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Edition Electronique
Vol. 10 • No. 26 •
Du 4 Jan  au  10 Jan 2017
Electronic Edition
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Notre Editorial
 
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Unité de façade, quel jeu de dupes!
Berthony Dupont

 
 
EDITORIAL
Ces derniers temps, des voix s’élèvent d’un peu partout pour qu’une certaine unité soit faite soi disant pour le bien être de la Patrie commune. Même le Président Martelly dans son allocution à l'occasion de la fête du drapeau et de l'université le 18 mai dernier n’y est pas allé de main morte, fredonnant l’unité au sein de la famille haïtienne: <i>«Ensemble ce drapeau nous invite à entretenir les valeurs qui en font un emblème d'unité féconde et à travailler à la réalisation d'un avenir national à la dimension du rêve de nos preux ». </i>N’est-ce pas un vœu pieux, un vrai marché de dupes, vu qu’il n’y a aucun pays dans le monde capitaliste, où il n’existe pas de divergence de classes. Il n’y a aucun pays assujetti au système de domination et d’exploitation où tout le monde vit comme une seule famille, ou tout le monde, riche ou pauvre, s’assoit ensemble à la même table.<p> Cette illusion reste impossible, au moment où le monde est menacé du chaos et d’anarchie des forces impériales qui cherchent à piller toutes les richesses mondiales au détriment des pays appauvris. En définitive, il n’y a que deux forces opposées et qui sont constamment en lutte. Celle qui veut tout accaparer et l’autre luttant pour sa survie, toujours engagée dans l’urgence de dénoncer l’injustice, l’exploitation et l’humiliation.<p> Sauf qu’il faut à cet égard relever la différence que l’unité qui nous avait donné ce pays et ce drapeau, ne fut pas réalisée entre la classe des colons et celle des esclaves mais bien entre des esclaves – eux-mêmes qui voulaient non seulement la fin de l’esclavage et du colonialisme mais bien sûr l’indépendance – et des hommes libres menacés par la politique raciste de la Métropole française que soutenaient les colons esclavagistes. Et c’est la raison pour laquelle cette unité n’a duré que l’espace de deux ans, juste le temps qu’il a fallu pour que le divorce fût bel et bien consommé le 17 octobre 1806.<p> A ce compte, les contradictions sur lesquelles la fiction unitaire a été construite sont de moins en moins dissimulables ; les principales venaient de motivations plus conjoncturelles qu’idéologiques. Quand on parle d’unité, c’est du rapport entre des forces d’une même classe qu’il faut voir. Voilà pourquoi Jean-Claude Duvalier se retrouve aisément dans les déclarations futiles de Martelly au point de vanter qu’il avait prôné cette unité en disant : « J’avais d’ailleurs dès mon retour exprimé publiquement ce souhait. Je demeure toujours convaincu de l’impérieuse nécessité de nous unir et que seul un consensus national peut nous permettre de relever les innombrables défis ».<p> Or on sait bien que le refus de toute idéologie signifie l’acceptation sans réserve de l’idéologie de la classe dominante. Dans ce contexte, les organisations populaires progressistes conséquentes doivent faire beaucoup attention. Nous ne devons pas nous laisser détourner par les fausses sirènes d’unité en permettant aux forces du mal de nous infiltrer, elles qui ne luttent que pour nous détruire. En tous temps et en tous lieux, l’avenir d’un pays dépend toujours de la cohésion des forces d’une même nature et qui défendent les mêmes intérêts de classe ; pas autrement. <p> Il ne nous faut pas également sous-estimer la force de notre adversaire. Parfois c’est dans certaine forme d’unité sans principes et avec n’importe qui que nous nous piégeons nous-mêmes après que des agents des forces réactionnaires nous ont infiltrés. C’est naturellement, par cette même légèreté que, parfois et même bien souvent, l’ennemi se retrouve là dans notre sein, bien vivant, militant même avec nous, attendant le jour de manifester son désaccord et au pire de nous frapper soit par un coup d’état soit par une autre trahison. <p> L’adversaire est facile à reconnaître quand il est dans l’autre camp, mais là où le bât blesse c’est quand le ver est dans le fruit même, quand l’intrus, le traître est dans votre sein et parfois jusqu’à devenir votre plus proche collaborateur. La meilleure façon, de le détecter – si vous en avez le temps – est de porter attention à ses flatteries incessantes, autrement ce sera le jour où, finalement, il se démasquera publiquement. <p> De telles pratiques politiques ont toujours été encouragées par le colonialisme, depuis longtemps. A titre d’exemple, évoquons certains cas. Qui aurait imaginé que Blaise Compaoré allait assassiner le Capitaine révolutionnaire Thomas Sankara, son bon ami ? Qui aurait cru que le Premier ministre de la Grenade Maurice Bishop, le chef du gouvernement de la révolution populaire, allait être trahi par son assistant et ministre des Finances Bernard Coard. Plus près de nous en Haiti, il n’est pas inutile de citer les noms de deux anciens Premiers ministres lavalassiens qui ont catégoriquement tourné casaque : il s’agit de René Garcia Préval et de Yvon Neptune. <p> La lutte politique demande beaucoup de perspicacité et de prudence, ce qui doit nous porter à être constamment vigilants. Car comme disait l’autre : « L’ennemi de mon ennemi n’est pas forcément mon ami, mais l’ami de mon ennemi est généralement mon ennemi. » <p> « L'ami de mon ami n'est pas mon ami, mais l'ami de mon ennemi deviendra sûrement mon ennemi ». Dans la vie, il faut pouvoir se fier aux principes et savoir choisir ses amis selon ses propres valeurs vu que les camarades politiques partagent toujours les mêmes principes.
 
 
 
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