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Edition Electronique
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan  au  10 Jan 2017
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Notre Editorial
 
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Le symbolisme Dessalinien !
Berthony Dupont

 
 
EDITORIAL
Les classes dominantes haïtiennes et étrangères ont, depuis le 17 Octobre 1806, tout fait, tout ce qu’elles pouvaient faire afin d’empêcher que le peuple haïtien ne s’identifie au rêve du fondateur de sa nation, le leader révolutionnaire, Jean-Jacques Dessalines. Mais c’est déjà une grande victoire de savoir que ce peuple est animé du grand courage de vouloir manifester, pacifiquement, devant l’ambassade étoilée, son ras-le-bol d’un chef d’Etat honni, vomi par la bête washingtonienne.<p> Victime d’un ostracisme total, cible de la haine viscérale d’une classe d’hommes, Dessalines, celui qui a symbolisé la dignité de l’homme haïtien, dans des actes concrets, a su tracer les idéaux pour toutes les générations à venir. Il n’a jamais été bien vu ni bien accueilli par les classes possédantes, du fait qu’il représentait la volonté populaire et qu’il fut l’instrument de la transformation des structures et des mentalités, et de la formation de cadres révolutionnaires dynamiques et engagés.<p> Il ne sied pas d’avoir la mémoire courte. Rappelons nous. Oui, rappelons nous que depuis le 17 octobre 1806, un rideau de silence est tombé sur le pays. C’est la date de la rupture. Rupture entre l’idéal dessalinien fort d’un projet social au profit de la majorité populaire, et un autre fait d’exclusion, d’antipatriotisme et d’exploitation sociale d’une classe majoritaire par une autre minoritaire. Le nom de Dessalines aurait dû être éternellement lié au vécu du peuple haïtien, vu le sacrifice suprême qu’il a su consentir pour la liberté de ce peuple. Pourtant, après son assassinat, il a fallu attendre 40 ans pour qu’on puisse enfin prononcer son nom sans être l’objet de vindicte. En effet, celui qui fonda la patrie commune et qui libéra son peuple du joug de l’esclavage fut banni dans son propre pays. <p> Dessalines devrait symboliser l’unité du peuple haïtien soumis au colonialisme et à la violence du néocolonialisme. Pourtant, les forces obscures de l’anti-changement n’ont rien fait pour promouvoir son nom, ses idéaux. Elles ne l’ont pas fait, c’était juste pour nous empêcher de marcher sur les traces du Grand Libérateur. L’élite intellectuelle haïtienne non seulement le calomnia, mais en outre le jeta dans les poubelles de l’anonymat de sorte qu’il fût oublié à jamais et qu’on ne sût jamais de ses grandes qualités de meneur et d’organisateur. <p> Ce fut un vaste complot savamment orchestré contre le peuple et la souveraineté nationale. Cette opération diaboliquement conçue devait répondre à un double objectif : d’une part discréditer Dessalines, le dénigrer en le présentant comme un homme cruel, un sauvage, un assassin buveur de sang et mangeur d’hommes, rien que pour l’empêcher d’être un flambeau aux yeux des fils de la patrie ; et d’autre part l’écarter définitivement de l’arène politique comme quoi nous serions un peuple sans modèle, sans repère, sans histoire et sans symbole historique. <p> Les classes dominantes haïtiennes et étrangères se sont employées de longue date à maintenir le peuple isolé de tous les courants et enseignements patriotiques et révolutionnaires de nos ancêtres. A l’école on ne nous a pas appris à aimer notre pays, à regarder nos ancêtres comme des apôtres du changement et de la liberté des peuples.<p> Jusqu’à aujourd’hui, les pressions et ingérences des exploiteurs continuent de se manifester dans le pays. L’élite haïtienne mentalement colonisée, inféodée aux capitalistes étrangers continue son objectif de réduire la capacité du peuple haïtien à s’unir pour la défense de ses propres intérêts. Cette absence d’identification avec nos ancêtres qui faisait défaut dans le passé commence quant à présent à naître dans les esprits populaires, prendre une nouvelle vie, une nouvelle forme, un nouveau visage de lutte en train de se développer après de nombreuses et sombres années de léthargie politique. <p> Du fait de ses origines sociales, le peuple haïtien, même opprimé a toujours manifesté une sensibilité particulière à l’égard des aspirations profondes et des revendications légitimes de Dessalines. Mais il a fallu du temps pour combattre les forces du mal et retourner à la source ancestrale. C’est autour de ce mouvement Dessalinien que se cristallise à l’heure actuelle le noyau moteur du futur de la lutte pour les changements nécessaires en faveur du peuple haïtien. C’est une évidence historique que nous devons applaudir et aider à s’épanouir. Qui compte le contrecarrer, l’empêcher de se manifester n’est pas fils de Dessalines et n’a pas de sang Dessalinien dans ses veines.<p> Et c’est dans la transparence de cette optique politique que nous devrions comprendre le grand sursaut actuel du peuple haïtien qui veut rattacher sa lutte à celle de ses ancêtres révolutionnaires. L’objectif n’est autre que de faire émerger les revendications anti-esclavagistes et anticoloniales d’antan et de les actualiser dans le cadre de la lutte anti-impérialiste d’aujourd’hui.<p> Les slogans : « Dessalines va voir Pétion » ou « Dessalines va voir l’oncle Sam » qui ont secoué et fait peur aux classes bourgeoises collaboratrices des forces occidentales exploiteuses et leurs alliés ne sont ni creux ni vains. Ils reflètent la conjoncture politique et sociale du moment, rejetant non seulement l’occupation des Nations-Unies mais la présence des laquais de l’impérialisme, des trafiquants de drogue au pouvoir, travaillant pour une classe bien déterminée : celle des nantis.<p> Que le symbolisme Dessalinien qui anime l’esprit de la lutte du peuple haïtien pour le changement reste encore longtemps vivace dans nos cœurs pour nous apprendre à dire NON !<p> Non à la soumission et à l’assistance à vie !<br> Non aux aides qui nous maintiennent dans la misère et la mendicité !<br> Non à cette Haiti championne de la pauvreté !<p> Que des centaines de milliers de Dessalines gagnent donc les rues de Port-au-Prince pour se rendre à Tabarre, confronter le chef de file de l’impérialisme mondial dans cette grande manifestation annoncée pour le 29 novembre et dans d’autres encore pour les jours à venir !
 
 
 
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