Haiti Liberte: Hebdomadaire Haitien / Haitian weekly

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ARCHIVE DE GRANDS TITRES

Haiti-Liberte

 

Edition Electronique

Vol. 8, No. 28
Du  Jan  21  au  Jan 27. 2015

Electronic Edition

Kòrdinasyon Desalin: Conférence de presse

 

 
 

WikiLeaks:
Campagne des E.U. pour maintenir Aristide en exil !

Par Ansel Herz & Kim Ives

...

Première partie

Konplo Aristid la (Le complot contre Aristide)
Li sòti Washington (Il est sorti de Washington)
Li pase Vatikan (Il est passé par le Vatican)
Se Bondye k voye-l (Il a été envoyé par Dieu)
Manno Charlemagne

Le 15 juillet 2011, l'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide fêtait ses 58 ans. Son anniversaire a été marqué en Haïti et dans la diaspora  de façon éparpillée par des fêtes (en général privées) de militants et sympathisants de la Famille Lavalas (FL), le parti qu'il a fondé en 1996.

Pendant les sept années qu'il a passées en exil en Afrique du Sud après le coup d'État contre lui en 2004, la date était commémorée par de grandes manifestations dans les rues de Port-au-Prince. Au cours des 25 dernières années, d'abord comme un prêtre salésien inspiré par la théologie de la libération dans les années 1980, puis comme président d’Haïti, élu à deux reprises (1990, 2000), deux fois destitué (1991, 2004), Aristide était devenu un symbole des revendications du peuple haïtien pour la justice, la démocratie et la souveraineté. Il a reçu l’accueil spontané d’un héros de la part de dizaines de milliers de personnes quand il est finalement retourné en Haïti le 18 mars à bord d'un jet privé sud africain. Au grand dam des pouvoirs étrangers et de l'élite haïtienne qui l'a renversé, il restait alors, et reste encore aujourd'hui, durablement populaire.

Mais Aristide est également aussi sous la menace d'attaque imminente. Depuis son retour, il ne s'est aventuré hors de son domicile à Tabarre, qu’à deux reprises, mais brièvement et secrètement pour ne pas générer des foules, qui mettent en danger sa sécurité et celle de ses partisans.

Le président néo-duvaliériste Michel Martelly, dans le passé, n'avait pas caché son antipathie pour Aristide. Il a récemment réduit l’équipe de sécurité d'Aristide et a repris le véhicule du gouvernement que l'ancien président René Préval avait fourni à Aristide à son retour.

Dans un geste faussement magnanime, Martelly a récemment suggéré qu'il accorderait à Aristide une «amnistie» (qu’il a proposée aussi pour l'ancien dictateur récemment retourné Jean-Claude Duvalier), même quand Aristide n'a jamais été inculpé, et encore moins condamné, de quelque crime que ce soit.

Cela pourrait bientôt changer. Des porte-parole de la droite, comme l'ancien agent de l’Institut républicain international (IRI) Stanley Lucas, l’historien pro-putsch Michel Soukar, et l'ancien porte-parole de l'opposition anti-Aristide Sauveur Pierre Etienne sont tous allés sur les ondes en Haïti et en  diaspora pour appeler à la poursuite d'Aristide avec des accusations sinistres et farfelues de corruption et d’assassinat politique.

Haïti Liberté a aussi appris de source secrète qu’une équipe du gouvernement américain (ce n’est pas la première fois) mène des enquêtes autour d’Aristide dans le but de concocter une plainte crédible contre lui pour violation des droits humains. 

Ce n'est pas une surprise, puisqu’en passant en revue quelque 1918 câbles diplomatiques secrets d'avril 2003 à février 2010 obtenus par l’organisation médiatique Wikileaks, Haïti Liberté a appris que le Département d'Etat américain a clairement fait pression pour l'enlèvement d'Aristide du pouvoir en Février 2004 et s'est opposé à son éventuel retour en 2011.

 Les câbles montrent également que les Etats-Unis de connivence avec la France et le Canada, à plusieurs reprises ont joué de leur poids diplomatique, pour s’opposer au retour d’Aristide dans son pays, malgré la résistance venue de plus petits pays. Ils montrent également que l’éviction d'Aristide aussi bien que son exil forcé avaient reçu la bénédiction du Vatican.

Le gouvernement américain a maintenu publiquement qu’Aristide a choisi de quitter Haïti de son propre chef. Alors qu’Aristide a qualifié sa prise sous escorte par une l’équipe SEAL de la force navale des E.-U, au moment de son vol vers l’exil, "un enlèvement moderne".

Les Bahamas expriment de la «sympathie» pour Aristide,
se plaignant de la «mauvaise disposition» des Etats-Unis.

La mine de communications diplomatiques obtenues par Wikileaks ne comprend malheureusement pas les nombreux câbles de l'ambassade à Port-au-Prince jusqu'en Mars 2005. Toutefois, des câbles secrets de l’archipel voisin des Bahamas en 2003 et 2004 montrent clairement l'hostilité de Washington envers Aristide.

Le tout premier  câble parmi les 1918 que Wikileaks a fournis à  Haïti Liberté provient de l'ambassade américaine à Nassau en date du 17 avril 2003. Dans ce document, l'ambassadeur américain J. Richard Blankenship rend compte d’une réunion où le ministre des Affaires étrangères des Bahamas Fred Mitchell « décrit la position américaine sur Haïti comme " mal disposée," et a appelé à la poursuite du dialogue. »

Washington avait cherché à invoquer une clause de la « Charte interaméricaine démocratique » de l'interventionniste Organisation des Etats américains, dans une tentative de trouver quelque levier pseudo-juridique pour éliminer Aristide. Mais « Mitchell a rejeté la possibilité d'invoquer les dispositions de la Charte démocratique de l'OEA, en disant que bien que "Certaines personnes soutiennent qu’elles s’appliquent   en Haïti ... Je pense que c'est aller un peu trop loin," » a déclaré le câble.

Washington était conscient que le gouvernement du Premier ministre des Bahamas Perry Christie travaillait pour consolider le gouvernement d'Aristide assiégé, et Blankenship a conclu son message sur un ton sarcastique: « Tandis  que les Bahamas restent  engagés auprès d’ Haïti, le gouvernement de Christie va résister à tout  effort de durcir la donne  dans le sens de tout effort diplomatique à pressurer le président Aristide, préférant  les échanges parlés (indéfinis) et le dialogue à l'alternative. »

 Il y a un autre câble de l'ambassade de Nassau par le Chargé d'affaires Robert M. Witajewski daté du 23 février 2004, un an plus tard et une semaine avant le coup d'état. Lors d'une rencontre le 19 février, « Le Premier ministre Christie est venu deux fois à la table du Chargé lui demander une réunion “d’urgence” », a écrit Witajewski. Après la réunion qui s'est tenue le lendemain, Witajewski note que le Premier ministre des Bahamas "compatit aux préoccupations d’Aristide."

Christie a revu avec Witajewski comment, aux Nations Unies, quelques jours auparavant, le Ministre des Affaires étrangères Mitchell « avait appelé la communauté internationale à "fournir une assistance sécuritaire immédiate pour apporter de la stabilité à Haïti, notamment en aidant l'autorité légitime d'Haïti à  rétablir la loi et l'ordre et à  désarmer les éléments qui aujourd'hui cherchent à renverser violemment le gouvernement, et qui ont interrompu l'aide humanitaire" », a écrit le Chargé. « Mitchell a continué d’utiliser - pour lui –un  langage exceptionnellement dur: "Ces bandes armées qui cherchent maintenant à renverser l'ordre constitutionnel devraient être invitées à déposer leurs armes et si non elles devraient être désarmées." »

Christie a plaidé auprès de Washington qu’« il reconsidère sa position contre la fourniture à la police haïtienne d’armes létales, et au minimum qu’il fasse  plus pour soutenir la police haïtienne avec des moyens non-létaux », note le câble. Le Bahaméen « a fait montre d’une certaine sympathie pour le prétendu  dilemme d'Aristide, disant au Chargé que "tout simplement, en aucune façon un corps de police démoralisé de moins de 5.000 agents ne  peut maintenir la loi et l'ordre dans un pays de plus de 7 millions." »

Malheureusement, il semble que Christie, de façon désespérée, ne savait rien non plus des menées des forces internationales soutenant le coup d'Etat qui allait s’accomplir, parce que lors des appels téléphoniques quotidiens avec le Président Aristide, le câble dit, «il avait souligné l'importance pour Aristide de faire appel directement aux États-Unis ,à  la France ou au Canada pour de l'aide à rééquiper la police haïtienne pour que le droit et l'ordre puissent être rétablis », c’est-à-dire demander l’aide des pays qui justement appuyaient le coup d’Etat.

Christie a été apparemment si ignorant du rôle des Etats-Unis dans le coup, en train de se dérouler qu '« il avait été en contact avec les membres du Black Caucus du Congrès américain   pour apaiser leurs "profondes inquiétudes" au sujet de la "bonne foi "des Etats-Unis et d'autres à la recherche  d’une résolution de la crise en Haïti, » inquiétudes qui se sont avérées être totalement justifiées.

 Dans son évaluation peut-être la plus naïve, Christie a pressé le secrétaire d'Etat adjoint U.S, Roger Noriega, l'un des critiques les plus amers d'Aristide dans le gouvernement américain, de venir au secours du président assiégé, face aux appels à renverser Aristide par le "Groupe des 184"  concocté par l'IRI,  dirigé par le magnat des ateliers de misère, Andy Apaid. « Christie a déclaré qu'il était confiant que A / S Noriega "avait l'influence " pour convaincre le leader de l'opposition haïtienne Apaid, et que, une fois Apaid  signerait un accord, le reste de l'opposition  "suivrait" en autorisant le Président Aristide à  finir son mandat car ils ne pouvaient pas s'organiser pour gagner une élection à l’époque, » a écrit Witajewki.

Peut-être que Christie se faisait des illusions en pensant que les Etats-Unis reconnaîtraient la popularité d'Aristide. Christie en avait été un témoin de première main en tant que l'un des quelques chefs de gouvernement à assister à la célébration du bicentenaire d’Haïti le 1er janvier, 2004, à laquelle des dizaines de milliers ont participé en dépit d'un boycott de l’opposition et de la “communauté internationale”. Christie « a précisé sa position que le président Aristide représente le dirigeant constitutionnel légitimement élu en Haïti », a écrit Witajewski, et a également fourni « une évaluation de l'état de l'opposition haïtienne à partir de sa position de politicien  en exercice. "Même en prenant un an pour s’organiser," a-t-il dit, "l'opposition n’aura pas l’équivalent du niveau de soutien dont jouit Aristide, et perdrait si Aristide décidait de faire campagne à nouveau, ce qu'il ne fera pas." »

Dans un câble dès le lendemain, le 24 février 2004, Witjewski rapportait que « les Bahamas cherchent le soutien actif des Etats-Unis comme le "plus important " membre du Conseil de sécurité au moment de  s'engager dans une pression diplomatique diplomatiques de grande envergure pour parvenir à la paix en Haïti » et avait « conclu qu’une issue pacifique sans intervention internationale est de plus en plus improbable. »

En bref, malgré la sympathie de Christie pour la situation d’Aristide, il « s’en remet aux Etats-Unis comme le grand boss ("Top Dog ") », a conclu le câble du 23 février.

A suivre
 
 
Vol. 5 No. 1 • Du 20 au 26 Juillet 2011
 

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