Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 5, No. 33 • Du 29 Février au 6 Mars 2012 |
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Une situation explosive n’est ce pas du feu aux poudres ! |
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Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
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Les solutions que l’impérialisme américain tend à imposer en Haiti ne sont qu’un moyen de légaliser l’arbitraire et la déstabilisation pour avancer de fallacieux prétextes à travers leurs valets de gouvernements fantoches. Le peuple haïtien ne doit pas prendre la responsabilité de cautionner ces causes injustes, ces projets de solutions, visant à conduire le pays beaucoup plus dans le chaos. <p>
De ce fait, quant à l’antagonisme du duo Martelly-Conille, il était tout à fait prévisible que cette unité devait être éphémère. On se souvient, des tractations de Thierry Mayard-Paul et de l’épouse du Président, Sophia Martelly qui avaient intimé l’ordre à Conille de signer une lettre de démission non datée avant même sa ratification. Cette lettre aurait permis au président Martelly d’obtenir le cas échéant, la démission forcée de Garry Conille.<p>
Dès lors, cet accord de cooptation entre les deux fils impériaux liés également au macoutisme n’avait pas constitué la garantie sure et claire pouvant satisfaire les convoitises des classes dominantes du pays. <p>
C’est ainsi que tout juste après la démission du Premier ministre, les cornes n’avaient pas tardé à pousser des fronts du secteur récalcitrant pour engendrer une situation explosive, illustrant une lutte acharnée entre deux secteurs duvaliéristes au pouvoir venant de la bourgeoisie jean-claudiste et de la féodalité représentée par les dinosaures duvaliéristes luttant uniquement pour le contrôle du pouvoir. <p>
Historiquement, ces deux secteurs alliés naturels et ennemis jurés du peuple haïtien sont devenus pour une raison ou une autre, à l’heure actuelle, à couteaux tirés par la lutte du pouvoir. Voilà pourquoi, les événements survenus juste après la démission du chef de la Primature passent pour des attaques nettes et claires d’un secteur vers l’autre.<p>
De l’incendie éclaté au marché de Tabarre qui a ravagé prés de 80 % du bâtiment, le soir même de la démission de Conille jusqu’au bruit d’une certaine ouverture de l'instruction d'un dossier contre l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, en passant par un autre incendie mineur comparé à celui du marché à proximité de l’institution Lope de Vega, liée aux Lamothe, non seulement ces exercices visent à brouiller les pistes, occuper les esprits ailleurs, mais de plus, ils passent pour des actions qui expliquent que les gérontes duvaliéristes sont sincèrement occupés à riposter énergiquement contre leur frère de classe. <p>
En réalité, il est un fait certain que les forces pro-Conille et celles pro-Martelly n’ont qu’une seule chose en commun : leur haine des masses populaires. Cependant, aujourd’hui, voici que l’un d’entre eux essaie d’utiliser ces mêmes masses exploitées contre l’autre secteur. C’est la grande conspiration !<p>
En réalité, pourquoi la branche de Cornille attachée profondément à l’impérialisme au même titre que celle de Martelly ne peuvent pas s’entendre ? <p>
Ce n’est pas tant que Martelly voyage à Cuba et au Venezuela et à Conille de s’être rendu à Washington qui ont accouché de cette opposition entre ces deux protagonistes réactionnaires imposés en Haiti par les forces impériales. En d’autres termes, ils n’ont pas de divergences fondamentales. Mais si de discorde, il y en a , c’est juste pour le contrôle du pouvoir.<p>
Il semblerait que Washington aurait lâché Conille, du fait qu’il n’a pas été capable de gagner cette bataille à Martelly. Mais pour ne pas perdre les deux à la fois l’empire est bien obligé de jongler avec Martelly, de composer avec lui. Pour eux, c’est comme perdre une bataille avec Conille mais pas la guerre. <p>
Dans la mesure où Martelly ne met pas en danger les intérêts des Etats-Unis dans le pays, il aura tout leur appui. Ce n’est pas sans raison qu’ils n’agitent pas forcement la question de double nationalité du président, vu que ce ne serait pas à leur bénéfice pour l’instant que le régime de Martelly fasse échec. <p>
En fait, ce qu’attendaient les Etats unis n’est pas arrivée ; il s’agit de la publication de l’amendement de la Constitution. Pour sûr, ils vont coûte que coûte faire un marchandage avec Martelly afin qu’il mette un frein à ses projets d’Alba. L’autre grand handicap de l’administration d’Obama face au pouvoir en place, c’est du fait que, étant en périodes électorales, elle ne peut oser donner l’impression que l’administration de Martelly se faufille vers un échec.<p>
Et dans la même veine, l’impérialisme ayant une peur bleue du secteur Lavalas, par crainte il se prend à chercher tous les moyens pour discréditer Aristide afin d’essayer de ternir l’image du parti le plus populaire du pays. Alors, pour parer à tous ces inconvénients, il préfère plutôt composer avec Martelly au lieu que de tout perdre !<p>
C’est à cette fin qu’il faut souligner la présence dans le pays d’une importante délégation de congressmen américains venus rencontrer Martelly, juste après la démission du Premier ministre Garry Conille pour faire le point sur la situation et la stabilité politique du pays. Et pour toute réponse <i>«...les membres de cette délégation ont manifesté leur volonté de supporter le président Martelly dans ses actions visant à améliorer les conditions de vie du peuple haïtien. Les parlementaires américains ont promis une assistance technique en matière de technologie, d'agriculture, d'énergie, d'éducation et de lutte contre les fraudes électorales. »</i><p>
Ainsi, même dans cet imbroglio explosif et de confusion, le secteur progressiste peut toujours jouer sur ces contradictions entre les forces dominantes au pouvoir pour défaire le jeu de Martelly et de celui de la Communauté Internationale, rien qu’en exigeant le respect de la Constitution de 1987 sur laquelle Martelly a prêté serment, en disant non à la publication de l’amendement et de plus, solliciter en tant que conditions sine qua non la vérification des importants documents de voyage du président avant tout avancement dans le processus de recevoir ceux d’aucun Premier ministre désigné.<p>
Dans ce cas les organisations populaires conséquentes ont du pain sur la planche !
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