumettes du
côté Est de la direction de l’établissement tout près d’une
fenêtre. Il n’y avait pas de problème d’électricité, puisque le
courant d’électricité fonctionnait très bien comme à
l’accoutumée. »
De plus, le
mercredi 4 avril 2012, au Wharf de Miragoâne le feu a éclaté
dans un bateau rempli de marchandises. Tout ce qui s’y trouve a
été emporté par le feu. La population en colère a manifesté son
mécontentement contre le directeur de la douane de Miragoâne,
Edner Rivière. Celui-ci a pris la poudre d’escampette et n’est
plus revenu jusqu’à date.
Depuis le début de l’année 2012, accidents et
incendies ne cessent d’éclater à travers le pays, causant
d’énormes pertes en vie humaine et beaucoup de dégâts dans
l’économie du pays, surtout dans le secteur informel. Le 16
janvier 2012, un terrible accident a tué des dizaines de
personnes à Delmas 33 ; le 24 février de la même année, un
incendie criminel a détruit le marché de Tabarre, des millions
de gourdes de marchandises ont été emportés par le feu. L’eau ne
cesse de couler des yeux des victimes. Jusqu’à présent les
autorités du pays n’ont rien fait réellement pour prévenir que
de tels actes ne se reproduisent plus. Elles ne font que
déplorer à chaque fois. En outre, les pluies qui se sont
abattues sur les différents départements du pays, surtout dans
le Nord, ont causé d’importants dégâts matériels et des pertes
en vie humaine. La population des communes du Borgne, de
Port-de-Paix appelle les autorités du pays à leur secours. |