Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 9 • No. 5 • Du 12 au 18 Août 2015 |
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Des élections pour la forme ! |
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Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
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Lorsqu’un pays est occupé, dominé, il ne peut que perdre sa souveraineté et ne rien faire qui soit libre, honnête et crédible. Depuis l’occupation de la Minustah, il n’y a jamais eu d’élections démocratiques puisque c’est le vœu des forces occupantes. Dans le passé comme au présent, les objectifs des coups d’état ont toujours été pour établir une division perpétuelle qui doit apporter au peuple d’immensurables malheurs et souffrances en dressant au pays de grands obstacles au développement futur.<p>
Dans ces conditions, il ne se passe pas de jour sans que ne s’amplifie la campagne d’intoxication, de déstabilisation et de déformation menée par l’impérialisme, ennemi numéro un des peuples, pour nous enterrer profondément dans la dépendance, juste pour avoir la haute main afin d’exploiter et de piller nos ressources et nos richesses nationales comme cela sied à des bandits de grand chemin. <p>
Les agresseurs impérialistes ont toujours de tout temps atrocement foulé aux pieds, même le droit élémentaire du peuple à l’existence. Ce qu’on doit comprendre derrière ce paravent de pseudo-élections, c’est que la classe politique et la haute sphère des dirigeants du pays ne sont pas encore prêtes à abandonner leurs privilèges et leurs pouvoirs au profit des intérêts de la Nation, voire des aspirations populaires. La preuve en est bien grande, puisque l’opposition a préféré se laisser berner, désarmer, lorsqu’elle a abandonné la mobilisation populaire qui devait aboutir au départ de ce régime, et à une rupture avec le passé. Elle a préféré plutôt jouer à un coup de poker électoral dans l’unique souci de satisfaire ses intérêts personnels. <p>
Évidemment, la mascarade électorale entachée d’irrégularités et de fraudes que vient de réaliser triomphalement le Conseil électoral Provisoire fait partie intégrante de ce processus et elle est une illustration de ces méthodes utilisées par l’impérialisme pour empêcher tout avancement vers le progrès et la démocratie. L’organisation des élections dans un pays occupé, colonisé dépourvu de culture et d'institution démocratiques est une gageure, de sorte que le suffrage universel ne peut plus être considéré comme un moyen de désigner nos dirigeants ou de légitimer nos gouvernants. <p>
Dans les colonnes de ce journal, nous avions patiemment expliqué tout ça en maintes occasions, rien que pour mettre en garde la société contre les objectifs sinistres et mesquins des puissances tutrices passées pour être maîtres en élections truquées. <p>
Nous ne sommes nullement étonnés de ce qui est arrivé ce dimanche 9 août, puisque nous l’avions vu venir ; vu qu’il avait bel et bien été programmé et sciemment orchestré par les valets haïtiens au service de l’international. Ce n’est pas sans raison que le CEP, l’ambassade américaine et le gouvernement Martelly-Paul en parfaite unité, applaudissent des deux mains le 9 Août comme une réussite. Cette chorale éhontée chante sa victoire sur le peuple haïtien. <p>
Ce furent des élections antinationales, qui n’ont rien à voir avec les aspirations des masses populaires haïtiennes. Quand on est sous occupation, ce ne sont que des élections pour la forme qu’organisent les classes dominantes. L’unique gagnant ne doit être autre que le maitre du jeu, puisque c’est lui qui doit choisir les élus en prenant soin de partager le gâteau avec les différents protagonistes. A ce stade, les partis politiques opportunistes de nature, sans principes ont tous agréé à la capitulation, et c’est ce qui explique maintenant leur mutisme à dénoncer le gouvernement et les forces occupantes. Certains d’entre eux ne demandent pas trop, il suffit de leur jeter quelques miettes. <p>
Heureusement, toute chose a son contraire. A tout seigneur, tout honneur : seule la Coordination Dessalines (KOD) avait eu le courage de dire Non à ce plan machiavélique impérial et ce, essentiellement pour sauvegarder les intérêts nationaux. Et c’est d’ailleurs pourquoi elle a été sauvagement saccagée dans ses structures de base. L’ennemi ne cessera jamais de s’attaquer aux vrais progressistes révolutionnaires, soit par la corruption des cadres corruptibles, soit par l’intimidation de ceux qui sont intimidables. <p>
Il reste indispensable et urgent que ce grand désordre électoral soit clairement dénoncé ainsi que les apatrides, ceux qui ont préféré l’indignité à l’honneur et à la responsabilité. Ce sont toujours ces nains politiques qui constituent la catégorie sociale la plus indigne que les forces impérialistes utilisent cyniquement pour bafouer le peuple dans sa dignité. Bref, rien ne va plus dans le pays. Voilà, les résultats d’une politique téléguidée par Washington. Face à la gravité de la situation, la grande inconnue reste la patience de ce peuple qui est passé d’acteur du renversement de la dictature duvaliériste pour être relégué après au rôle de figurant, puis, maintenant, de spectateur d’une politique d’abord équivoque, démagogique, humiliante, pour être enfin clairement réactionnaire. <p>
Quant à nous, nous restons persuadés que la vigilance et les profondes aspirations des couches laborieuses organisées, idéologiquement développées sauront déjouer les machinations pour abattre toutes les barrières placées sur leur chemin. En cette année du centenaire du viol du territoire national par les bottes américaines, il s’agit de transformer notre potentiel populaire en force pouvant écraser l’ennemi par une lutte acharnée anti-impérialiste, seule capable d’apporter la libération, une vie meilleure et l’unité nationale aux masses populaires.
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