Haiti Liberte
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Edition Electronique |
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan au
10 Jan 2017 |
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Vol. 6 • No. 32 • Du 20 au 26 février 2013 |
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Souhait de libération triomphante face à une
occupation humiliante ! |
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Berthony Dupont |
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EDITORIAL |
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En Amérique latine, on a pu constater pendant ces derniers temps
que les masses populaires se sont réveillées du point de vue
révolutionnaire, et se sont étroitement unies pour être les maîtres
et les exécuteurs de changement dans leurs pays. Cela est d’autant
plus vrai que l’histoire nous enseigne qu’elles peuvent façonner
leur destin par leurs propres forces.<p>
Au Venezuela par exemple en décembre dernier, les élections
ont eu lieu sans aucun dérapage pour réélire Chavez. Le peuple
cubain vient de manifester ses droits en votant massivement, avec
des élèves d’école comme surveillants électoraux dans les bureaux
de vote, gage d’honnêteté et de responsabilité; tout comme dimanche
dernier, le peuple équatorien pour sa part vient de démontrer
qu’il est également maître de son futur politique en redonnant
massivement un autre mandat à son leader Rafael Correa avec
plus de 55 % des voix.<p>
L’expérience montre que ces pays qui se sont libérés du joug
du colonialisme et de l’exploitation capitaliste ont maîtrisé les
forces réactionnaires à la solde des grandes puissances. Quand ce
ne sont pas les Etats-Unis qui leur dictent quel système politique
ils doivent appliquer, ces peuples arrivent vaillamment à frayer le
chemin ardu et épineux de création d’une vie nouvelle, ce qui leur
permet de jeter avec grand espoir les bases d’une nation forte assortie
d’une économie nationale indépendante.<p>
L’important, ce n’est pas seulement le fait de replacer leur
dirigeant au pouvoir ou de créer une certaine stabilité qui est leur
point fort, c’est plutôt le fait que ces pays, malgré certains grands
problèmes qu’ils continuent à confronter, aient pu arriver à faire
des élections démocratiques, honnêtes et crédibles sans la présence
d’expert et sans un sou des puissances impérialistes.<p>
Quelle leçon extraordinaire de fierté, de volonté, de courage,
de démocratie, et de patriotisme! Tout ce que réalise Cuba à l’heure
actuelle soit sur le plan national que sur le plan international est
justement le fruit de la grande victoire révolutionnaire. C’est la victoire
de la Révolution Bolivarienne au Venezuela et la réussite de la
grande Révolution citoyenne en Equateur qui redonnent confiance
aux peuples vénézuélien et équatorien; et la fin de l’ingérence qui
leur a été imposée a fini par prévaloir. Cela démontre clairement
que le salut ne vient jamais d’ailleurs, si ce n’est que de soi-même.<p>
Entre-temps, Haiti vit sous occupation onusienne depuis
2004, occupation supervisée par les chefs de file impériaux formés
du triumvirat Etats-Unis, Canada, France, eux qui en 1991 et
2004 fomentèrent deux coups d’Etat qui ont complètement déstabilisé
le pays pour le réduire à la présente situation de honte et de
nation échouée. Les violents bouleversements qu’ils y ont causés
ont plongé le pays dans un bain de sang, engendrant des milliers
de cadavres et une indicible souffrance qui continue toujours.
Ce faisant, ils ont atrocement foulé aux pieds les droits élémentaires
du peuple forcé à vivre des heures sombres aggravées par
l’intensification du pillage des richesses de la nation.<p>
Aux dernières joutes électorales de 2011, ce sont encore euxmêmes
qui avaient décidé du résultat des élections jusqu’à nous
imposer cette misérable caricature de président en la personne de
Martelly.<p>
Qui sont les responsables, quand deas sénatoriales qui
devaient avoir lieu depuis janvier 2012 sont encore dans les
limbes. 13 mois plus tard, rien n’est encore mis en place pour leur
réalisation ? Qui ont placé ces marionnettes au pouvoir et continuent
de cautionner leurs causes injustes? N’est-ce pas ce sinistre
triumvirat dont les manoeuvres souterraines ont atteint leur but
machiavélique d’agression et de maintien du système de domination
coloniale, géniteur de monstres qui enfoncent le pays davantage
dans le chaos.<p>
De sorte qu’aujourd’hui on ne comprend guère les commentaires
farfelus et mal venus du représentant spécial par intérim du
secrétaire général et chef civil de l’occupation du pays par la Mission
des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah),
Nigel Fisher, quand il déclarait que « s’il y a une question qui [...]
cristallise la déception des amis d’Haïti aujourd’hui, c’est celle de
l’impasse dans laquelle se trouve l’organisation des élections […]
l’élite politique haïtienne est toujours en train de tenter de trouver
un compromis qui semble hors d’atteinte pour former la base d’un
accord permettant d’avancer vers ces élections ». Pardon, M. Fisher,
la déception vient d’ailleurs. Elle a été bel et bien programmée
pour que vous veniez nous parler en maître et seigneur. Votre rôle
justement rime bien avec le désordre qui ruine le pays.
C’est votre mainmise sur le pays, Mr Nigel, qui a occasionné
toutes ces dérives anti-démocratiques, ces manoeuvres de subversion
et de sabotage. C’est l’occupation du pays, en accord avec
l’oligarchie haïtienne qui a engendré ce déséquilibre social de type
colonial, cette brutalité inouïe et affligeante qui force le peuple
haïtien à vivre en affamé, dans des conditions d’humiliation et
de mépris.<p>
Si la plus simple élection ne peut être réalisée, c’est à cause
des millions de dollars que la Communauté Internationale déverse
sans contrôle dans les coffres de ses valets pour organiser la corruption
et les fraudes électorales. Cette déstabilisante interférence
a commencé il y a quelques siècles, lorsque vos prédécesseurs, les
colons, ont débarqué sur le sol de Kiskeya, déstabilisé la vie des
peuples autochtones qui y vivaient en ce temps-là, en pillant leurs
richesses et leurs ressources en plus de les rendre esclaves. Au fait
ils ont été tous exterminés. Il n’y pas de différence entre les conquistadors
d’hier et ceux qu’aujourd’hui vous représentez en tant
que commissaires.<p>
Face à cette internationale du colonialisme moderne, il est
nécessaire qu’il y ait une internationale des luttes de libération
pour la stabilisation des peuples frères. Si Cuba, la Bolivie, le Venezuela,
et l’Equateur se sont libérés pour devenir des pays authentiquement
souverains, c’est parce qu’ils sont arrivés à briser les
forces d’ingérence de l’impérialisme.
Un jour viendra où Haïti marchera sur leurs traces !
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