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Edition Electronique
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan  au  10 Jan 2017
Electronic Edition
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Notre Editorial
 
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La portée politique d’une rencontre!
Berthony Dupont

 
 
EDITORIAL
Penser introduire une rupture radicale avec le passé en imaginant d’effacer de la mémoire collective des actes répréhensibles d’hier, est-ce une démarche visant à fonder une ère nouvelle pour le bien-être du pays et du peuple haïtien? On ne saurait le croire d’emblée. Car, nous ne pouvons pas faire semblant d’oublier aussi vite, ni passer sous silence les actes criminels et malhonnêtes perpétrés contre les masses populaires, agissements auxquels le personnage qui nous intéresse, en l’occurrence Michel Martelly, n’a jamais caché sa participation. C’est dire que les actes contre le peuple, sans aucune justice, ne peuvent en aucune circonstance, passer pour perte et profits.<p> La semaine dernière, le président Martelly se comportant en réconciliateur, a décidé d’aller visiter les anciens présidents résidants dans le pays. Cet événement mérite qu’on s’y arrête un moment, pour en tirer réflexions et les enseignements qui s’imposent. Nul ne sait ce qui se concocte derrière cette décision ni les vraies raisons qui ont poussé le chef de l’Etat à faire cette sorte de pèlerinage. <p> Visites qui entrent en contradiction avec tout ce qui a été fait auparavant pour ravaler les efforts du citoyen haïtien pour avoir voulu choisi la voie du progrès et du développement. Au cours de la visite, chez Aristide, triste il a été d’entendre de la bouche de Martelly, un ancien putschiste, que<i> « l'heure est venue pour tous les Haïtiens de se mettre ensemble afin de construire un projet, une vision commune pour enfin remettre le pays sur ses pieds. » </i><p> Pourquoi aujourd’hui et pas hier ? Quelle différence y a-t-il entre 1990, 2004 et 2011. Est-ce le patron Bill Clinton qui vient d’inculquer cette leçon de civisme au président ? Qui pis est, cette déclaration a été faite à la face de celui à qui, en deux occasions, les forces impérialistes alliées aux mercenaires et valets locaux ont donné deux coups d’Etat pour lesquels le sang du peuple avait coulé à grands flots. La main de Martelly est encore rouge du sang du peuple haïtien. Le choc a été rude, les pertes immenses, les conséquences encore incalculables sans qu’aucune tentative justice jusqu’à nos jours n’ait jamais été faite pour panser les plaies.<p> Alors, pour ce qui a trait au sommet Martelly-Aristide, une chose reste importante et mérite d’être considérée : c’est le moment choisi, ce qu’en anglais, on appelle « the timing ». Pourquoi une telle rencontre en ce moment délicat de la conjoncture politique où le peuple demande le départ des forces de la Minustah et juste après le vote de ratification d’un Premier ministre illégal, imposé par les forces impériales comme ce fut le cas pour Martelly?<p> En guise de réponse à Martelly, l’ex-président Aristide a indiqué que<i> « cette visite renforce toutes les étapes qui ont été faites afin que nous puissions mettre nos têtes ensemble [...] nous sommes tous des haïtiens, à l'étranger comme en Haïti, nous devons nous entendre, les ancêtres s'étaient entendus, ils ont fait l'union fait la force, ce qui nous a donné un pays, aujourd'hui dans la même ligne que l'union fait la force nous devons nous entendre... ». Il ajouta « aujourd'hui nous devons nous entendre, parler, dialoguer pour faire d'Haïti un beau pays. C'est dans cet esprit que je vous dis merci Président Martelly pour cette visite ». </i><p> Certes nos ancêtres s'étaient entendus pour combattre les colons et pour nous libérer de l’esclavage, mais aujourd’hui ce n’est pas le cas avec la présence de Bill Clinton et de la force occupante de la Minustah qui dirigent le pays. Parlant de nos ancêtres, le rôle que jouent Martelly et Conille est l’antithèse de la réalité historique que nous ont léguée les bâtisseurs de notre pays. Le projet national de Dessalines est aux antipodes de la politique antinationale que mènent Martelly et Conille et c’est à cause justement du caractère national d’un projet englobant tout ensemble anciens libres et nouveaux libres pour une répartition équitable de la richesse nationale que l’Empereur a été assassiné lors du coup d’état du 17 Octobre 1806. Et les coups d’Etat de 1991 et de 2004 ne sont que la continuation d’une politique d’exclusion des masses populaires sur la scène pour faciliter le pillage des ressources du pays et l’exploitation des masses déshéritées. <p> Le 17 Octobre 2011, à Marchand Dessalines, Martelly dans son discours de circonstance se veut porteur du rêve de Dessalines. Il dit vouloir marcher sur les traces de ce dernier en rassemblant tous les fils du pays. Il s’est engagé à agir en faveur des déshérités à l’instar du père de la patrie. S’il est sincère dans tout ce qu’il a déclaré et s’il veut réellement marcher sur les traces de l’Empereur, il n’a qu’une seule chose à faire : déclarer le colon Bill Clinton persona non grata et exiger aux forces occupantes de laisser le pays comme l’avait fait Dessalines.<p> En réalité, cette rencontre avec Aristide n’est que la conséquence du silence établi autour de la dégringolade du pays par nos dirigeants. Comment peut-on faire silence quand le pays est menacé et que nous sommes tous dans le même bateau. Comme l’a si bien dit Yevgeny Yevtushenko « Lorsque la vérité est remplacée par le silence, le silence devient un mensonge ». En fait, quelles qu’elles soient les raisons de cette rencontre, amicales ou politiques, le leader lavalas n’y aura rien gagné. <p> En outre, cette visite ne fait que renforcer le secteur Martelly, n’est-ce pas la reconnaissance ou le cautionnement de ce régime imposé par les forces coloniales au détriment des desiderata du peuple ? Le problème ce n’est pas le fait en soi d’avoir rencontré Martelly, mais c’est de ne lui avoir pas dit ses quatre vérités. Heureusement la base par le truchement de Ansyto Félix a rectifié le tir en rappelant le vrai visage politique de Martelly incompatible avec une perspective de «nous devons nous entendre, parler, dialoguer». Et ce devrait-être la position officielle du parti. <p> Dans la lutte pour le changement, n’est-ce pas un autre pas en arrière qui vient d’être commis surtout lorsque Martelly un défenseur farouche des Duvalier a eu l’outrageante outrecuidance de déclarer :<i> « Même si je n’étais pas un partisan d’Aristide et de Préval, je crois que nous devons les joindre à Jean Claude Duvalier et les autres pour travailler ensemble ».</i><p> Le secteur populaire et ses représentants doivent être excessivement prudents dans les circonstances présentes. L’ennemi de classe œuvre de telle sorte à les acculer éventuellement dans une position qui équivaudrait à trahir la cause du peuple. Qu’ils prennent garde !
 
 
 
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