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Du 4 Jan  au  10 Jan 2017
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Vol. 8 • No. 42 • Du 29 avril au 5 mai 2015
La banalisation de la société citoyenne!
Berthony Dupont

 
 
EDITORIAL
Toute société qui se respecte ne devrait pas accepter n’importe quoi de ses dirigeants. La situation qui prévaut en Haïti bien qu’elle soit très préoccupante pour certains n’a pourtant aucune portée réelle pour d’autres, au sein de cette même société civile. <p> Dans tous les pays qui se respectent, quelque soient les évènements ou incidents qui s’y passent, le gouvernement ou l’institution responsable ou concerné se doit de donner des explications à la Nation et de prendre des mesures convenables afin que les coupables ne restent pas impunis et que les victimes, s’il y en a, trouvent justice pleine et entière. <p> Dans un pays civilisé et épris de justice, la société civile devrait être de plus en plus une instance politique publique constamment en éveil, qui observe et critique les agissements de l’Etat. D’après John Locke, « il est du devoir de l’Etat de garantir au citoyen l’égalité devant le droit, la liberté, l’intégrité et la propriété. Tant qu’il ne se conforme pas à ce principe, les citoyens ont le droit, au titre de société citoyenne, de se rebeller ». <p> Comment peut-on croire qu’on vit dans un pays où personne n’ait à rendre compte, alors qu’un tas de choses non-conformes se répètent sans cesse, pour que sa société civile elle-même n’en demande pas plus ? Pourtant, elle se doit constamment d’être à l’affut d’explications de sorte que des mesures appropriées soient prises chaque fois que le bât blesse pour éviter qu’à l’avenir les mêmes dérives ne se répètent. <p> Depuis l’avènement du régime Martellyste, nous ne pouvons pas compter les incidents, les violations, les dérives qui sont restés sans suite ou passés dans l’oubli comme une lettre à la poste. Parmi tant d’autres, prenons le cas de la disparition d’Evinx Daniel. Comment se fait-il qu’un homme, proche du président soit porté disparu dans son pays depuis le 5 janvier 2014, alors que jusqu’à aujourd’hui, rien n’a été fait ni dit sur son sort ? Même quand sa famille aurait lâché du lest ou abandonné le dossier pour une raison quelconque, ce serait son choix ; mais la société haïtienne ne devrait pas s’y complaire aussi facilement et si docilement. Comme quoi, ce qui est arrivé à Evinx ne la concerne pas, du fait qu’il avait telle ou telle autre renommée. Non, ce n’est pas normal, et ce n’est pas possible ! <p> La société citoyenne haïtienne doit exiger une réponse claire sur la disparition du citoyen, Evinx ou de tout autre. C’est inacceptable, et quelque soit les travers qu’on lui attribue, il a également droit à la justice et la société haïtienne doit le défendre. Ne pas le faire, c’est donner des ailes aux forces obscures, aux escadrons de la mort pour agir à leur guise et commettre toutes sortes d’exactions répréhensibles, sachant que personne ne va questionner personne ! <p> Le président Martelly dormait chez Evinx le 26 septembre 2013, alors que la disparition de celui-ci n’a même pas suscité même un petit mot de celui-là, voire une enquête. <p> Une telle attitude revient à banaliser le rôle du citoyen. Un comportement aussi indigne de la part du régime est un acte d’insouciance non seulement à l’égard de la victime, mais à l’égard de nous tous et devrait être dénoncé. C’est presque nous forcer à croire même que la disparition d’un individu fait partie des mœurs du régime, voire de la culture haïtienne. <p> Notre société a donc immanquablement droit à une explication sur la disparition de n’importe de nos citoyens honnêtes ou pas. Sans aucun doute, sur ce dossier, nous devons rendre les dirigeants du pays responsables, si des explications concrètes et claires à travers une enquête ne peuvent être données à la Nation. Il est temps que la société haïtienne prenne ses responsabilités et mette fin à cette mentalité de sans-scrupule, de manfouben pour tolérer n’importe quoi. Et c’est à cause de toute cette faiblesse, que tout récemment par un jugement éclair, Martelly, nous a encore bafoués. Il sait en effet qu’après quelques agitations de la presse tout rentrera dans les registres de l’oubli comme à l’accoutumée. <p> Ainsi, après avoir libéré la femme de Sonson Lafamilia le 29 mars 2014, dans des conditions inappropriées et que la société haïtienne n’a pas riposté, Martelly a récidivé, avec ce verdict infâme du juge zafra Lamarre Belizaire pour libérer le kidnappeur Woodly Ethéart et son complice Renel Nelfort dans cette énième entorse flagrante à la justice. Les faits qui leur sont reprochés sont bien sûrs sans commune mesure avec le jugement mascarade du vendredi 17 avril. De tels faits extrêmement graves à l’endroit de la société, peuvent ils en tout état de cause justifier la libération des kidnappeurs ? Assurément, non ! Il faut être assurément lâche et par-dessus tout méprisable pour oser proclamer un verdict aussi inique. Un tel comportement, si ce n’est une provocation, ne peut être que de l’incitation à la violence contre la société. <p> Et pour maquiller la mascarade, les puissances impérialistes ont fait semblant de protester alors qu’ils savent déjà que tout est bien qui finit bien. Le gouvernement pour nous tourner en dérision a déclaré qu’il va en appel quand pour lui tout a été tout bonnement classé. Et ce n’est pas la première fois que ce régime essaie de bluffer la population. Rappelons que lors de la libération d’Evinx Daniel, dans un dossier de drogue, le Gouvernement Martelly/Lamothe, pour cacher la main du pouvoir avait annoncé, le 17 septembre 2013, la création d’une commission indépendante devant enquêter sur la libération de Daniel. Cette commission était composée de trois institutions à savoir, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, l’Unité de lutte contre la corruption et la Police nationale d’Haïti. L’enquête se poursuit encore d’autant plus que Daniel a disparu depuis. <p> Voilà la situation qui devrait être à l’ordre du jour. Comment la vie peut-elle continuer quand il y a ces zones d’ombres dans la réalité politique du pays ? Ce n’est pas l’affaire de ce beau monde assis au bord de la même table, discutant des dossiers électoraux servant de diversion comme par exemple la candidature de Sophia Martelly et la question des décharges, afin de tout oublier. En le faisant, en préférant se jeter dans l’électoralisme politique, les politiciens montrent clairement que ce n’est pas la santé du pays qui les concerne, mais celle de leur poche. Ils ne pensent uniquement qu’à être président, sénateurs, députés et magistrats pour continuer à cautionner la bêtise que les puissances tutrices nous ont léguée. Ces opportunistes qui s’apprêtent à prendre langue avec Martelly et Evans Paul s’arrangent tout bonnement dans la lignée de la continuité et de la légitimité de la corruption sans aucun souci réel pour le pays. <p> Notre responsabilité à tous, de la société citoyenne, c’est d’empêcher qu’on nous vassalise ; particulièrement vous, les militants de la justice et de la liberté. Votre devoir, c’est de les combattre aussi bien que leur patron de la communauté internationale. La société haïtienne doit prendre ses destinées en main pour empêcher qu’aucun dirigeant ne continue à duper l’opinion publique et l’héroïque peuple haïtien.
 
 
 
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